La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

36 LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE

La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014

L’ÉLUE DU MOIS Danielle Dard La solidarité lui va si bien

Élue pour la première fois, Danielle Dard a été promue première adjointe en charge des solidarités. Une fonction sur mesure pour cette Bisontine d’adoption de 66 ans issue de la socié- té civile qui a eu une vie tournée vers les autres.

V endredi 4 avril, jour de rentrée pour le conseil municipal. Dans la joyeuse agitation qui s’est emparée de la salle de l’Hôtel de Ville où chacun cherche sa place, les nouveaux élus sont facilement repérables. Beaucoup hésitent, redoutent la maladresse. Fausse- ment décontractés, ils ne savent pas quelle contenance adopter en cet instant solennel. La présence des journalistes venus couvrir la séance d’installation amplifie le stress qui se lit sur les visages. Malgré les tentatives pour dissimuler les poussées d’angoisse, les sourires restent crispés… question d’habitude. Assise à la gauche de Jean-Louis Fousseret, Danielle Dard n’est pas franchement à l’aise. Depuis quelques minutes, elle est la cible des photographes. Un exercice nouveau pour cette femme issue de la société civile, élue pour la première fois et qui vient d’être promue première adjointe en charge des solidarités. À 66 ans, elle succède dans cette fonction

à Marie-Noëlle Schoeller qui venait, elle aussi, de la société civile. Mais ce n’est pas le seul point commun que partagent les deux femmes. Elles ont aussi la même culture de l’Éducation nationale où elles ont cheminé. “Je suis institutrice de formation. Ensuite, je me suis spécialisée dans l’enseignement pour les enfants déficients intellectuels. J’ai dirigé des S.E.G.P.A. (sec- tions d’enseignement

“Je me suis interrogée sur mes aptitudes.”

général et profes- sionnel adapté). Pendant 26 ans, j’ai été mise à dis- position de l’A.D.A.P.E.I. de Besançon où j’étais directrice de l’I.M.E. Château Galland en charge de l’I.M.Pro” résume Danielle Dard. Si elle paraît plus réservée que

Danielle Dard a valeurs républicaines de gauche. “Chacun a des droits, mais aussi des devoirs. C’est un principe fondamental du fonctionnement de la collectivité.”

Madame Schoeller, on perçoit chez elle un caractère aussi fort, et un tempérament besogneux. Danielle Dard sait qu’elle a beau- coup à apprendre de sa nouvelle vie publique et politique, mais elle a déjà retroussé ses manch- es pour s’atteler à la tâche. Elle a sa méthode bien à elle. “Quand je travaillais, je préférais le savoir- faire au faire savoir. C’est dans l’action que je me réalise. Je suis carrée, simple, rigoureuse, et je vais droit au but.” Pour ses pre- miers pas enmairie, la première adjointe bénéficie des conseils rassurants de Marie-Noëlle Schoeller qui sait mieux que per- sonne ce que peut ressentir Danielle Dard, car comme elle, elle n’avait jamais été élue aupar- avant. “Elle m’a dit qu’il me faudrait du temps pour m’approprier la fonction et qu’il ne fallait pas prétendre tout savoir tout de suite. Quelques mois me seront nécessaires pour découvrir les services. C’est pas- sionnant et ça ne me fait pas peur. Je sens beaucoup de bien- veillance autour de moi.” L’élue ne manque pas d’appétence pour ce poste pour laquelle elle n’a pas été choisie au hasard. En la désignant, Jean- Louis Fousseret envoie un sig- nal d’ouverture en direction de la société civile comme il l’avait fait avec Marie-Noëlle Schoeller. L’arrivée en politique de Danielle Dard est la suite logique de son parcours. Elle a commencé à s’impliquer dès 2007 dans les instances participatives de la ville de Besançon occupant

notamment le fauteuil de prési- dente du conseil consultatif d’habitants (C.C.H.) Clairs-Soleils- Vareilles. C’est dans ce cadre-là qu’elle a rencontré le maire Jean- Louis Fousseret qui l’a invité à le rejoindre sur sa liste (elle était 8 ème ). Elle l’a suivi car c’était une manière pour elle de concrétiser son implication dans le C.C.H. “J’ai su assez tardivement que je serais première adjointe. Cela a été une surprise pour moi. Je me suis interrogée sur mes aptitudes à occuper un tel poste. C’est une énorme confiance que me fait Jean- Louis Fousseret” confie Danielle Dard. Par rapport à sa carrière professionnelle tournée vers les autres, elle était faite pour endoss- er à la ville la charge des soli- darités, de la lutte contre les dis- criminations et le droit des femmes. Par ce biais, elle compte s’impliquer plus encore à Besançon alors qu’à sa retraite en 2004, elle aurait pu partir vivre dans le sud. “J’ai fait le choix de rester car j’aime cette ville qui m’a beaucoup donné” con- fie cette Bisontine d’adoption qui est née en Algérie, le pays où elle a vécu jusqu’à l’indépendance. Son rythme de vie a changé depuis qu’elle est élue. Les réunions et les rendez-vous divers s’accumulent dans son emploi du temps. Danielle Dard perçoit bien qu’il ne lui sera pas facile de se ménager des pauses pour contin- uer à pratiquer le tennis et la gym- nastique. Mais elle sait aussi qu’elle aura besoin de souffler pour ne pas s’essouffler. T.C.

Elle aurait pu partir vivre dans le Sud. Mais cette ville lui a beaucoup donné, alirs elle est restée.

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