La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014

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ENVIRONNEMENT Chasse Chasseurs devenus scientifiques La fédération départementale des chasseurs du Doubs a publié le 100 ème numéro du “Chasseurs Comtois” retraçant 28 années d’une pratique en évolution perpétuelle. L’occasion de briser des clichés.

gilet fluorescent. Autre événe- ment marquant : l’organisation d’un dimanche à la chasse, “qui est une réussite” rapporte le prési- dent national. Inventé et mis sur pied dans le Doubs, cet événe- ment permet à des non-chas- seurs de découvrir que la chas- se cartonne. Malgré tout, le nombre de chas- seurs diminue. Il est passé de 12 700 (en 1986) à 8 500 actuelle- ment. “La faute à la moyenne d’âge” explique Jean-Maurice Boillon,président duDoubs.Mais, le nombre de personnes inscrites pour passer le permis augmente, notamment chez les femmes.Une chance dans notre département, les dégâts du grand gibier demeurent assez faibles. Les indemnités à payer aux agricul- teurs restent raisonnables per-

mettant un contrôle du prix des permis. “Ce n’est pas le cas partout, s’inquiète le président Baudin. En France, les dégâts vont nous coûter 50 millions d’euros” calcule-t-il. Cette journée a été l’occasion de féliciter Gilles Maréschal. Cet ancien président du G.I.C. (Groupement d’Intérêt Cynégé- tique de la Vallée du Drugeon, groupement qui gère le gibier dans cette zone humide duHaut- Doubs) a reçu la médaille d’honneur des mains de Jean- Pierre Poly, le directeur général de l’Office National de la Chas- se et de la Faune Sauvage pour la sauvegarde de la biodiversité dans cette région. Preuve que les chasseurs sont capables de s’intéresser à autre chose que le tir du gibier.

O ui, le premier numéro paru en septembre 1986 parlait davantage de tableaux de chasse et de recettes de cuisine que de ges- tion de l’espèce et de l’espace. “Il y avait peut-être des viandards à l’époque, admet un chasseur. Ce n’est plus le cas.” 28 ans plus tard, les lignes ont évolué dans lemonde de la chasse locale. “On parle de chasse durable” explique Bernard Baudin, président de la Fédération nationale des chas- seurs venu spécialement mer- credi 2 avril célébrer le 100 ème numéro du “Chasseur Comtois”, le trimestriel officiel de la fédéra- tion du Doubs. Cette dernière l’utilise comme outil de commu- nication entre elle et ses adhérents. Dans ces colonnes, on parle davantage de sécurité, d’actions menées auprès des écoles, des suivis de population du lynx, de cerf, de lièvres, que de tableaux de chasse. “C’est aus- si et surtout un support scien- tifique” poursuit BernardBaudin, qui a félicité le travail réalisé par le président Jean-Maurice Boillon et ses prédécesseurs

(notamment Hervé Cart) sur ce territoire du Doubs. Ces paroles sont allées droit dans la cible des administrateurs du Doubs qui s’activent pour faire “changer l’image de la chasse.” Présents à cette manifestation, les députés Annie Genevard (U.M.P.), Mar- cel Bonnot (U.M.P.) et Éric Alauzet (E.E.L.V.) ont confirmé que la fédération est un inter- locuteur renommé. Certes, il existe encore des dérives : l’utilisation des télé- phones portables et des G.P.S. en action de chasse par exem- ple. Pour le reste, les disciples de Saint-Hubert ont fait un tra- vail sur eux-mêmes pour qu’on

Un 100 ème numéro qui fait office de rétrospective des 28 dernières années. En arrière-plan, on aperçoit Jean-Maurice Boillon, président de la fédération du Doubs.

TRANSPORT

Travaux sur les rails

ne leur colle plus d’étiquette. Ils se sont adjoint les ser- vices de scien- tifiques, collaborent avec l’Université de Franche-Comté, parlent de plans de gestions, de sécu- rité. Le Doubs fut l’un des premiers départements à adopter le port du

Ligne Besançon-Dijon : travaux et perturbations en vue Les usagers du rail prennent leur mal en patience. Un important chantier de modernisation des voies est en cours sur l’axe Besançon-Dole-Dijon qui représente 40 % du trafic régional. Allongement du trajet et suppressions de T.E.R. sont annoncés jusqu’au 31 octobre. En 2015, la ligne Besançon-Belfort sera concernée.

“On parle de chasse durable.”

E ntre le dernier conflit social qui a touché le réseau T.E.R. Franche-Comté enmars dernier et les travaux engagés en ce moment sur l’axe Besançon-Dijon, cer- tains usagers du rail sont déconte- nancés. Ils sont environ 14 000 par jour à emprunter l’itinéraire “Saône- Doubs”. La S.N.C.F. a conscience des désagré- ments induits par les travaux de réfec- tion. Elle mène une campagne de com- munication et rappelle “qu’ils consistent à assurer la sécurité, la ponctualité et le confort des voyageurs” , explique Bertrand Allaert, chef de projet à Réseau Ferré de France et respons- able des travaux sur cet axe resté en l’état depuis 1978. Les travaux, d’envergure, consistent à changer le ballast, les rails, les tra- verses. Ils sont réalisés de nuit, sur une distance de 38 km et s’étalent jusqu’au 21 juin dans le cadre duGrand Plan de modernisation du réseau (G.P.M.R.) à raison d’un kilomètre par jour. 45 millions d’euros sont investis. “Au total, 200 millions d’euros seront injectés de Bourgogne et Franche- Comté, uniquement pour rénover les voies. 500 personnes sont mobilisées”

rappelle R.F.F. pour illustrer l’envergure du chantier. Pour l’association des usagers des transports bisontins (A.U.T.A.B.), “ces travaux ferroviaires sont unmal néces- saire. Lorsqu’ils sont programmés dans le cadre de la régénération du réseau, on doit avoir une certaine tolérance” concède Patrick Noblet, son représen- tant. Là où 120 trains circulent par jour, les répercussions pour les utilisateurs sont néanmoins directes : les durées de trajet sont allongées de 11 min- utes, des T.E.R. sont supprimés comme celui assurant la liaison Besançon- Dijon (6 h 56-7 h 51). Au total, ce sont 8 liaisons T.E.R. entre Besançon et Dijon qui sont supprimées (notam- ment le week-end ou la nuit) et des “modifications des horaires de cer- taines liaisons T.E.R. entre les gares de Besançon Viotte et Besançon Franche-Comté T.G.V. sont à prévoir jusqu’au 22 juin” annonce la S.N.C.F.. L’association représentante des usagers se montre critique : “Quand ces con- traintes se cumulent avec des prob- lèmes de matériel ou de disponibilité de personnel, on peut comprendre l’exaspération” , dit Patrick Noblet. Selon lui, “l’existence de travaux peut être un argument utilisé par la S.N.C.F. pour détourner des circulations, sans que l’on puisse en vérifier le fonde- ment. C’est ainsi que depuis le service de 2012, le seul train de nuit (Stras- bourg-Port Bou-Vintimille) qui desser- vait Besançon est détourné par la ligne 4 (Belfort-Culmont-Chalindrey). Sous prétexte de travaux, il faut désormais le prendre à Belfort, ce qui rallonge le trajet et le prix. Une pétition a été adressée à la S.N.C.F. que nous avons également saisie. On nous annonce cette situation jusqu’en 2016 ! La S.N.C.F. rejette la responsabilité sur R.F.F.” regrette-t-il. En 2015, des travaux sur les voies de Besançon-Belfort seront engagés pour un montant de 157 millions d’euros. Voilà les utilisateurs prévenus.

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Les travaux de rénovation des rails sont nécessaires sur la ligne Besançon- Dijon en l’état depuis 1978. Ils ont un impact sur le trafic.

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