La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014

33

Les motifs des sanctions pour

SPORT

Les dérapages du foot Le foot amateur gangrené par la violence

l’année 2011-2012 Comportement antisportif : 66 % (1 035 en nombre). Amende : 13 000 euros Contestations des décisions : 15,69% (244). Amende : 3 140 euros. Dirigeant couvre une faute sur iden- tité : 4,63 % (72). Amende : 2 984 euros Jeu irrégulier : 2,77 % (43). 533 euros Conduite antisportive après avertis- sement : 2,26 % (41). 1 230 euros Infractions persistantes à la loi du jeu : 2,5 % (39). 500 euros. Anti-jeu : 1,2 % (20). 240 euros Anéantir une occasion de but mani- feste : 0,9 % (15). 430 euros Conduite violente envers adversai- re : 0,4 % (7). 210 euros. Propos injurieux à arbitre : 0,3 % (5). 150 euros Coups à adversaire en dehors de toute action de jeu : 0,3 (5). 215 euros Conduite brutale : 0,1 %. 60 euros Propos injurieux à adversaire : 0,13% (2). 60 euros Menaces à officiel : 0,06 (1). Coup de pied volontaire en dehors de toute action de jeu : 0,06 % (1). 55 euros. 6 matches de suspension. Au total en 2011-2012, 1 555 motifs ont été inscrits sur les statistiques des dossiers de matches du district du Doubs Sud. Cela a rapporté 23 577 euros au district (somme ver- sée par les clubs voire parfois par les joueurs).

Pas un dimanche sans bagarre, mauvais geste ou envahissement de terrain. Le foot peine à se débarrasser de ses démons. Si le District du Doubs via sa commission de discipline se montre intransigeant, à l’image de cette décision d’urgence prise contre un club de Besançon suspendu de stade, il est aussi démuni.

3 0 mars. Match de quatrième de division entre le P.S. Besançon et Besançon Dardania. Les joueurs ne sont ni Ronaldo, les entraîneurs encore moins Mourinho ou Laurent Blanc. Si certains ont les pieds carrés pour mettre un ballon au fond des filets, d’autres semblent net- tement plus agiles avec leurs mains pour distribuer des gnons. Explica- tions. La partie, comme c’est parfois le cas, dégénère sur un mot, un regard. Suite à un échange entre deux joueurs, les supporters envahissent le terrain… et rouent de coups un des footballeurs du P.S. Besançon. L’arbitre dresse un rapport mais “n’arrête pas la rencontre, car il a été menacé par des supporters du Besançon Dardiana.” Des photos du joueur battu sont jointes au dos- sier. Cet incident, exemple parmi tant d’autres de ce qui peut se dérouler chaque dimanche sur un terrain de Besançon ou d’ailleurs, arrive sur le bureau de la commission de discipli- ne du District du Doubs Sud-Haut- Doubs. Elle siège tous les lundis avec 8 personnes assises autour d’une table, rue Jouchoux à Besançon. Pour ce cas précis, la commission pré- sidée par Nicole Gullaud s’est mon- trée intransigeante. Elle a décrété une procédure d’urgence en suspendant à titre conservatoire des terrains de la ville de Besançon cette équipe de Besan- çon Dardiana. En clair, elle ne peut plus jouer à domicile ! La liste des méfaits pourrait s’allonger, à l’image de ce match de deuxième division entre des joueurs de 15 ans de Planoise Saint-Ferjeux et Aigre- mont-Montoille. Sur le terrain, les esprits s’échauffent entre les joueurs. Les mots fusent. Le match est arrêté.

jours la parole en dernier pour s’expliquer. Nous appliquons une pro- cédure.” Depuis quelques années, ces faits ont une fâcheuse tendance à se répéter. Certes, ramené aux nombres dematches par an (3 500 dans le district), au nombre de clubs (105), et au nombre d’équipes (1 058), les 25 auditions de joueurs ou de dirigeants convoqués devant cette commission paraissent faibles. Plus inquiétant toutefois, les suppor- ters posent problème. “Oui, il y a plus de violence qu’auparavant, mais il y a surtout plus de violence en dehors des terrains” synthétise Nicole Gullaud, présidente (bénévole) depuis 10 ans. En dehors de l’aire de jeu, le football n’a pas de réponse pour contrecarrer la violence : “Nous sommes démunis. Lorsque ce sont des supporters qui enva- hissent le terrain, nous ne pouvons pas sanctionner. Nous pouvons seulement décréter une interdiction de licence. Sur une saison, environ quatre clubs posent problème dans le Doubs. Ils empoisonnent le championnat.” Selon elle, “le coup de boule de Zida- ne lors de la Coupe du Monde a eu un mauvais effet. Des joueurs prennent encore cet exemple pour se cacher der- rière leur geste.” Les repentances des fauteurs, elles sont rares. “C’est par- fois démotivant, poursuit la présiden- te. Mais avec le développement de la formation dans les clubs, on espère que cela aura un impact sur le terrain. Plus les gens seront formés, plus ils com- prendront les règles et les respecteront.” Éducateur des jeunes de l’entente à Montfaucon-Gennes-La Vèze, Bruno De Marcellis confirme. Il a suivi plu- sieurs stages pour être diplômé et se dit aujourd’hui “compétent pour régler les conflits grâce aux formations.” Plus inquiétant : les esprits s’échauffent lors des auditions de la commission ! Pire encore, des clubs n’osent pas remon- ter les incidents jusqu’au District par peur de représailles. Le District a tout de même des moyens. Il envoie des délégués sur les matches réputés “les plus chauds” qui établissent des rap- ports suivis de sanctions. Amendes, points retirés, certains clubs payent très cher leurs écarts de condui- te. Ils font parfois appel à la Ligue voi- re à la Fédération et se présentent avec un avocat pour plaider leur cause. En matière de violence, le District ne lais- se rien passer. Cela finira-t-il par payer ? E.Ch.

Nicole Gullaud, présidente de la commission de discipline du District de foot, dans la salle des auditions.

Le TRAM a rafraîchi mon quartier

Puis, c’est l’escalade avec selon l’équipe adverse des jets de cailloux sur le parking en direction de l’équipe et des parents de l’équipe d’Aigremont. Une plainte est dépo- sée. Une fois de plus, la commission est sai- sie. “C’est souvent la parole de l’un contre la parole de l’autre car nous n’assistons pas à tous les matches. Mais nous procédons com- me dans une affaire judiciaire, explique la présidente. La per- sonne convoquée a tou-

Pas de rapport par peur des représailles.

Dès le 1 er septembre, montez à bord du tramway et redécouvrez entièrement votre agglomération : aménagements embellis dans les quartiers, nouveaux espaces verts, rues et places mieux partagées entre piétons, cyclistes et véhicules… Le tram, une nouvelle façon de se déplacer et de vivre la ville ! ME TRAM ORPHOSE GRANDBESANÇON > SEPT 2014

Coups de couteau entre supporters en marge du match L e supporter dʼune équipe de football a été grièvement blessé avec une arme blanche par un supporter du même camp dimanche 16 mars à Besançon lors dʼune rencontre de 4ème division opposant le S.C. Clemenceau, qui a battu 4-2 lʼéquipe dʼAvanne-Aveney sur le stade du Rosemont. Le district estime que cette affaire nʼa aucun lien avec le mat- ch. Une dispute avait éclaté entre deux supporters suite à des moqueries. Un des supporters a sorti une arme blanche et a frappé à quatre reprises un jeune homme de 26 ans, avant de prendre la fuite. Grièvement tou- chée au niveau des lombaires, de lʼabdomen et des poumons, la victime originaire de Palente a été transportée au C.H.R.U. de Besançon. Elle est aujourdʼhui sortie dʼaffaire.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online