La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014

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SAINT-VIT L’association emploie quatre salariés Saint-Vit informatique : 15 ans, et des questions L’association créée en 1999 par Philippe Michaud a suivi les évolutions de l’informatique et a fait évoluer ses offres de service en conséquence. Sa pérennité dépend aujourd’hui du soutien des pouvoirs publics.

U n anniversaire, c’est tou- jours unmoment de fête et d’espoir. Les 15 ans de l’association Saint-Vit informatique ne dérogent pas à cette règle. Les bougies sont souf- flées cemercredi 16 avril. Le sen- timent qui domine après 15 d’activités, c’est la satisfaction liée à ce parcours effectué depuis 1999 et l’évolution de la struc- ture qui emploie aujourd’hui quatre personnes. “Au départ, le but de Saint-Vit informatique était de guider les gens dans la complexité des ordinateurs et leur faire comprendre comment l’informatique allait s’intégrer dans la vie de tous les jours. À l’époque, pour un bon matériel, il fallait compter 30 000 F ! Avec notre association, nous avons en quelque sorte anticipé la fractu- re numérique” note Philippe Michaud, fondateur et toujours président de cette association qui compte près d’une centaine d’adhérents. Mais la démocratisation de l’informatique est passée par là et peu à peu cette “science” est devenue conviviale et facile

d’accès. “En 15 ans, le public de l’association a bien évolué. Nous n’avons quasiment plus de jeunes et la grande partie des gens qui viennent s’initier ont plus de 40 ans.Mais lamission première de l’association demeure : c’est ini- tier les personnes quels que soient leur âge, leur origine, leur cul- ture, leur situation. Il y a tou- jours un esprit solidaire derriè- re tout cela.” À la mission d’initiation, Saint- Vit informatique a rapidement

ne, à domicile” ajoute Philippe Michaud. Saint-Vit informatique s’est aussi dotée d’une mission d’insertion avec l’accueil de per- sonnes en recherche d’emploi. Le budget de l’association, de 115 000 euros, est toutefois limi- té et le développement de la struc- ture dépend en partie de la recon- naissance des collectivités territoriales dont certaines pei- nent encore à traiter l’association à sa juste valeur. Les quatre sala- riés permanents dépendent en partie de ces soutiens publics que le président appelle de ses vœux. La mairie de Saint-Vit a joué le jeu dès le départ en met- tant à disposition de l’association un local. “Sans cette aide-là, on aurait déjà été obligés de fermer.” Si l’association Saint-Vit infor- matique veut poursuivre serei- nement samission de formation et d’animation, les financeurs publics devraient être un peu plus connectés à sa situation. C’est le message que souhaitait faire passer le président à l’occasion de cet anniversaire.

Toute l'équipe de Saint-Vit informatique.

ajouté d’autres cordes à son arc.Un centre de formation a été créé qui “per- met à des salariés d’entreprises de venir se former.” Saint-Vit informa- tique a décroché l’agrément d’éducation popu- laire et plus récem- ment a été recon- nue organisme d’intérêt général. “Nous avons égale- ment développé un service à la person-

UNE ASSOCIATION D’ORNANS

La mairie de Saint-Vit

Initiative

L’A.D.I.E.P. part en guerre contre le système financier L’association de défense des intérêts des entreprises et des particuliers gère des dizaines de dossiers de personnes qui ont un contentieux avec leur banque. Elle emploie les grands moyens pour obtenir gain de cause.

a joué le jeu.

C ommerçante à Ornans, Gisèle a retrouvé le sourire. Après être passée à un cheveu du redressement judiciaire, elle estime aujour- d’hui que les ennuis sont der- rière elle. Son salut, elle le doit en partie à l’intervention de l’association de défense des intérêts des entreprises et des particuliers (A.D.I.E.P.) ins- tallée dans la cité de Courbet. “Grâce à elle, j’ai obtenu de ma banque un report d’échéance de prêt. En paral- lèle, j’ai pu discuter avec mes fournisseurs qui ont accepté de me reprendre pour 10 000 euros de marchandi- se. Cela m’a permis de passer le cap” reconnaît Gisèle. Des dossiers comme celui-là, Claude Paquis en a plein son bureau, et de toute la France. À 59 ans, il est le président de l’A.D.I.E.P., une association qu’il a contribué à créer il y a trois ans alors que la petite entreprise du bâtiment qu’il

J.-F.H.

dirigeait en Charente-Mariti- me était liquidée. “J’ai eu un impayé comme cela arrive sou- vent. La banque n’a plus sui- vi. C’est le point de départ des problèmes” raconte Claude Paquis. Fort de son histoire, il a déci- dé de se lancer dans un com- bat contre les banques, “qui ont un droit de vie et de mort sur vous.” Lorsque la cause lui semble juste, il est prêt à tout pour faire plier les établisse- ments bancaires sans distinc- tion. Vider devant leur pas-de- porte une remorque de fumier ou menacer de le faire, comme ce fut le cas le 7 janvier à Ornans, ne lui fait pas peur. “Un boucher de Dole m’a demandé d’aller déverser du fumier devant sa banque. Je le ferai peut-être.Il faut leurmettre la pression.Mes actions ne sont jamais violentes. Mon but est de provoquer le dialogue.” En quelques années, l’ancien légionnaire estime s’être for- gé une réputation telle que les

banques le redoutent désor- mais. Il lui suffit, dit-il, de pré- senter sa carte de visite au gui- chet pour obtenir un rendez-vous auprès d’un direc- teur. Le bénévole n’intervient pas à la va-vite. Lorsqu’il agit, c’est parce que la cause lui semble défendable. Il prend le temps d’étudier les dossiers au préalable pour lesquels il est saisi. “Je défends surtout les chefs d’entreprise. Je ne m’attaque pas à une banque ou à un directeur d’agence mais à un système financier. Dans certains dossiers, je le concède, les problèmes ne viennent pas que des banques. Il y a aussi des erreurs de gestion de la part de l’entrepreneur. Mais c’est la banque qui détient souvent la solution” estime Claude Paquis. Déterminé, le président de l’A.D.I.E.P. parvient à obtenir des annulations de dettes, des reports d’échéances de prêt, des autorisations de découvert, de nouveaux prêts, des annu- lations de cautions pour les entreprises mais également pour des particuliers qui se retrouvent dans une impasse financière suite à un accident de la vie. “Ce qu’il faut surtout, c’est que les gens viennent voir l’A.D.I.E.P. avant d’être dans les problèmes jusqu’au cou” conseille Gisèle. Pour le mois de mai, Claude Paquis prépare à Besançon une opération coup-de-poing en vue de dénoncer le système ban- caire et faire parler de son asso- ciation qu’il considère d’utilité publique.Il a en projet demieux la structurer pour rendre son action plus efficace encore. Cela passerait par l’emploi d’une secrétaire à Ornans. “Il nous faudrait 12 000 euros de sub- ventions pour créer un emploi à temps plein.” L’argent est toujours le nerf de la guerre.

Mes moments de partage entre BUS et TRAM

Dès le 1 er septembre, redécouvrez le réseau Ginko : embarquez à bord du tramway et des bus pour le même prix, avec le même ticket ou le même abonnement, dans toute l’agglomération ! ME TRAM ORPHOSE GRANDBESANÇON > SEPT 2014

Il suffit à Claude Paquis, le président de l’A.D.I.E.P. de présenter sa carte de visite pour obtenir un rendez-vous dans une banque.

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