La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

Initiative Sans doute des candidats aux cantonales “Nous revenons plus forts encore” Frank Monneur, tête de liste de “Besançon Générations Citoyennes” qui a réuni 6,2 % des suffrages poursuit son combat politique. Il veut faire fructifier ce capital sympathie pour les prochains scrutins à travers l’association “Générations Citoyennes” qu’il préside. 22 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014

L a Presse Bisontine :Vous avez créé la surprise dans ces élec- tions municipales. Quel est votre bilan ? F.M. : Nous sommes satisfaits du score que nous avons obtenu : 6,2 %, alors que beaucoup, y compris le maire, nous crédi- taient de 2 % avant le premier tour. Nous avons fait une cam- pagne très professionnelle avec un programme abouti. Je pen- se que nous avions la plus bel- le liste en terme de représen- tation socio-professionnelle. Cela a été une aventure exception- nelle à la rencontre des Bison- tins. L.P.B. :Vous n’avez pas fusionné avec la liste de Jean-Louis Fousseret. Le regrettez-vous aujourd’hui ? F.M. : La fusion n’a pas été pos- sible car Jean-Louis Fousseret ne l’a pas souhaitée. On a rapi- dement compris qu’une liste citoyenne ne l’intéressait pas. J’aurais pu accepter une place de conseiller mais cela n’était pas dans l’esprit de notre liste. J’aurais été incapable de siéger dans une assemblée dans laquel- le je n’aurais pu défendre aucu- ne des idées que nous avons por- tées avec ma liste. Par exemple, l’organisation d’une police muni- cipale de nuit jusqu’à 5 heures

à la politique municipale. Nous allons exercer une vigilance citoyenne constructive. Nous continuerons à faire des propo- sitions pour évoluer notre vil- le. Nous revenons plus forts encore. Avec Didier Gendraud, on fonctionne en parfait binô- me. L.P.B. : Doit-on comprendre que vous allez présenter des candidats “Géné- rations Citoyennes” aux élections can- tonales de 2015 ? F.M. : Il n’est pas impossible que nous en présentions sur les can- tons de Besançon pour com- mencer. Personnellement, je serais peut-être candidat sur le

dumatin n’intéressait pas Jean- Louis Fousseret, pas plus que la redynamisation du centre- ville et la piétonnisation. L.P.B. : Quelle suite comptez-vous don- ner à “Besançon Générations Citoyennes” ? F.M. : Nous avons déposé les sta- tuts d’une association que nous avons appelée “Générations Citoyennes” dont je suis le pré- sident. Dès maintenant, nous allons nous intéresser à tous les sujets municipaux importants, surtout lorsqu’ils auront trait à des thèmes du programme que nous avons défendu. L.P.B. : Toute la difficulté sera de fai- re vivre ce mouvement dans le temps. Comment allez-vous vous y prendre pour ne pas qu’il s’essouffle ? F.M. : C’est un challenge, mais j’aime les challenges. 2 300 per- sonnes ont voté pour nous. Elles ont adhéré à notre projet.À nous de les faire adhérer dès main- tenant à notre association. Nous allons intervenir dans le débat public. On ne s’interdit pas d’ailleurs d’organiser des réunions publiques, des confé- rences. Nous irons en perma- nence à la rencontre des acteurs de cette ville, en particulier de ceux qui ont des difficultés face

Comment vous sentez-vous depuis que vous n’appartenez plus à ce par- ti ? F.M. : Depuis le départ de cette aventure, je suis habité par un sentiment de liberté que je n’avais jamais connu jusque-là. Cette campagne m’a fait gagner en indépendance, en crédibili- té, en notoriété ainsi qu’en inté- grité intellectuelle et morale. Nous avons prouvé avec cette liste citoyenne qu’il était pos- sible de faire de la politique sans tomber dans le piège des petits arrangements. Véritablement, je ne suis plus le même homme. Il faudra compter avec moi et avec mon équipe à l’avenir. L.P.B. :Votre association a-t-elle voca- tion à devenir un parti politique ? F.M. : Nous ne sommes pas un parti politique ! Nous avons prouvé que nous étions un mou- vement citoyen qui apporte des idées et qui fait vivre le débat démocratique. Nous n’avons ni dogme, ni idéologie. Nous sommes des citoyens qui vou- lons défendre cette ville qui n’appartient ni à un homme, ni à un clan, ni à un parti. L.P.B. : Espérez-vous ainsi réconcilier les électeurs avec la politique ? F.M. : Il faut changer les pra-

canton Besançon Sud. Les nom- breux soutiens que nous avons reçus depuis le premier tour des élections nous font dire qu’il y a un espace pour un débat citoyen, en dehors des partis politiques. L.P.B. : Vous avez quitté le P.S., mais vous restez un hom- me qui incarne des valeurs de gauche.

“J’ai gagné en intégrité intellectuelle et morale.”

Frank Monneur, devant le Kursaal, le soir du second tour. Par sa présence, il signifiait à ceux qui l’ont sous-estimé qu’il n’a pas dit son dernier mot en politique.

tiques politiques. Il y a eu près de 50 % d’abstention, ce qui signifie que le maire a été élu à Besançon par 25%du corps élec- toral. Les politiques doivent s’interroger. À mon sens, les citoyens ne veulent plus ni des systèmes de parti, ni des petits arrangements entre amis. Il y

a encore à Besançon un réflexe électoral de gauche.Mais ce n’est pas un vote d’adhésion fort à Jean-Louis Fousseret lequel explique son mauvais score par le contexte national. En vérité, il y a un désamour des Bison- tins vis-à-vis de lui. Propos recueillis par T.C.

Nouveaux visages

Réaction Après les municipales Le Font de Gauche veut creuser le sillon Emmanuel Girod a dû se passer des communistes qui ont rejoint Jean- Louis Fousseret. Néanmoins, la tête de liste du Front de Gauche a obte- nu 7,12 % des suffrages au premier tour. Un score qui lui donne une légitimité pour être “vigilant sur ce que va faire la majorité municipale.”

Les femmes adjointes

Elles sont promues

au rang d’adjointes

C’est leur première élection et Jean-Louis Fousseret a tenu à leur confier de lourdes responsabilités.

Anne Vignot, 54 ans, ingénieur de recherche membre d’Europe Écologie-Les Verts a été propulsée 3 ème adjointe. En toute logique, elle sera en charge de l’environnement, du cadre de vie et de la transition énergétique.

“N ous n’allons pas nous évanouir après les élections” insis- te Emmanuel Girod, tête de liste du Front de Gauche qui a rassemblé 7,12 % aux muni- cipales à Besançon. Alors que les discussions ont tourné court avec Jean-Louis Fousseret qui a refusé au lendemain du pre- mier tour les conditions deman- dées par le Front de Gauche pour envisager la fusion des listes, Emmanuel Girod, pré- cise après coup que sa forma- tion politique “ne va rien lâcher du tout. Il y a une dynamique forte. Nous serons présents dans les luttes, et la défense de pro- jets citoyens. Nous serons vigi- lants sur ce que va faire cette majorité municipale en place.” L’axe politique est inchangé : “Nous sommes toujours sur la construction d’une opposition de gauche” qui s’ébauche loca- lement avec l’absence d’un par- tenaire de taille, le parti com- muniste, qui a annoncé la couleur dès le départ en fai- sant liste commune avec le socialiste Jean-Louis Fousse- ret. “Malgré tout, nous avons

Amard qui était présent à Besançon le 14 avril. En res- tant mobilisé, le Front de Gauche espère pouvoir construire des majorités alter- natives. Le 17 avril à 19 h 30, salle Jean Zay, se tient l’assemblée citoyen- ne du Front de Gauche.

obtenu un score honorable. Notre potentiel est je pense de 10 % à Besançon. Nous allons creuser le sillon” poursuit Emmanuel Girod. Dans l’immédiat, sa priorité, avec les militants bisontins, est de soutenir le candidat aux élec- tions européennes, Gabriel

Anne-Sophie Andriantavy, 52 ans, est enseignante en histoire-géographie. Elle s’est vue confier en tant que 8 ème adjointe le portefeuille de la démocratie participative, un des dossiers où la municipalité n’a pas fait l’unanimité lors du précédent mandat.

Marie Zéhaf a 53 ans, elle est infirmière. Le maire lui a confié le poste de 7 ème adjointe et la responsabilité de la voirie et de l’espace public autrefois géré par Nicole Weinman.

Emmanuel Girod entre dans le Kursaal, le soir de la victoire de Jean-Louis Fousseret.

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