La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014

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Le dressage pour éviter la vie de chien PHÉNOMÈNE 100 euros la séance Les propriétaires de chiens sont toujours plus nombreux à vouloir “éduquer” leur animal. La Presse Bisontine les a pistés à Besançon où des dizaines de toutous apprennent à donner la patte… Un véritable phénomène de société. Et un vrai marché.

Les chiens qui ont déjà participé à quelques séances obéissent au doigt et à l’œil.

J eko est une boule de poil d’un mois et demi. Si sa démarche est encore chancelante, ce jeune Beauceron participe - avec ses maîtres - à sa première séance de dres- sage dans le parc de “Chez Balzac” à Besançon. Idem pour Juego, un Box- er de trois mois tenu en laisse par Philippe. “Si je suis venu ici, c’est pour dresser mon chien, raconte ce dernier, mais aussi pour le sociabiliser et avoir

des conseils” poursuit-il en jetant un coup d’œil à son nouveau compagnon de vie. Pendant la discussion, d’autres animaux, plus âgés, gambadent, reni- flent… ou se mordillent. Cette scène se déroule tous les lundis, mercredis, vendredis, à Besançon le long de la route nationale 57 après Micropolis. Et depuis quelque temps, les séances ne désemplissent pas, preuve de l’intérêt des maîtres désireux de canaliser leur

animal ou lui apprendre les bonnes manières. Dans cet espace clos, les canidés s’en donnent à cœur joie. Mais attention, Georges Ménétrier veille. Dresseur, il est l’instigateur à Besançon du dres- sage pour particuliers. “Georges, c’est un chien pour les chiens” image Lau- rence, venue avec son berger Malinois qu’elle a acheté pour se protéger après cinq cambriolages. Pour se protéger, pour éviter que le chien ne s’enfuie, qu’il ne morde, qu’il ne tire trop sur la laisse, voilà autant de raisons qui poussent les proprié- taires à faire confiance au dressage. C’est un vrai marché car 14 000 chiens étaient comptabilisés en 2004 à Besançon. Ils seraient plus de 15 000 aujourd’hui. Il faut compter environ 100 euros la séance. L’idéal : 3 mois de dressage (300 euros). Aujourd’hui, les demandes explosent

et les centres se sont développés. Beau- coup de personnes ont été formées par “Jojo” et certaines ont ouvert leur pro- pre centre. Lui a une méthode de dres- sage et se moque des qu’en dira-t-on : “Avec les chiens, il faut rester dans le rural… On éduque des enfants mais on dresse des chiens. Cela, il ne faut pas l’oublier. Certains critiquent et dis-

Georges, qui intervient également sur les ondes de France Bleu en qualité d’expert. Les progrès des animaux seraient très rapides à en croire le “patron” aidé par sa fille de 16 ans, jeune conductrice d’un berger mali- nois. Il n’y aurait pas non plus de chiens impossibles à dompter. “Certes, il y a des plus vigoureux que d’autres comme les terriers” dit-il. D’autres, les moloss- es, mettent la pression. Ce fut le cas de ce Canet corso, un chien d’origine italienne imposant. Après avoir vagabondé loin des autres, il s’est inté- gré facilement aux côtés de ses “col- lègues”. Il faut respecter un principe pour éviter les morsures : “Une fois en laisse, les chiens doivent être distants d’1,50 m” rappelle Georges. Dans le cas contraire, ils protègent leur terri- toire et mordent. Voilà donc des astuces… pour éviter la vie de chien.

ent que je tape les ani- maux : c’est com- plètement faux !” s’insurge-t-il. Il bat néanmoins en brèche certaines pratiques de dressage visant à placer l’animal à l’égal avec l’homme. “On veut faire de la méthode Dolto avec les chiens comme on le fait pour les enfants. Je n’y crois pas” dit

“Pour me protéger des cambriolages.”

Georges Ménétrier, un des premiers à avoir lancé le dressage pour particuliers à Besançon.

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