La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014 ‘ 15

BESANÇON 10

L e C h i f F r e

Bruno Mareschal veut intéresser les collectivités au marché de l’art PROJET Commissaire-priseur Et si les collectivités devenaient des acteurs importants du marché de l’art ? C’est en tout cas le souhait du commissaire-priseur Bruno Mareschal qui veut les inviter à s’intéresser de plus près à ce qui se passe dans les salles des ventes. L’enjeu selon lui est de taille : sauvegarder notre patrimoine culturel.

L a nouvelle assemblée de la communauté d’agglomération du Grand Besançon (C.A.G.B.) ne comptera plus que 15 vice-présidents au lieu de 29 dans le précédent mandat. Chic peut-on se dire : la sobriété, la simplification et l’efficacité sont enfin de mise à l’Agglo. Et on y regarde de plus près, et on s’aperçoit vite qu’à côté de ces futurs 15 vice-présidents viendront s’ajouter 14 conseillers communautaires délé- gués, ce qui porte le total à… 29 membres de l’exécutif. On ne change rien donc. Si, un élément est en évolu- tion, c’est la rémunération de ces 15 vice-présidents. Au lieu de toucher chacun 900 euros par mois com- me lors du précédent mandat, leur “solde” devrait dépasser les 1 500 mensuels selon nos informations. À l’Agglo, la sobriété, ce n’est donc pas encore pour maintenant…

B runo Mareschal est sur le départ. Le commis- saire-priseur bisontin s’apprête à quitter la capitale comtoise pour Deau- ville enNormandie où il reprend l’office judiciaire de Maître Le Houelleur. “Je vais créer en paral- lèle une société de ventes volon-

taires” précise l’intéressé. Ce déménagement est l’occasion pour lui de réfléchir à une approche différente de sonmétier. S’il continuera à diriger des ventes publiques aux enchères qui visent les acheteurs privés, il a dans l’idée d’inviter les col- lectivités à s’intéresser d’un peu

plus près à ce qui se passe dans la salle des ventes, surtout lors- qu’il s’agit d’objets d’art qui peu- vent venir enrichir le patrimoi- ne d’une ville ou d’un musée. “Mon souhait est que les grandes collections restent en France” dit- il. Car actuellement, lorsque des collectionneurs se séparent de

biens de grande valeur, les acqué- reurs sont désormais étrangers pour beaucoup. Il n’est pas rare que des tableaux quittent l’Hexagone pour les États-Unis ou l’Asie, une région du monde où les fortunes se font. Ainsi s’éparpillent les collections. Le problème est que le temps de

l’administration n’est pas celui du pri- vé. Le processus d’acquisition est plus long dans le cadre d’une collectivité qui engage des deniers publics. Elle étudie- ra plus longuement un dossier. “Cela signifie qu’à partir du moment où l’on sait qu’une œuvre sera vendue, il y a ‘ “Il faut créer des filières.” tout un travail en amont à effec- tuer avec la collectivité en ques- tion pour qu’elle puisse prendre ses dispositions” remarque Bru- no Mareschal. Dans son esprit, les institutions publiques seraient donc amenées à devenir plus actives sur le marché de l’art. Convaincu de l’importance de rapprocher ces deux mondes, privés et publics, le commissai- re-priseur va engager tout un travail d’identification des spé- cificités des villes, de musées pour être en mesure, le cas

échéant, de leur proposer en prio- rité un objet d’art qui se pré- senterait aux enchères. Par exemple, on peut imaginer que des œuvres relatives au thème du temps soient proposées à Besançon pour enrichir son musée. “C’est la crise qui me conduit à cette réflexion. C’est véritablement une autre façon de travailler que je veux mettre en place. Il faut créer des filières, prospecter de nouveaux ache- teurs, de nouveaux vendeurs. Lorsqu’une œuvre de qualité qui a un intérêt historique peut inté- resser une collectivité ou un musée, ce serait regrettable de passer à côté. L’enjeu est patri- monial” estime Bruno Mares- chal. Actuellement, le commissaire- priseur a en gestion une collec- tion privée de plusieurs milliers d’œuvres. Parmi elles, il y aurait quelques pépites qui pourraient intéresser la ville de Besançon. Affaire à suivre. T.C.

Bruno Mareschal quitte Besançon pour Deauville.

INFRASTRUCTURE Il doit se mettre aux normes Le tunnel de la Citadelle, ce cadeau empoisonné Ouvert en 1996 sous l’ère Robert Schwint, le tunnel de la Citadelle a révolutionné les déplacements des Bisontins. Si la sécurité des utilisateurs est assurée, il n’est pas aux normes. La Ville investit.

L e problème avec les tun- nels en matière de sécu- rité, c’est que les exploi- tants entrevoient rarement le bout. La Ville de Besançon ne prétendra pas le contraire. Depuis le passage de la C.N.E.S.O.R. (Commission Nationale d’Évaluation de la Sécurité des Ouvrages Routiers), la collectivité doit remettre aux normes de sécurité le tunnel de la Citadelle qui lui appartient. Déjà 500 000 euros ont été inves- tis pour la protection incendie et d’autres travaux sont prévus pour créer deux bornes d’urgence supplémentaires (huit au total), un câble de détection d’incendie, six caméras de surveillance. Les moteurs des ventilateurs éva- cuant la fumée viennent d’être changés.

Créé sous l’ère Robert Schwint, inauguré par des milliers de Bisontins en 1996, cet ouvrage a désengorgé la Boucle. 16 000 véhicules empruntent tous les jours cet axe long de 445 mètres, haut de 4,30m.Avant l’ouverture des Mercureaux, la fréquenta- tion était encore plus impor- tante puisque 22 000 véhicules

nous devons depuis l’accident survenu dans le tunnel duMont- Blanc prendre des mesures de sécurité. La C.N.E.S.O.R. a don- né l’autorisation d’exploitation tout en donnant des prescrip- tions pour arriver à la mise aux normes” poursuit Daniel Mou- rot. Outre les travaux mensuels d’entretien courant, le tunnel sera fermé ponctuellement pour réaliser ces travaux. Des mes- sages d’information seront affi- chés. Mercredi 14 mai, un exer- cice grandeur nature de sécurité est organisé. Le tunnel de la Citadelle à Besançon, bien entretenu,

transitaient ici dont 2 000 poids lourds pour certains char- gés de matières dangereuses. “Ce tunnel est totale- ment sécurisé car il n’est pas très long, bien entretenu, proche des sites de secours, dit le chef de la voirie de Besançon. Mais,

500 000 euros déjà investis.

doit (encore) faire des efforts sur la sécurité.

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