La Presse Bisontine 153 - Avril 2014

La Presse Bisontine n° 153 - Avril 2014

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Bodin, le fiel et le venin Communication

Le Naour, la caution économie de Grosperrin Profil

D es 550 candidats aux municipales à Besançon, répartis dans les 10 listes en présence, c’est sans doute celui qui susci- te le plus de dithyrambes et d’admiration. Il faut dire que l’homme a un discours percutant qu’on aurait aimé entendre beaucoup plus durant cette campagne où au final, le développement économique n’aura pas beaucoup inspiré les can- didats. Pourtant discret de nature, le BisontinWilfrid Le Naour a su capter ses auditoires à chacune de ses interventions. Ce diplômé de H.E.C. qui est passé à la

A gacé ? Sans doute, que sonmen- tor ait à ferrailler beaucoup plus dur qu’en 2008. Irrité ? Certai- nement, que l’union de la droite ait été un succès – presque – complet à l’ap- proche de ce scrutin où le maire sor- tant aura à combattre, outre la droite, pas moins de six autres listes appa- rentées ou affichées à gauche. Cela explique sans doute le ton, tantôt fiel- leux tantôt condescendant avec lequel Nicolas Bodin, le bras droit de Fousse- ret et le “M. communiqués de presse” de cette campagne, a utilisé dans la plupart de ses communiqués depuis plusieurs semaines. Extraits, au sujet du passage de Jean-François Copé à Besançon : “Heureusement, Jean-Fran- çois Copé soutient l’homme providen- tiel, Jacques Grosperrin qui lui a sûre-

ment fait visiter Besançon.Ils sont même allés, sans aucun doute, à la rencontre des salariés de l’entreprise deM.Gonon, troisième de liste et chantre de la bon- ne gestion des comptes et du dévelop- pement économique…” Toujours aussi sympathique le ton employé par Nicolas Bodin dans un autre communiqué, un peu plus ancien, une nouvelle fois à l’adresse de Philip- pe Gonon, décidément une de ses têtes de Turc : “On comprend qu’après son score de 1,78%aux législatives de 2012, Monsieur Gonon cherche à se refaire une santé en faisant parler de lui.Mais, ce n’est pas avec des formules pompeuses que l’on peut rebondir.” Qui a dit que la politique locale était plus sympa- thique que sur le plan national ?

Wilfrid Le Naour a été très courtisé avant et pendant la campagne.

Jacques Grosperrin a pro- mis de mettre en place. L’histoire ne dit pas com- ment Le Naour occupera ses journées de jeune retrai- té de 62 ans en cas de défai- te de la droite.

Jean-Louis Fousseret him- self l’aurait bien vu sur sa liste… Si la droite réussit son pari, Wilfrid Le Naour préside- ra le conseil de développe- ment économique que

tête de nombreuses entre- prises, dont la plus récen- te, Somfy qu’il a fait pas- ser de 800 à 8 000 salariés, sait de quoi il parle quand il évoque les dossiers éco- nomiques. À tel point que

Marie-Odile Crabbé-Diawara : Mélenchon ne va pas être content Front de gauche Paradoxe

P our Martine, il ne fait aucun doute que Jacques Grosperrin, le candidat U.M.P. pour lequel elle distribue des tracts, va gagner. Savez-vous comment Martine le sait ? “C’est une cartoman- cienne qui me l’a dit. Elle a prédit un grand changement pour Besan- çon” affirme-t-elle dans un sourire déconcertant. La diseuse de bon- ne aventure n’aurait vu “que la droite” dans ses cartes. Le changement, c’est maintenant, ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Bref, à quelques jours des élections, tous les moyens sont bons pour croire en la victoire. Espérons pour Martine que Jacques Grosperrin ne s’enlisera pas dans le marc de café. Jacques Grosperrin dans le marc de café La cartomancienne a dit… Jean Rosselot, retour animé dans son village du Territoire-de-Belfort L’ex-conseiller municipal de Besançon (U.M.P.) se présente comme tête de liste à Bermont. Face à lui, un jeune dissident et un autre candidat. Et Si J.R. se (re)trouvait à nouveau dans l’opposition ? De Besançon à Bermont

O n pouvait s’y attendre. À Besançon le 12 mars der- nier, Mélenchon fait du Mélenchon lors de sa visite de soutien au candidat Emmanuel Girod (Front de gauche). Il s’emporte, rappelle à ses “camarades” qu’il faut La veille, la colisitère d’Emmanuel Girod participait au meeting de Mélenchon qui balançait sur la gauche et les “traîtres” de communistes. Le lendemain, au conseil d’agglomération, elle vote le budget. Bizarre.

une abstention, ce qui confirme qu’el- le valide la politique menée par le P.S. et le P.C. qui font front commun.Mélen- chon appréciera. Elle s’explique : “Je suis dans la majorité municipale et je me suis engagée à voter le budget. Je ne dis pas que c’est pratique, mais je le fais” dit-elle tout en rappelant son opposition à certains votes (les déchets notamment). Christophe Lime et le P.C.F. (même s’ils ont obligation de voter le budget pour leur rôle dans la majorité) ont déjà utilisé leur veto dans ce mandat. Ils s’étaient opposés à la mise en délégation de service public du réseau de chaleur. Comme quoi les “traîtres” ne sont pas toujours là où l’on veut bien le dire…

“virer” ce P.S. et ces “traîtres” de com- munistes. Dans la salle, Marie-Odile Crabbé-Diawara, conseillère munici- pale sortante qui roule désormais pour Emmanuel Girod (Parti de Gauche) écoute. Comme tous, elle entend le co-prési- dent du mouvement marteler qu’il ne

faut surtout pas voter comme le P.S. ou les com- munistes. Marie-Odile n’a pas retenu la leçon ? Le lendemain, alors qu’elle rapporte le bud- get de la communauté d’agglomération du Grand Besançon… elle vote “pour”. Même pas

Marie- Odile n’a pas retenu la leçon ?

Mais où est passé “oui-oui” ? Que fait-il ?

Ancien président du groupe U.M.P. à la Ville, Jean-Marie Girerd retrouve un rôle de simple “militant”. J ean-MarieGirerd paye-t-il sondépart - en septembre dernier - vers Philippe Gonon (U.D.I.) ? Avant que l’union ne soit scellée entre l’U.M.P., l’U.D.I. et le MoDem, Girerd avait pris la décision de se rallier dès septembre à Gonon pour apporter son expérience en matière d’audit. Son choix avait surpris son propre camp d’autant qu’il était encore président de groupe U.M.P. à la ville. Celui que certains de ses collègues ont surnom-

mé“oui-oui” pour sa faculté à approuver les projets de la majorité Fousseret est désormais rallié à la cause Gros- perrin. “J’ai aujourd’hui un rôle de militant” explique-t- il. Est-il déçu de son sort ? “Je n’ai pas d’état d’âme. La politique, ce n’est pas un métier mais il faut le faire avec professionnalisme.” Lorsqu’on lui apprend son “surnom”, Jean-Marie Girerd répond du tac au tac : “Je n’ai pas été “oui-oui” lors de la commission transparence lié au dos- sier Pavé dans la Mare…” Homme de dossier, Girerd gar- de son esprit d’analyse. Il pourra conseiller son épouse, inscrite sur la liste Grosperrin…

Le projet de Jean Rosselot à Bermont.

J amais le village de Bermont n’aura connu autant de dynamisme lors des élections. Est-ce le retour de Jean Rosselot, l’enfant du pays, qui attise les convoitises ? Trois candidats sont déclarés dans ce village de 360 habitants dont l’ex-conseiller municipal de Besançon (U.M.P.) pour succéder au maire Pierre Santosillo. Face à lui, deux autres candidats affichés dont un jeune homme…de l’U.M.P. qui fait dissidence. Jean Rosselot a bien tenté de le rallier à sa cause. Rien n’y a fait. Pour le bonheur des habitants de Bermont, ils ont pu assister aux envolées lyriques de J.R. lors d’une réunion publique. “Il est passé dans toutes les maisons où il s’est présenté. Beaucoup d’habitants le connaissent encore mais si la population a beaucoup changé depuis son départ” relate un conseiller municipal qui ne se représente pas. “Et il a un projet comme mettre à disposition un de ses terrains pour que les habitants cultivent de la vigne” rappelle-t-il. Finies donc les batailles entre Rosselot et Fousseret. Dommage pour les Bisontins. Le professeur de droit qu’il était (en retraite depuis 18 mois) se déclare “disponible et prêt à donner tout (son) temps loin de toute ambi- tion personnelle.” Sera-t-il prophète en son pays, lui l’ancien député du Territoire (1993-1997), conseiller général duTerritoire (1985 à 1998) ?Aux électeurs de trancher. Jean Rosselot le dit : “Nulle part ailleurs, je n’ai trouvé la même profondeur et sincérité des liens d’amitié qu’ici.” À Ber- mont, J.R. devrait, comme son futur vin, se bonifier avec le temps…

I ls se courent après les militants du Front de gauche et ceux de Jean- Louis Fousseret. Au propre, com- me au figuré. Samedi 8 mars vers 21 h 30, alors qu’elle sortait d’une réunion militante du Front de gauche pour fumer une cigarette, une femme interpelle deux jeunes hommes en pas- se de décoller des affiches de la liste pagne. Un jour plus tard, la femme porte plainte contre X au commissa- riat de Besançon mais assure avoir reconnu formellement l’un des colis- tiers de Jean-Louis Fousseret, encar- té au parti communiste, numéro 45 sur la liste. Christophe Lime, repré- sentant du P.C., dément et rappelle que la femme aurait volé les lunettes d’un des deux colleurs. Une confron- tation était prévue entre les deux par- ties. De source policière, l’affaire jugée “bénigne” pourrait être classée sans suite. Le second couteau de la liste Fousseret Faits divers Différents entre colleurs d’affiches Une militante du Front de gauche porte plainte contre un colistier de Jean-Louis Fousseret qui l’aurait menacée avec une lame de cutter. Démenti du groupe. L’affaire pourrait être classée sans suite. “ÀGauche toute, place au peuple”menée par Emmanuel Girod. “Je leur ai dit que c’était illégal. J’ai fait mine de les prendre en photo. C’est à ce moment qu’ils m’ont coursée” dit la militante. L’un des deux individus aurait alors pointé la lame de son cutter à son encontre en la menaçant. De peur, elle se réfugie au local de cam-

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