La Presse Bisontine 153 - Avril 2014

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 153 - Avril 2014

L’I n t o x

Une télécabine est possible, mais… L’accès à la Citadelle est un sujet de débat des élections municipales. Le candidat U.M.P. Jacques Grosperrin propose une solution aérienne pour accéder à la forteresse. L’Unesco a une position nuancée. L’organisation peut dire “oui”, sous certaines conditions. DÉBAT Accès à la Citadelle

Tram, le juste prix du kilomètre S erge Grass est un observateur tatillon des comptes publics. Président de l’Union civique des contribuables citoyens, il ne se laisse pas raconter de fables par les élus. La dernière incohérence chiffrée qu’il a débusquée concerne le coût du tramway. Par un calcul simple, il contre- dit le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret qui se targue de réaliser le tram le moins cher de France avec un coût au kilomètre qui n’excède pas 16 millions d’euros. “Or, quand je divise 253 millions d’euros (coût définitif du pro- jet) par 14,4 kilomètres, je trouve 17,57 millions d’euros du kilomètre” pointe Serge Grass. Par cet- te démonstration élémentaire, ce contribuable averti laisse entendre que “les bons conteurs ne sont pas forcément de bons comptables.”

EN BREF

l’État qui à Besançon pourraient être amenés un jour à instrui- re un dossier de construction d’une télécabine pour accéder à la Citadelle. L’architecte des bâtiments de France sera alors une des premières sentinelles de la forteresse. Si la solution aérienne n’est pas impossible, on sait d’ores et déjà qu’elle sera soumise à des réserves mul- tiples susceptibles de faire capo- ter le projet. Néanmoins, face aux nom- breuses demandes de la part de sites classés partout dans le monde pour aménager des télé- cabines, l’Unesco lance une étu- de sur ce sujet “afin de déve- lopper des outils qui permettent d’accompagner les porteurs de projet dans leurs démarches et donner des orientations. Nous voulons surtout éviter le pire.” Parmi les exemples de compa- tibilité, il y a la ville de Coblen- ce (Koblenz) en Allemagne qui est dans le périmètre classé de la vallée du Haut-Rhin moyen. Elle a construit un téléphérique de 850 mètres au-dessus du fleuve, pour relier la ville à la forteresse Ehrenbreitstein. T.C. L’exemple de Koblenz en Allemagne pourrait inspirer Besançon. ‘

Latino Latinoamericalli (latinoamericalli.blog spot.com) présente passion cinéma… entre amigos (en V.O. sous-titrée) le jeudi 17 avril à Radio Bip, L’entrepôt au 14, rue de la Viotte (Besançon) à 20 h 30 : “Tout sur ma mère”, un film de Pedro Almodóvar. Renseignements au 03 81 53 70 44 ou au 06 19 25 56 20. Intérim Christian Bolognesi est depuis le 5 mars dernier le nouveau président régional de Prism’emploi en Franche-Comté qui regroupe les agences intérimaires de la région. La région représente 2,3 % de l’emploi intérimaire en France, soit 12 000 salariés intérimaires en équivalent temps plein. En 2013, l’emploi intérimaire en Franche-Comté a toutefois diminué de 10,1 % par rapport à 2012. La région compte 153 agences d’emploi.

E t pourquoi pas construire une téléca- bine pour accéder à la Citadelle de Besan- çon ? Cette question, qui a été débattue à diverses reprises au conseil municipal est un serpent de mer. C’est l’Agglo qui la dernière a étudié des scénarios possibles pour acheminer le public vers la for- teresse. Parmi les pistes inno- vantes retenues par la C.A.G.B., figuraient l’escalator, l’ascenseur

et la télécabine, avec un coût inférieur pour chacune d’elle à 10 millions d’euros. Une fois de plus, le dossier a fini dans un tiroir. Mais voilà qu’il refait surface dans la campagne des munici- pales par la voix du candidat U.M.P. Jacques Grosperrin. Il propose d’aménager une télé- cabine qui relierait les Prés-de- Vaux à l’arrière de la Citadel- le “sans toucher aux fortifications.” Une option qui

n’est pas réaliste selon le can- didat-maire Jean-Louis Fous- seret. Lui qui a été l’artisan du classement de l’édifice au Patri- moine mondial de l’Humanité répond que la Citadelle est désormais protégée. L’Unesco est en effet un rem- part qui empêche de faire tout et n’importe quoi sur ce site. Mais le classement de l’œuvre de Vauban par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la cul- ture n’en fait pas un sanctuai- re. Pour le savoir, La Presse Bisontine s’était déjà rappro- chée en 2010 de l’Unité des pro- jets spéciaux de l’Unesco basée à Paris. Nous apprenions à l’époque que “l’inscription au patrimoine mondial de l’Humanité ne rajoute pas une couche de protection supplé- mentaire au monument déjà protégé par la législation en vigueur dans le pays. On peut tout imaginer, à condition que le projet ne nuise pas aux carac- téristiques pour lesquelles le bien a été inscrit.” Contacté à nouveau, le siège de l’Unesco confirme cette posi- tion nuancée. “Il faut trouver

la bonne compatibilité” entre le site classé et le projet d’infrastructure de transport qui devra faire l’objet d’une information auprès du Centre du Patrimoine Mondial. Cet organisme peut être amené le cas échéant à donner un avis conjoint à l’Icomos (le conseil international des monuments et sites). L’Unesco joue donc le rôle d’aiguillon pour que les tra- vaux proposés se fassent dans l’intérêt de la sauvegarde du patrimoine. Dans le cas contrai- re, elle se réserve le droit de

déclasser le site comme elle l’a fait à Dresde en Allemagne, une ville qui a été déchue de son titre suite à la construction d’un pont. Si l’Unesco peut priver un lieu de son label, elle n’est pas là pour faire respecter la loi. Elle en laisse le soin aux services compétents de

Trouver la bonne compatibilité.

La télécabine serait construite entre les Prés-de-Vaux et la Citadelle.

Avec le concours duProgramme d’Investissements d’Avenir

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online