La Presse Bisontine 151 - Février 2014

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014

Flagellation L’année 2014 commence comme l’avait prédit le mage François Hollande par une inversion durable de la courbe du chômage. En février, aux Jeux Olym- piques de Sotchi, les athlètes français, et notamment nos valeureux Francs- Comtois, font une moisson de médailles et permettent à la France de se hisser sur le podium des nations. En mars pro- chain, tremblement de terre politique à Besançon : la droite unie emmenée par le tandem Grosperrin-Gonon fait basculer la ville et prend le pouvoir. En juin, comme un remake de 1998, une France black-blanc-beur unie remporte le Graal au Brésil. Cette deuxième étoi- le sur le maillot des Bleus emporte la France réconciliée dans un élan de soli- darité et redonne la confiance à un pays qui redresse la tête, sort du marasme et retrouve plusieurs points de crois- sance. En cette fin d’été à Besançon, le tram inauguré - Jean-Louis Fousseret est tout de même invité aux festivités - remporte un succès immédiat et bat des records de fréquentation avec plus de 60 000 usagers par jour. Dans le Nord Franche-Comté, poussé par le suc- cès indéniable du label Made in Fran- ce, Peugeot retrouve toutes ses cou- leurs et redevient le principal constructeur français, taillant même des croupières à ses concurrents allemands sur le mar- ché du haut de gamme. L’année 2014 est également celle où, grâce à une politique intelligente mêlant baisse des charges et coups de pouce salariaux, avec un travail de collaboration inédit entre des syndicats constructifs et un patronat à l’écoute, la France redevient un des pays les plus compétitifs du mon- de. Preuve de ces brillantes performances à l’export, plusieurs pays confirment la commande ferme de dizaines de beaux avions Rafale, apportant au pays pour la première fois depuis quarante ans une balance commerciale positive. Et l’année se termine en beauté pour Besançon par la création de trois mille emplois avec l’arrivée de deux géants de l’horlogerie et du médical qui s’implantent à Témis. Dans les médias, Besançon est encensée par les Jamel, Dubosc et autres Mélissa Theuriau comme la ville où il faut être vu. Tout cela ne serait que délires et fantasmes ? Peut-être. Mais pour qu’au moins quelques-uns de ces faits marquants de 2014 surviennent, il faut commencer par mettre de côté l’éternelle propension des Français au défaitisme et à l’autoflagellation. Bon- ne année à tous, pleine d’optimisme. Jean-François Hauser Éditorial

La campagne de Jean-Louis Fousseret dérape sur Internet Un membre du cabinet du maire jouait-il au blogueur masqué ? Un blog de campagne parodiait le site d’un autre blogueur bien connu de Besançon. Le hic, c’est que le blog usurpateur ne fait que balancer sur la droite municipale. Son auteur a été démasqué, le maire se désolidarise. MUNICIPALES Bisonteint.net contre bisonpeint.net

En haut, le “vrai” blog lancé par le Bisonteint, un citoyen bisontin très au fait de l’actualité politique locale. En bas, son clone anti-droite, le “bisonpeint”.

M i-décembre, par une affichette, la direction de Colruyt a annoncé que le magasin Supermarché Pla- noise (ex-Coccinelle) d’Île de France res- terait ouvert en 2014. Ce commerce est donc provisoirement tiré d’affaire, mais pour les habitants du quartier qui se sont mobilisés, c’est une petite victoire. Elle a été obtenue grâce à l’implication de Rolande Bellonet qui a lancé une péti- tion, dès qu’elle a eu connaissance des rumeurs de fermeture du magasin. “Nous avons obtenu 500 signatures !” se féli- cite-t-elle. Cette pétition, elle est allée la remettre en personne au maire de Besan- çon, Jean-Louis Fousseret, peu de temps avant les fêtes de fin d’année. Ce maga- sin devait être remplacé par un com- merce hallal, et ça, pour beaucoup d’habitants, il en était hors de question. Car Supermarché Planoise est un maga- L es Bisontins bien informés qui s’intéressent à la vie politique locale n’ont pas pu passer à côté de ce blog lancé il y a plu- sieurs années par un internaute sou- vent perspicace : bisonteint.net. L’auteur de ce blog, pourfendeur de la bien-pensance et mettant souvent le doigt là où ça fait mal, s’est fait plagier il y a quelques semaines par un autre blog en tous points sem- blables, au titre volontairement proche :“bisonpeint.net”.À l’approche de la campagne des municipales, son auteur jusque-là anonyme promet- tait dans son blog de “ne pas lâcher le pinceau, même si on me retire l’échelle. Tout sera repeint du sol au plafond de la classe politique locale, sans oublier un recoin !” À l’image de son aîné, le blog du “bisonpeint” est bien ficelé, maniant avec habile- té l’humour et l’ironie, et rehaussé de photomontages assez réussis. Pro- blème : de la classe politique locale, le “bisonpeint” n’a fait qu’étriller depuis son lancement en novembre, les membres de l’opposition, ridicu- lisant la posture de Jacques Gros- perrin (surnommé Jack le dépité), Philippe Gonon (Phiphi Centredroit) ou encore Jean-François Humbert (Sénateur Moustache). Pour mieux faire connaître ce blog concurrent, son auteur n’a pas lésiné sur les moyens en achetant des encarts de pub sur Google pour que le “bison- peint” soit de mieux en mieux réfé- rencé sur Internet. Sur les membres de lamajorité actuel- le, aucun article assassin : le “bison- peint” a toujours gardé un étrange silence… À tel point que cet achar-

nement contre la droite et cette bien- veillance à l’endroit de la gauche a mis la puce à l’oreille au vrai blo- gueur le Bisonteint qui a réussi à dénouer l’écheveau et fini par per- cer le mystère de ce blog jumeau en remontant avec minutie l’historique de sa création. L’auteur officiel de ce blog n’est autre, selon le Bisonteint, que Corinne Dollet, épouse de Chris- tophe Dollet, ancien responsable départemental de l’Est Républicain et désormais membre du cabinet de Jean-Louis Fousseret, un de ses plus proches conseillers. En remontant le fil de la conception de ce blog, le vrai Bisonteint est tombé sur l’adresse de M me Dollet. “Ce genre de méthode est lamentable quand on sait que l’équipe de campagne de Jean-Louis Fousse- ret a toujours demandé de la trans- parence” déplore le vrai “Bisonteint”.

Corinne Dollet aurait- elle agi en solitaire ? Per- sonne ne veut le croire, à part lemaire de Besan- çon, qui lui, le pense : “Je n’étais pas du tout informé de cette initia- tive et je suis en désac- cord total avec ces prin- cipes. Ce blog est un acte militant certainement fait pour me rendre ser- vice mais c’est totale- ment improductif et je déplore cette initiative. Ce n’est pas comme cela que je conçois la cam- pagne. Je veux gagner en défendant mes idées, mes valeurs, mon bilan et mon programme”

Corinne Dollet aurait-elle agi en solitaire ?

affirme Jean-Louis Fousseret pas- sablement irrité par cet épisode. Des questions restent pour l’instant en suspens : qui a payé ces pubs sur Google, est-ce que ces pubs ont été financées par des fonds publics, com- bien de personnes ont travaillé sur ce blog depuis son lancement, ces blo- gueurs masqués l’ont-ils fait sur leur temps de travail sachant que Chris- tophe Dollet fait partie du cabinet du maire de Besançon mais pas de son équipe de campagne officielle ? Une chose est sûre : ces méthodes perfides n’élèvent pas le débat et font certainement une partie du lit des extrêmes. Depuis son entrée en campagne, Jean-

Louis Fousseret n’avait cessé de récla- mer une campagne propre et sans coups bas. Il n’a peut-être pas assez médité la leçon de l’arroseur arrosé alors qu’en l’espèce, les vrais coups bas viennent de son propre camp. La droite, scandalisée par le procédé, se garde la possibilité d’engager des poursuites judiciaires pour diffama- tion. D’aucuns évoquent même l’invalidation de la candidature de Jean-Louis Fousseret. Le “bisonpeint” est sans doute une bombe numérique à retardement. La vie politique locale a certes été repein- te, mais d’un goût vraiment dou- teux… J.-F.H.

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La pétition, un moyen pour se faire entendre à Planoise

sin généraliste. Il joue un rôle essentiel dans le quartier. “J’ai moi-même été sur- prise lorsque j’ai fait signer la pétition, que beaucoup de personnes extérieures à Planoise venaient s’approvisionner ici” dit-elle. Depuis quelques mois, de nombreuses pétitions ont été lancées sur ce quartier pour tenter de faire avancer les choses. “Nous devons en passer par là parce que nous ne sommes pas écoutés” déplore Rolande Bellonnet qui reste vigilante. “Allons-nous nous laisser phagocyter sans rien dire ? Certainement pas !” pré- venait le texte qui accompagnait la péti- tion pour la sauvegarde du supermar- ché. En agissant ainsi, les habitants de Planoise alertent aussi la municipalité sur l’attention plus soutenue qu’ils aime- raient qu’elle porte à ce quartier de 20 000 habitants.

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La pétition pour la sauvegarde du magasin Supermarché Planoise a été également mise en ligne. Elle dit “stop à la casse du commerce”

Cabinet Carril, J.-C. Sexe - Ville de Besançon, V. Guide.

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