La Presse Bisontine 149 - Décembre 2013

La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013

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RÉACTION La directrice de l’A.R.S. “Ce qui me préoccupe avant tout, c’est l’intérêt général” Sylvie Mansion, directrice générale de l’A.R.S., explique pourquoi un deuxième hélico est nécessaire et surtout, qu’il n’entre pas selon elle en concurrence avec l’hélico de la sécurité civile.

L a Presse Bisontine : Pourquoi vouloir un hélico sanitaire alors que la sécurité civile dispose déjà d’un hélicoptère ? Sylvie Mansion : Aujourd’hui, la Franche- Comté est la seule région de France à ne pas disposer d’hélicoptère sanitai- re et on constate en Franche-Comté tous les ans plus de 1 300 cas de caren- ce, c’est-à-dire que lorsque l’on appel- le le 15 et qu’il faut déclencher le S.M.U.R., il n’y a pas d’équipe dispo- nible. Car souvent les personnels sont engagés dans des transports de longue durée, notamment d’un hôpital régio- nal à un autre. Pendant que les per- sonnels sont sur la route, ils ne sont donc pas disponibles. Notre idée est que ces transferts interhospitaliers puissent se faire par la voie des airs. Ce nombre de transfert interhospita- liers est d’environ 1 200 par an. On a chiffré également à 400 par an le nombre d’interventions sur des ter- rains où on besoin d’un hélicoptère et à 400 aussi le nombre de cas où la per- sonne à secourir est à plus de 30

minutes d’un S.M.U.R. terrestre. C’est notamment le cas de tout une partie du Haut-Doubs.Au total, cela fait 2 000 interventions dans ces trois cas de figu- re, alors que l’hélico de la sécurité civi- le en fait moins de la moitié. J’estime donc que l’arrivée d’un hélico blanc est tout à fait souhaitable. L.P.B. : On peut légitimement craindre que si un hélico blanc arrive, celui de la sécurité civi- le sera menacé ? S.M. : Il n’y a aucune crainte à avoir, on a besoin en Franche-Comté de deux machines qui sont complémentaires. Le schéma que l’on a préparé prend en compte l’existence de l’hélico rou- ge et jaune. Je sais que le ministère de l’Intérieur travaille sur le redi- mensionnement de sa flotte d’hélico- ptères de la sécurité civile, mais il n’y a aucune raison que l’hélico rouge et jaune franc-comtois soit supprimé. Une chose est sûre : si je comprends la crain- te de certains pompiers de voir l’héli- co rouge supprimé, il ne faut surtout

pas être dans une logique de confron- tation. L.P.B. : Apparemment, si les médecins-pom- piers avaient le droit d’accéder à l’hélico rou- ge actuel pour les secours d’urgence, ça résou- drait une partie du problème ? S.M. : Quand ils peuvent monter dans l’hélico rouge, ils le font. Tout cela dépend comment l’hélico est médica- lisé. Il faut impérativement sortir des querelles de chapelles. Ce qui me pré- occupe avant tout, c’est l’intérêt géné- ral. L.P.B. : Combien coûtera cet hélico blanc aux contribuables ? S.M. : 3 millions d’euros, dont 2 millions pour la location, le fonctionnement et la maintenance de l’appareil et un peu moins d’1 million pour financer la ligne de S.M.U.R. (médecin, infirmier, bran- cardier, etc.). Les arbitrages du minis- tère de la Santé ne sont pas encore

Pour la direc- trice de l’A.R.S., accompa- gnée du res- ponsable du dossier, “il faut sortir des querelles de chapelles.”

faits, mais j’ai toutes les raisons de croire qu’on l’obtiendra. Tout le mon- de doit faire un effort pour son finan- cement, y compris la Région. L.P.B. : On a du mal à imaginer où le hangar de cet hélico sera construit à proximité du C.H.U. ?

S.M. : Les choses ne sont pas encore arrêtées sur ce point. On peut réflé- chir à des mutualisations avec la sécu- rité civile pour certains aspects mais l’hélico blanc sera stationné à proxi- mité du C.H.U., c’est sûr.

Propos recueillis par J.-F.H.

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