La Presse Bisontine 149 - Décembre 2013
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
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HORLOGERIE Concours de chronométrie La manufacture L.Leroy distinguée Pour la première fois décernés à Besançon, les résultats du concours international de chronométrie ont récompensé l’entreprise bisontine L.Leroy pour sa montre mécanique tourbillon. Précision ultime et résistance.
La manufactu- re L.Leroy et son direc- teur Guillaume Tripet (à gauche) ont été distingués.
quasiment la perfection au cours de ces tests où la montre bisontine a tota- lisé 794 points. Pour le maire de Besan- çon qui a fait de la renaissance de l’horlogerie à Besançon son dada, ce concours est du pain bénit. “Nous sommes fiers de cet héritage horloger” note M. Fousseret. Guillaume Tripet, le directeur général de la manufactu- re L.Leroy, n’a pas caché sa fierté avec un prix qui positionne un peu plus la marque bisontine parmi les grands de l’horlogerie mondiale. Pour les passionnés d’horlogerie, toutes les pièces du concours sont exposées jusqu’au 31 décembre au château des Monts, le musée d’horlogerie du Locle en Suisse voisine. Le concours de chronométrie a lieu tous les deux ans. Pour l’édition 2015, il concernera toujours les montres clas- siques, les “tourbillons” et sera éten- du aux montres plates et aux chrono- graphes. J.-F.H.
L es pièces avaient été transpor- tées en camion blindé sous contrô- le notarial à l’observatoire de Besançon. C’est dire tout le soin et avec quelle solennité les organisa- teurs suisses de ce concours traitent le sujet. Puis les montres sont repar- ties à Bienne pour un second test, puis
nal. L’épreuve n’est pas de tout repos pour les montres qui concourent. Les pièces classées doivent avoir réussi trois fois de suite la qualification internationa- le “chronomètre” avec, après la deuxiè- me série de tests, une exposition à des chocs intenses et à des champs magné- tiques, et tout ceci sans réglage inter- médiaire. Sur 17 entreprises qui concou- raient, il y avait 14 manufactures suisses, deux françaises (L.Leroy et Dodane) et une allemande. Dans la catégorie “tourbillon”, sur les 7 parti- cipants, seule la manufacture Louis Leroy a résisté à cette épreuve des chocs et du magnétisme et donc se retrouve seule lauréate. Même si “l’élégance d’une montre est de donner l’heure” , citation d’un horloger gene- vois reprise à son compte par le prési- dent du jury, la manufacture bisonti- ne est allée bien au-delà en atteignant
ARNAQUE Plusieurs plaintes en France Les “bitumeurs anglais” opèrent dans le Doubs Ces nomades des “travaux publics” originaires d’outre-Manche font du porte à porte en proposant aux particuliers de refaire leur cour en enrobé. Il faut payer cash, le travail est souvent bâclé. Attention tromperie. L e scénario est classique et bien rodé. “Prétextant la présence à proximité d’un grand chantier, ils font du porte à porte en expli- quant au particulier qu’avec ce qu’il leur reste d’enrobé ils peu- vent refaire sa cour à moindre frais” explique Sébastien Perrin, secrétaire général de la Fédération régionale des travaux publics. Avec un “oui” arraché à force de baratin, le chantier est réalisé dans la fou- lée et le règlement se fait de préférence en liquide. Une fois l’opération terminée, ils se volatilisent. Le piège a fonctionné. En général, le tra- vail est bâclé, le revêtement est de mauvaise qualité, et le pigeon peut toujours courir après le service après-vente de la soi-disant entreprise à qui il a eu le malheur de faire confiance. Eux, ce sont les bitumeurs anglais, surnommés ainsi car ces nomades des “travaux publics” qui écument les campagnes françaises depuis une vingtaine d’années sont originaires du Royaume-Uni. Ils débarquent sur le territoire avec leur matériel. “Ce sont des équipes de quatre, voi- re cinq personnes” observe la F.R.T.P. qui lutte contre ces pratiques com- parables, selon elle, à de l’escroquerie vis-à-vis du particulier, et à de la concurrence déloyale à l’égard des entreprises régionales qui ont pignon sur rue. “La manière de faire des bitumeurs anglais porte attein- te à notre profession et à l’image de nos entreprises” remarque la F.R.T.P. qui a interpellé les pouvoirs publics sur ce sujet, y compris la direction du travail. “Nous leur avons posé la question, ils nous disent que ces gens sont déclarés. Nous demandons à voir. Nous aimerions savoir ce qu’ils ramènent comme cotisation à l’État” ironise Sébastien Perrin. Récemment, les bitumeurs anglais ont sillonné le département, et notam- ment les routes du Saugeais. La gendarmerie les a contrôlés à plusieurs reprises sans pouvoir les arrêter. “S’il n’y a pas de plainte déposée, nous ne pouvons pas faire grand-chose de plus” admet la gendarmerie. En revanche, des plaintes, il y en a eu ailleurs en France. Les particuliers doivent donc faire preuve de vigilance. Les camion- nettes des bitumeurs anglais sont trompeuses car ce sont les mêmes ou presque que celle que l’on croise sur les chantiers. La différence est qu’elles sont immatriculées en Angleterre. Ensuite, les chefs qui bara- tinent les particuliers ont un fort accent anglo-saxon. Mais dans l’équipe, “les personnels des travaux semblent plutôt venir d’Europe de l’Est” pré- cise la F.R.T.P. Une ambiguïté subsiste dans ce que dénonce la Fédération Régionale des Travaux Publics. Ces bitumeurs ne pourraient pas travailler s’ils ne trouvaient pas sur place des centrales d’enrobé dans lesquelles ils s’approvisionnent. La question embarrasse la profession. “Certaines centrales refusent de leur vendre de la matière, d’autres pas. Mais on peut supposer que la tentation est forte dans certaines entreprises, comp- te tenu du contexte actuel, de faire entrer du cash” répond la F.R.T.P. T.C.
à l’école d’ingénieurs du canton de Neuchâtel pour une autre batterie de tests, avant de revenir à Besançon pour les résul- tats de cet exigeant concours. “C’est un peu comme disputer trois grands prix de Formule 1 à la suite sans passer par les stands” illustre en souriant Jean-Pierre Triscone, président du jury de cette édition 2013 du concours internatio-
“Nous sommes fiers de cet héritage horloger.”
HORLOGERIE Une vitrine pour Témis Breitling dans son nouvel écrin Le service après-
P our Jean Kallmann, le directeur du site Breitling à Besançon, se doter d’un service après-vente aussi performant, c’est juste une question de respect du client. “On doit évidemment respecter la per- sonne qui a mis de l’argent dans une montre alors que l’heure, tout le monde peut l’avoir n’importe où, et gra- tuitement” commente le quelques mois ses activités à Témis. Son directeur a ouvert les portes de ces élégants locaux à La Presse Bisontine. vente de la marque horlogère suisse a démarré il y a
Jean Kallmann, directeur de Breitling Service à Besançon.
manufacture Breitling de La Chaux-de-Fonds - colle au plus près de l’image de marque du fabricant de montres suisses : chic, feu- tré et haut de gamme. À l’intérieur, les ateliers sont baignés de lumière grâce à l’immense baie vitrée qui donne sur le vallon des Mont- boucons. L’air y est filtré en permanence. Une quinzaine de puits de géothermie vont puiser l’air à 100 mètres de profondeur, rafraîchissant
l’été et le tempérant l’hiver. Une partie de l’atelier est dédiée à la formation, super- visée par l’horloger Michel Bulliard, où les futurs hor- logers viennent se former de toute la France. Ils sont en contrat chez Breitling et sui- vent leur formation en alter- nance dans les écoles d’horlogerie de Fougères en Bretagne, ou àMorteau. Jean Kallmann précise que “depuis l’ouverture du nouveau site à Témis, des Bisontins qui
étaient frontaliers sont reve- nus travailler ici.” Chaque mois, environ 900 montres Breitling en prove- nance de France et d’une par- tie de l’Europe passent entre les mains des horlogers bison- tins de chez Breitling Servi- ce pour une révision com- plète. Un site forcément déficitaire, mais rien n’est trop beau pour assurer jus- qu’au bout l’image de marque de Breitling. J.-F.H.
patron de Breitling Ser- vice où tra- vaillent 45 salariés dans des conditions optimales de confort. Le bâtiment signé de l’architecte Alain Porta - qui a égale- ment conçu la
Une quinzaine
Les bitumeurs
de puits de géothermie.
anglais ont été contrôlés par la gendarmerie.
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