La Presse Bisontine 149 - Décembre 2013

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013

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DEVECEY Une nouvelle démarche : le tourisme économique

Dans les coulisses d’une fabrique de café

tique dans une zone commer- ciale, nous avons préféré la fai- re dans notre atelier.” Le résul- tat est magnifique. Avec l’appui de Doubs Touris- me, il a conçu cet espace qui est aussi un musée du café. Il espè- re ainsi accueillir de nouveaux clients. Une salle est également ouverte aux professionnels et particuliers. Nommée “L’espace caféine”, elle peut recevoir des groupes. L’appui du comité départemental duDoubs (C.D.T.) permet à la société de profiter d’une communication plus lar- ge : “Bien souvent, ce qui nous manque, c’est un budget mar- keting. Avec cette marque, on en profite” explique le patron. Pour l’heure, 23 entreprises ont décidé de s’ouvrir aux touristes en signant une charte. Les socié- tés alimentaires sont davanta- ge représentées par rapport aux industrielles. Plusieurs raisons à cela : la sécurité, la confiden- tialité et le fait de ne pas avoir de produits à vendre. Pour les autres, le Tourisme économique a de beau jour devant lui… E.Ch. Marcel-Petite (Saint-Antoine), Fro- magerie du Mont dʼOr (Métabief), Hameau du fromage (Cléron), fromage Liechti (Épenouse), dis- tillerie Pernot (La Cluse-et-Mijoux), Brasserie Entre 2 mondes (Mou- thier-Hautepierre), Tuyé du Papy Gaby (Gilley), Criollo (Chale- zeule), Techni-Café (Devecey), Rucher des 2 Lacs (Laberge- ment-Sainte-Marie), Écomusée LʼAbeille du Haut-Doubs (Aubon- ne), Lʼescargot de la ferme (Cha- mesol), La Damassine (Vandon- court). Savoir faire artisanal : Fonderie Obertino (Morteau), Horlogerie Jean-Louis Frésard (Charque- mont), ébénisterie Laurent Vuille- min (GrandʼCombe-Chateleu) Savoir-faire industriel : Cristel (Fesches-le-Châtel), Maty (Besan- çon), P.S.A. Peugeot (Sochaux).

Créée par la famille Girardet, la société Techni-Café basée à Devecey produit 50 tonnes de café par an. Torréfié et confectionné, il est ensuite distribué en Franche-Comté. Éric, le gérant, ouvre un espace de visite pour faire découvrir les étapes de la création avec l’appui de Doubs Tourisme.

Girardet, le gérant. Lors de l’agrandissement de sa société de production il y a deux ans, il a créé un espace pour accueillir les visiteurs. Explications, vision- nage d’un film, salle de récep- tion, vue sur la production, jeu pour connaître son type de café préféré, dégustation et passa- ge par la boutique sont propo- sés. L’investissement financier et humain est important. “Depuis nos débuts, en 1997, le marché de la vente a évolué.

R omain veille au grain. L’employé de la société Techni-Café - qui est aus- si le fils du gérant - prépare des kilos de café fraîchement mou- lu. Lemoment est crucial. Condi- tionné dans des sacs griffés du label “Café de la Dame Blanche”, le produit quittera l’entrepôt - situé dans la zone d’activités de Devecey - pour se retrouver sur les étals des magasins ou des supermarchés de Franche-Com- té. 50 tonnes sont produites ici. Cela représente 600 000 tasses bues. “Le café est moulu au der- nier moment pour qu’il garde toute sa saveur” précise d’emblée le chef d’exploitation. Ce travail artisanal, les habi- tants du Grand Besançon peu- vent le découvrir grâce à Éric

La famille Girardet avec Éric, Marine, Marie et Romain, ouvre sa boutique et son unité de production aux touristes, tous les jours (sauf le dimanche).

Nous avons per- du du volume de vente dans les cafés, hôtels et res- taurants, précise le responsable qui emploie 8 salariés. Nous avions donc inté- rêt de trouver une nouvelle filière. Nous aurions pu installer une bou-

L’équivalent de 600 000 tasses.

Zoom 23 entreprises du Doubs sous le label “Made in chez nous”

AMÉNAGEMENT Canal Saône-Rhin Les partisans de la liaison fluviale ne baissent pas les bras L’État a classé la liaison fluviale Saône-Rhin et Saône-Moselle dans les projets à réaliser après 2050. Pour les défenseurs de cette infrastructure, c’est la douche froide, et l’incompréhension. Mais ils poursuivent le combat. E n juin dernier, la commission Mobilité 21 a remis au ministre des Transports, de la Mer et de

D oubs Tourisme lance le “Made in chez nous”. Par- tant du principe que notre département dispose dʼun savoir- faire unique, le comité veut mettre en avant le tourisme de décou- verte économique. Cela passe par la visite dʼentreprises en acti- vité. “On propose une mise sur le devant de la scène à ces socié- tés. Cela permet également aux touristes de faire du tourisme intel- ligent” explique Philippe Beluche, le président du C.D.T. En Fran- ce, 5 000 entreprises se visitent dont 1 500 de façon régulière. Le Doubs nʼest plus en reste. Les sociétés qui signeront la charte bénéficieront dʼun affichage spé- cifique et dʼune communication. 23 entreprises du Doubs sont membres. Saveurs et goûts : Cave dʼaffinage

la Pêche son rapport “Pour un sché- ma national de mobilité durable”. Ainsi elle a trié et hiérarchisé les pro- jets du Schéma National des Infra- structures de Transport (S.N.I.T.) Qu’ils soient ferroviaires, routiers, fluviaux, ou aériens, ces aménage- ments de 145 milliards d’euros sont censés voir le jour à plus ou moins long terme dans des territoires stra- tégiques. La découverte du document s’est transformée en douche froide pour les défenseurs des liaisons fluviales Saône-Moselle et Saône-Rhin qui ne figurent pas parmi les chantiers prio- ritaires. La commission Mobilité 21 a classé ce projet parmi ceux à enga- ger après 2050 ! Un choix que le gou- vernement a entériné au mois de juillet. “Ce n’est pas logique” réagit Pascal Viret, le président de l’association Saône-Rhin Europe. Selon lui, la décision de la commis- sion est en parfaite contradiction avec

La décision de la commission Mobilité 21, entérinée par le gouvernement, serait contradictoire avec les choix de l’Europe.

samment avancé pour que la liaison fluviale soit enregistrée dans les pro- jets à réaliser avant 2030. L’incompréhension est d’autant plus forte du côté des défenseurs de l’opération que Mobilité 21 reconnaît la pertinence de ce chantier qui per- mettrait de connecter la Saône au Rhin et ainsi de relier entre eux les principaux réseaux fluviaux euro- péens. Le tracé du canal à grand gabarit qui n’est pas définitif démarrerait dans le secteur de Saint-Jean-de-Losne (c’est une hypothèse) et filerait jus- qu’à Mulhouse. Il traverserait le département du Doubs en passant au nord de Besançon. “Grâce à cette liaison, on pourrait réduire de 1 500 le nombre de poids lourds qui circu-

lent chaque jour sur la R.N. 57. Cela correspond à 20 % du trafic actuel” poursuit Pascal Viret. L’association a décidé de “réagir avec force” au choix de la commission qu’elle conteste. Le 25 octobre, elle a voté une motion demandant la réinté- gration du projet “dans les projets prioritaires 2030, et la reprise de la préparation du débat public” , qu’elle a transmis au président de la Répu- blique, au premier ministre, ainsi qu’aux ministres de l’Écologie et des Transports. Avec d’autres promoteurs de la liaison fluviale, l’association Saône-Rhin Europe, s’est lancée dans une action de lobbying afin de pous- ser le gouvernement à revenir sur sa décision, ce qui est encore possible. T.C.

la position de l’Union Européenne qui a inscrit ce projet au RéseauTran- seuropéen de Transport à réaliser avant 2030. Ce n’est pas tout, la plupart des études socio-écono- miques, techniques, envi- ronnementales et de contexte ont été enga- gées voire achevées. “Nous en étions au stade du débat public qui devait avoir lieu d’ici la fin de l’année” remarque enco- re Pascal Viret. Le tra- vail démarré est donc suspendu pour l’instant, alors qu’il était suffi-

“Nous en étions au stade du débat public.”

Romain moût le café, étape que les visiteurs peuvent découvrir.

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