La Presse Bisontine 148 - Novembre 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 148 - Novembre 2013

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ÉDUCATION Des enfants malvoyants intégrés au collège des Clairs-Soleils Aveugles, mais collégiens avant tout Trois collégiens malvoyants suivent leurs cours comme les autres élèves de leur âge au collège des

Aveugle, Emel est en classe de 3 ème , accompagnée d'Aude (assis- tante de vie scolaire). Elle transcrit en braille les cours de mathéma- tiques.

Clairs-Soleils de Besançon. Accompagnés, ils font face au handicap et relèvent les défis. Une leçon de vie.

E mel, Nathan etAlan n’ont pas de cahier à poser sur leur table d’école. Ni de stylos. Ils tapotent sur un “Iris”, un clavier qui retranscrit leurs notes en braille, le langage des aveugles. Âgés entre 13 et 15 ans, Emel etAlan sont aveugles, Nathan est malvoyant. Il a plus de facilités pour déambuler dans les couloirs de leur établissement du collège des Clairs-Soleils, à Besançon. Tous trois ont pour- tant la même envie : être trai- tés comme les autres. Et ils le prouvent. “Je suis toujours impressionné de voir comment ils s’adaptent. Alan avait déjà repéré très rapidement la salle dans laquelle il avait cours…” explique la professeur demathé- matiques, surprise de la faculté d’adaptation. Certes, tout n’est simple. Arri- vés il y a un an dans l’établissement, les trois élèves ont dû apprendre à reconnaître les lieux, les appréhender. Alan arrive même à venir au collège en bus ou à pied. Il a appris le parcours et “peut même aller à

présentée pour devenir déléguée de classe. Et comme les autres, Emel suit assidûment les cours… avec un bémol : “Lorsqu’il y a trop de bruits parasites, les élèves ont plus de mal à suivre. Il faut le redire à leurs camarades” pré- cise de son côté Laurence Cachot, professeur de français. Des matières demeurent plus faciles à retranscrire aux enfants malvoyants. C’est le cas du fran- çais, plus simple à vulgariser en braille que les maths. Les profs s’adaptent en donnant les cours ou les devoirs au moins deux semaines à l’avance au C.R.E.S.D.E.V. qui les envoie ensuite à ses quatre transcrip- teurs, qui les convertissent en braille. Un travail fastidieux. “En ce début d’année, nous avons embauché un quatrième trans- cripteur pour répondre aux besoins des élèves” ajoute Fran- çoise Gerbier, directrice adjoin- te du centre. Elle suit les faits et gestes de ses élèves qui rési- dent aux Salins deBregille,avant de retrouver leurs familles le week-end. Le braille : une condi-

Carrefour Chalezeule” explique le jeune garçon qui rêve de deve- nir ingénieur du son. Comme ses deux camarades, il parvient à se débrouiller grâce auCentre régio- nal d’enseignement et d’éducation spécialisés pour déficients visuels (C.R.E.S.D.E.V.) qui l’accueille jour et nuit situé aux Salins de Bregille. Là-bas, il suit des cours de locomotion. Il apprend à se “débrouiller” seul. Ce n’est pas - toujours - simple.Surtout lorsque ses camarades, voyants eux, n’y mettent pas du leur. “La semai- ne dernière, il y a eu une alter-

tion nécessaire pour ne pas lais- ser ces gamins au bord de la rou- te. D’ailleurs, tous sont aidés par deux aides de vie scolaire, Aude et Bénédicte. Emel rêve de devenir pédopsy- chiatre et Nathan ingénieur météorologue. Ils ne voient pas le monde, mais le comprennent

mieux que quiconque. S’ils ont eu affaire en début d’année aux moqueries, ils ont su s’intégrer. “On va sensibiliser les autres élèves en leur faisant par exemple un cours avec les yeux bandés” témoigne Laurence Cachot. La principale acquiesce. Viviane Magnin-Feysot ne fait pas de dif-

férence entre les trois élèves, même si elle avoue garder un œil particulier. Comme un sym- bole, les classes de 3 ème 2 et 3 ème 5 rendront visite au C.R.E.S.D.E.V. le 5 novembre. L’acceptation de la différence de l’autre s’apprend dès l’école. E.Ch.

cation entre deux 6 èmes , explique son professeur. Ils l’ont bousculé heureu- sement sans gra- vité.” La vie est parfois dure. Mais ces enfants ont le cuir épais. Ils gardent le sourire. Emel, accompagnée par sa binômeAurélie, ne reste pas dans son coin. Elle s’est

Il vient seul, à pied ou en bus au collège.

Les phrases-cultes des élus bisontins Conseil municipal du 18 septembre 2013 Les perles du conseil Jean Rosselot (U.M.P.) rebondit sur la manifestation des parents d’élèves de Montrapon venus au conseil protester contre le manque de personnel : “Mais où est la gauche avec son drapeau de l’Éducation Nationale en avant ! Ajoutez à cela la suppression des niches fiscales pour les parents d’enfants scolarisés, mais où est la gauche ?” Réponse condescendante de Jean-Louis Fousseret : “Je suis persuadé que vous ne savez même pas où se trouve précisément l’école de Montrapon en question. Où est cette école M. Rosselot ?” Jean Rosselot : “Nous ne sommes pas des gamins qui jouent à la devinette !” Laïus de Mireille Péquignot qui renchérit sur le thème de Montrapon, quartier délaissé. Réponse désabusée du maire : “Il y a des gens comme ça qui sont en inoxydable…” Yves-Michel Dahoui : “Vous, les membres de l’opposition, vous n’avez jamais au cours de ce mandat fait la moindre proposition en matière culturelle. Je ne vous lâcherai pas sur cette question.” Jean-Louis Fousseret enchérit, moqueur, avec une allusion à peine masquée à Jacques Grosperrin : “Cette période est l’occasion pour certains candidats qui n’avaient jamais foutu les pieds dans une entreprise de faire des séminaires consacrés à l’économie et à ceux qui ne mettent jamais les pieds dans un festival de musique d’y aller… Et pendant les concerts de passer la soirée le nez dans son I-Phone…” Jean Rosselot reproche au maire : “Vous avez une acception un peu hémiplégique de la déontologie.” Le maire esquive en rendant hommage à un élu de droite : “Pendant mon dernier mandat, j’ai vu deux sénateurs régulièrement : Claude Jeannerot et… Jean-François Humbert. Ce dernier m’a d’ailleurs demandé comment il pouvait aider Besançon. Et c’est lui qui m’a obtenu un rendez-vous auprès du ministre de la Culture au moment du classement Unesco. Et je reconnais aussi que celui qui avait appuyé de tout son poids à l’époque s’appelait Jacques Chirac.” Jean Rosselot au sujet du tassement de la fréquentation à la Citadelle : “On n’aura pas la cruauté de vous rappeler que vous aviez annoncé une augmentation de 30 % de la fréquentation suite au classement Unesco.” À Jean-Louis Fousseret qui se moque des changements de présidence au sein du groupe U.M.P., Michel Omouri rétorque : “On n’a pas de leçon à recevoir en matière de présidence de groupe, vous qui avez eu trois présidents de groupe P.S. en moins d’un an.” Réflexion du Vert Benoît Cypriani, opposé à une subvention au profit du boxeur bisontin Khedafi Djelkhir : “On est contre la boxe parce que c’est un sport violent…” Profond…

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