La Presse Bisontine 146 - Septembre 2013

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 146 - Septembre 2013

43

Stanley, une entreprise qui relocalise Spécialisée dans la confection d’outils de mesure pour le bâtiment, l’entreprise bisontine ne connaît pas la crise. Elle vient de relocaliser la production de scies à placo jadis fabriquées à Taïwan. 132 personnes travaillent sur le site bisontin. INDUSTRIE La production passe de Taïwan à Besançon

Martial Devaux,

directeur du site Stanley à Besançon, devant le panel d’outillages fabriqué par la maison.

S tanley fête ses 50 ans. Pour ce demi-siècle, la société bisonti- ne basée rue Jouchoux à Besan- çon n’a pas seulement offert à ses collaborateurs un mètre collector plaqué or. Elle a, depuis juin, délivré un autre cadeau en relocalisant une partie de sa production. Dans l’usine où 1,3 million de scies sortent tous les ans, 1,3 million de mètres à ruban et 422 000 niveaux à bulle, une nouvel- le chaîne de production a en effet été ajoutée depuis trois mois : il s’agit des scies à placo-plâtre “actuellement très demandées en Europe et aux États- Unis” rapporte Martial Devaux, direc- teur du site bisontin. Les dirigeants ont fait le choix de réimporter les scies ici, jadis confectionnées par un sous- traitant à Taïwan. “Cela nous permet de gagner 6 semaines de délai et de répondre à nos clients en seulement deux à trois jours. On gagne le trajet en bateau. Nous avons beaucoup de demandes sur ce produit actuellement et le prix est identique” rapporte le

personnes ont été embauchées. “Nous développons la transmission du savoir et faisons confiance aux jeunes et notam- ment aux apprentis. L’un d’entre eux est aujourd’hui ingénieur. Nous n’avons pas de défaut de main-d’œuvre car nous utilisons les contrats d’apprentissage” dit-il. Le savoir-faire du personnel, selon la direction, est irréprochable. Une explication de la qualité des maté- riaux qui rejoignent ensuite les étals des plus grands magasins de bricola- ge : “Notre taux de rebut est inférieur à 3 %. Par exemple, chaque mètre qui quitte notre usine est vérifié” rapporte la direction. La société d’outillage a choisi les bons ustensiles pour retrouver le chemin de la croissance. En 1999, les salariés faisaient valoir leur droit de grève pour protester contre les suppressions de poste. 14 ans plus tard, Stanley espè- re embaucher de nouveaux collabora- teurs d’ici 2014 à la fois en recherche et développement ainsi qu’en manu- tention. Stanley vise juste. E.Ch.

Zéro rejet toxique à l’avenir

gérant. Si le temps gagné est précieux, l’entreprise bisontine a dû investir dans un processus industriel tota- lement automatisé de confec- tion des scies remplaçant une partie de la main- d’œuvre. Coûteux, certes, mais rentable à moyen ter- me pour Stanley qui vit d’un marché de niche. En juillet, 132 collaborateurs travaillaient dans cette usi-

Sur un marché de niche.

ne créée en 1963 en cœur de ville sur 21 800 m 2 . Si l’activité se développe, elle demeure néanmoins fébrile. “Nous avons souffert de la crise du bâtiment en Espagne”, rapporte le directeur. Il n’empêche, le développement du bri- colage des particuliers truste les ventes, d’où la décision de passer la produc- tion à sept jours par semaine en 3 x 8. “La charge de travail est importante” confie le patron qui précise que la moyenne d’âge au sein de la société est passée de 53 à 45 ans. En 2010, dix

S tanley, une entreprise modèle au niveau écologique. Jeudi 4 juillet, la société a signé un contrat avec lʼagence Rhône-Méditérranée et la Ville de Besançon. Elle a déjà bénéficié dʼaide pour émettre moins de micro- polluants et en touchera encore. Les aides financières peuvent aller de 50 à 70 % du montant final. La chambre de commerce et dʼindustrie (C.C.I.) est le référent des entreprises, toutes appelées à se mettre aux normes. “Le Doubs est touché par la pollution et notamment des micropolluants que les stations ne peuvent pas traiter. Lʼétat de la rivière nʼest pas encore un point noir mais en rouge” rapporte Martin Guespéreau, directeur général de lʼAgence de lʼeau. Selon lui, il faut agir en amont pour combattre la pollution. Un constat que font les responsables des unités de traitement des eaux polluées à lʼinstar de Chris- tophe Lime, adjoint au maire en charge de lʼeau et lʼassainissement, ou enco- re de Michel Stègre, président du Sytteau qui transporte les eaux usées de Roulans jusquʼà la station de Port-Douvot à Besançon. Le vœu commun : que toutes les entreprises, surtout les plus petites, puissent se mettre aux normes environnementales. LʼAgence de lʼeau a déjà versé 3,7 millions dʼeuros à 105 structures. Pour la seconde enveloppe, les aides iront jusquʼà 70 %. Les entre- prises peuvent se faire connaître auprès de la C.C.I. du Doubs. Signature du contrat entre l’Agence de l’eau (représentée par son directeur Martin Guespéreau, à gauche), la Ville de Besançon (Chris- tophe Lime), le Sytteau (Michel Stègre), le S.I.A.G. et le S.I.A.C.

Cette machine a permis de relocaliser une partie de la production à Besançon.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online