La Presse Bisontine 146 - Septembre 2013

LES POINTURES DE LA RECHERCHE

La Presse Bisontine n° 146 - Septembre 2013

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ÉCOLOGIE

Faune sauvage Un Bisontin au cœur des préoccupations de l’Empire du Milieu Patrick Giraudoux collabore avec les Chinois pour combattre un problème de santé publique : l’échinococcose. Les partenariats de recherche noués là-bas lui ont permis d’être à l’origine de la création d’un laboratoire de gestion de la faune sauvage dans le Yunnan.

D es campagnols du Haut- Doubs aux singes chinois de la province du Yunnan, il n’y a finalement qu’un pas que Patrick Giraudoux, pro- fesseur d’écologie à l’Université de Franche-Comté, a franchi. Grâce à ses études sur l’impact et la trans- mission de l’échinococcose menées en Franche-Comté depuis la fin des années quatre-vingt, le chercheur bisontin depuis 1994 a été un des partenaires, puis le coordinateur de réponses à des appels d’offres européens et américains pour étu- dier cette maladie - transmissible à l’homme - en Chine. Sur 18 000 cas révélés par an dans le monde, les trois quarts se concentrent là- bas. Il suit depuis 19 ans la trans- mission du parasite et l’écologie de

ses hôtes (rongeurs, renards, etc.), du Tibet jusqu’aux forêts équato- riales de la province du Yunnan à raison de plusieurs déplacements par an là-bas. Pouvant être mortel, ce mal pro- voqué par un ver demeure mal connu dans son mode de trans- mission à l’homme. Si les chercheurs savent que les œufs du ténia sont dispersés dans l’environnement via les crottes de carnivores contami- nés comme les renards, chiens et chats, puis ensuite transmis à l’homme, ils ignorent certaines étapes de cette pathologie touchant notamment le foie. C’est donc un vrai problème d’environnement et de santé publique que Patrick Giraudoux tente de résoudre tout en prenant

en considération les questions environ- nementales. “Contrai- rement aux idées reçues, le gouverne- ment chinois est très concerné par les ques- tions d’environnement. Couper un arbre en forêt sans autorisa- tion est passible de lourdes sanctions” explique le Franc- Comtois, devenu l’un des référents dans ce pays qu’il a vu gran- dir et se transformer : “La Chine

son champ de recherche à la conser- vation des espèces en danger d’extinction. En juillet, il s’est ren- du dans le Yunnan pour une étude du rhinopithèque du Yunnan, une espèce de singe endémique décou- verte par un missionnaire français au XIX ème siècle. Financé par l’université des finances et de l'économie de cette province, dont il est professeur distingué, il diri- ge le laboratoire de “Gestion de la faune sauvage et de santé des éco- systèmes” qu’il a créé là-bas en 2012. Il y forme des collègues et des étudiants chinois à la recherche en écologie, dont un est venu à Besan- çon pendant un an. Les moyens financiers alloués sont importants : le budget chinois est égal à ce qu’apporte le C.N.R.S. au chercheur du laboratoire Chrono-environne- ment pour animer un réseau inter- national de recherche, prouvant ainsi que les universitaires francs- comtois savent “s’exporter”. Chrono-environnement, le labora- toire bisontin de l’université et du C.N.R.S. à la création duquel il a contribué jusqu’en 2012, est main- tenant composé de plus de 250 cher- cheurs alors “alors qu’il y a quin- ze ans, nous n’étions que quelques dizaines.” Lui a réussi à prouver que la collaboration avec les étran- gers permet d’acquérir une légiti- mité et une renommée. 86 % des élèves bisontins qui terminent leur cursus dans le Master “écosystè- me, contaminant santé” trouvent un travail. La recherche tient ses promesses… E.Ch.

Patrick Giraudoux est spécialiste de l’échinococ- cose en

Zoom P atrick Giraudoux est depuis 2012 membre du prestigieux Institut universitaire de Fran- ce, institué en 1991 pour “favoriser le développement de la recherche universitaire de haut niveau” selon sa propre définition. Il bénéficie pen- dant cinq ans de crédits de recherche spécifiques et dʼune décharge dʼenseignement de deux tiers, des moyens et du temps dégagés pour poursuivre dans les meilleures condi- tions ses travaux en écologie en France, en Chine, au Mexique, au Kirghizistan et dans dʼautres pays.

Franche- Comté et en Chine.

Rémunéré par les Chinois.

d’aujourd’hui est très différente ce celles des années quatre-vingt-dix. Il est difficile d’imaginer les trans- formations qu’a subies le pays” dit- il. Cet occidental qui travaille avec les scientifiques des différentes pro- vinces est devenu un pilier dans la connaissance du parasite et de ses hôtes sauvages. Les travaux de son groupe international, comprenant aussi des partenaires anglais, ont rendu possible l’émergence d’un plan national de contrôle des échi- nococcoses. “Des campagnes ont été lancées pour sensibiliser les per- sonnes à vermifuger leurs animaux. Mais les croyances sont encore nom- breuses dans certaines contrées… Cela ne facilite pas la tâche tout comme l’éloignement des grands axes de communication” témoigne l’universitaire. Ses travaux en matière de faune sauvage lui ont permis d’élargir

Le chercheur bisontin ici dans la région

Exceptionnel à BESANÇON

autonome du Ningxia, avec un homo- logue fran- çais, pose des appâts pour capturer des souris.

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Avant travaux

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*Liquidationavanttravauxlimitéeauxstocksdisponiblesaupremierjourdelaliquidationet indiqués par étiquettes spéciales. Photographie non contractuelle : salon présenté à titre d’exemple,voir modèles liquidés en magasin. Récépissé de déclaration n° 35/2013-07 du 04/07/2013. Date de validité : du 09/09 au 09/11/2013.

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