La Presse Bisontine 146 - Septembre 2013

28 LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 146 - Septembre 2013

EAU La capacité divisée par deux 6 millions pour la station de Chenecey-Buillon La Ville de Besançon rénove intégralement la station de pompage d’eau qui alimente plusieurs quartiers avec l’eau de la Loue. Fermeture des robi- nets pour travaux en janvier, réouverture 18 mois plus tard.

C’ est parce que la ville s’agrandissait d’un nouveau quartier à la fin des années soixan- te, Planoise, qu’elle a décidé de créer une nouvelle station de

pompage et de traitement de l’eau, installée sur le territoire de la commune de Chenecey- Buillon, au bord de la Loue.Ain- si, depuis plus de quarante ans, plusieurs milliers de Bisontins

de Planoise, des Montboucons ou des Tilleroyes, ainsi que les habitants des communes de Che- necey, Rancenay, Busy et Avan- ne-Aveney boivent, parfois en l’ignorant, l’eau de la Loue. C’est aussi à partir de l’eau pompée dans la Loue qu’est fabriquée la fameuse “Bisontine pétillante”. La création l’an dernier d’une nouvelle station de pompage à Novillars, beaucoup moins sou- mises aux aléas climatiques car puisant l’eau dans une nappe très profonde, permet à la Ville de Besançon d’envisager son approvisionnement en eau avec plus de sérénité et d’éviter de trop solliciter la Loue, notam- ment en période d’étiage. “Une longue réflexion nous a poussés à investir pour moderniser cet- te station de traitement des eaux de Chenecey qui perdra la moi- tié de sa capacité de traitement. L’idée est bien de baisser les pré- lèvements dans la Loue pour per- mettre à cette rivière de progresser encore en qualité. Les travaux sur la station y contribueront aussi car les impuretés prélevées

Christophe Lime, adjoint bisontin à l’eau et à l’assainissement et Maxime Parisot, chef du service production eau potable.

Degrémont (une filiale de la Lyonnaise des eaux), Bonnefoy T.P. et Philippe Donzé architecte qui a remporté ce marché esti-

velle usine à l’été 2015. Pendant les travaux, les foyers desser- vis par l’usine de Chenecey- Buillon seront raccordés aux autres stations de pompage bisontines. Ces interconnexions entre réseaux et la gestion en régie directe permettent à Besançon de maintenir un prix de l’eau plus que raisonnable. À 2,52 euros le mètre cube, Besan- çon est la ville de plus de 100 000 habitants où l’eau potable est la moins chère. J.-F.H.

dans l’eau de la Loue n’y seront plus rejetées mais acheminées à la station de Port-Douvot” sou- ligne Christophe Lime, l’adjoint bisontin à l’eau et à l’assainissement. Le mode de traitement de l’eau sera également modifié. Si les bassins de décantation et la fil- tration par sable demeurent, la destruction des bactéries à l’ozone laissera la place à une autre technologie basée sur le traite- ment par charbon actif en grains et la désinfection aux U.V. C’est le groupement d’entreprises

mé au départ à 7 millions d’euros et finalement attribué à 6,058 millions. Le chantier démar- rera au début de l’année prochaine avec la fermeture des équipements pour une mise en service de la nou-

2,52 euros le mètre cube d’eau.

Ce petit bâtiment peu gracieux en bord de Loue disparaîtra du paysage.

Ces déchets dont on fait les routes Les mâchefers collectés à Besançon et Pontarlier rejoignent Flangebouche où la société Vermot T.P. les valorise. Grâce à un processus novateur, l’entreprise produit un matériau servant à la confection de routes, parkings, pistes cyclables… Visite. ENVIRONNEMENT Traitement des déchets bisontins

néanmoins où retrouver les polluants potentiels” explique-t-il. Les intervenants préfèrent prévenir plutôt que de guérir. À Flangebouche, l’usine tourne à plein régime même si tous les résidus des déchets bison- tins ne terminent pas ici. Brûlés en partie à Besançon, ils fournissent sous forme d’énergie thermique 35 à 40 % des besoins annuels du chauffage urbain des quartiers de Planoise et des Hauts-du-Chazal, soit l’équivalent de 15 000 logements. Éric Vermot va agrandir son usine pour stocker encore plus de mâche- fers. Cela crée de l’activité “permet- tant de compenser la perte d’activité durant l’hiver” commente Noël Ver- mot, ancien responsable de la socié- té, et désormais dirigeant de la socié- té S.T.V.M. qui recycle et traite la terre polluée. Comme quoi environnement et industrie peuvent cohabiter… E.Ch. Pour Christophe Lime (président du Sybert), la collaboration avec la société Vermot permet de valo- riser les déchets des Bisontins. composé essentiellement des matières nʼayant pas réagi à la combustion (inertes, verre…). Pour chaque tonne de déchet incinéré, ce sont environ 190 kg de mâche- fers déferraillés qui sont valorisés en sortie dʼusine. Zoom Qu’est-ce que le mâchefer ? L e mâchefer correspond au prin- cipal résidu de lʼincinération des ordures ménagères. Il est

“A uparavant, on cachait les déchets sous le tapis. Désormais, on les valorise.” La phra- se de Christophe Lime est symbolique et révélatrice de la nouvelle prise de conscience des élus quant aux traitements des déchets. Vaste sujet. Le président du Sybert (Syndicat de Besançon et sa Région pour le Traitement des déchets) qui collecte les ordures de 198 com- munes pour 230 000 habitants a trou- vé dans l’entreprise Vermot T.P. un partenaire de choix. Cette dernière possède à Flangebouche une usine de traitement des mâchefers, ces rési- dus de l’incinération qui sont placés sous les routes. Stockés dans des han- gars couverts et étanches, “les mâche- fers sont identifiés par lot et chaque lot est séparé et repéré sur place par un panneau indiquant leur prove- nance. Nous avons ceux du Sybert

(Besançon) et ceux de Préval (Pon- tarlier). Le site de Flangebouche est une plateforme dédiée qui accueille le mâchefer provenant à 60 % du Sybert et à 40 % du Préval. Toutes les opé- rations relevant de la valorisation sont tracées dans un Plan assurance qua- lité et validé par tous les acteurs dont la D.R.E.A.L.” retrace Éric Vermot, dirigeant de la S.A.S. Vermot, affiliée au groupe Eurovia. Une fois traités, les mâchefers sont donc contrôlés par la société Bival par le biais d’analyses réglementaires. “Nous avons trouvé une vraie solution industrielle dans le traitement de nos déchets, relate le président du Sybert. Ces déchets qui sont remis sous les routes sont géolocalisés : on peut alors déterminer où ils ont été placés. Si la technologie est aujourd’hui bonne, on ne sait pas dans plusieurs années quelles seront les conséquences du pla- cement des déchets mais nous saurons

L’usine Vermot

de Flange- bouche va s’agrandir pour stocker davantage de mâchefer.

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