La Presse Bisontine 145 - Juillet-Août 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013

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POLITIQUE Premières réunions de campagne de la droite Jacques Grosperrin au chevet des Bisontins ? Le candidat investi par l’U.M.P. pour les municipales de 2014 termine son marathon qui l’a conduit face aux habitants à 17 reprises. Qualité de vie, transport, économie, sécurité et immigration ont été abordés lors de ces réunions. La Presse Bisontine était présente à l’une d’elle, à Palente. Le candidat a - déjà - fait une promesse…

“L es réunions, on les commence à l’heure. C’est une marque de respect” attaque Jacques Grosperrin. Il est 19 h 30 ce jeudi 30 mai à la maison de quartier de Palente. Pan- talon noir, chemise impeccable, sans cravate, le candidat se lance face à soixante-dixpersonnes assises devant lui,dont beaucoup sont âgées de plus 50 ans. Il y a pour les trois-quarts de l’assistance des habitants du quar- tier, l’autre quart étant composé des soldats de la droite locale que sont Baptiste Serena, le responsable des Jeunes populaires du Doubs, mais aussi l’inusable conseillermunicipal JeanRosselot.Pour la contradiction, une figure locale du Parti socialiste local est là :ClaudeGirard (conseiller général deBesançon-Nord-Est),assis en fond de salle, bloc-notes à lamain

et langue prête à s’agiter dès que Grosperrin irait trop loin.Voilà pour le cadre. Pour le contenu, c’est Ludo- vic Fagaut, le porte-parole du can- didat qui présente - grâce à un dia- porama - Palente et ses 12 000 habitants. 19 h 45, Jacques Gros- perrin l’anciendéputé se lance enfin : “Je rappelle mon objectif : je ne suis pas là pour faire une critique dumai- re ni pour faire de la critique d’homme. Les Bisontins n’attendent pas ça. Je suis là pour vous écouter.” Silence

(au foyer de la Cassotte le 29 mai). Je ne suis pas là pour vous présen- ter mon programme mais pour col- lecter vos souhaits. J’aurai le coura- ge de vous dire : ça, je peux faire, ça, je ne pourrai pas faire ou je peux vous le promettre.” Premier état de fait : les Bisontins répondent présents. Même dans le quartier Battant, pas franchement réputé à droite,environ 40 personnes étaient là. À Velotte, la droite a dû ajouter des chaises. Michel Vienet, le responsable départemental de l’U.M.P. montre les muscles : “On a jamais été aussi prêts et aussi nom- breux que pour cette élection.” Leitmotiv des réunions de l’ancien député : la concertation, l’écoute… et le débat s’il le faut. Le premier dans la salle à se lancer est Gérard. Visiblement, il connaît le candidat et l’interpelle sur la question du

17 réunions de quartier pour le candidat Grosperrin (U.M.P.) dont celle-ci à Palente- Orchamps.

contournement Est de la ville qu’il juge “impératif” au vu des nombreux bouchons. Jacques Grosperrin écou- te et balance : “Je prends l’engagement de faire ce contournement de l’Est bisontin qui avait été refusé par les Verts.” La phrase tout juste termi- née qu’une voix surgit : “Et comment vas-tu trouver les 170 millions ?” questionne Claude Girard. Gros- perrin, gentiment, lui demande de lever la main pour intervenir. Il répond : “Vous avez bien trouvé de l’argent pour le tram…” La suite de la réunion s’accélère. Il est questionde diminutiondunombre d’adjoints à laVille et à l’agglo ou de mutualiser des services comme la culture.L’assistance acquiesce.Ensui- te, viennent des questions plus ter- re à terre : l’avenir de Saint-Jacques (Grosperrin émet peu de pistes), le stationnement, l’avenir de la zone commerciale des Marnières, la san-

té…et la sécurité. “Dans votre quar- tier, il y a 25 faits répertoriés par la police” annonce Ludovic Fagaut.Un habitant apporte sonvécuaprès avoir été volé à son domicile. Les chiffres énoncés : est-ce du tapage nocturne, des agressions,des vols ? On l’ignore. En tout cas, les personnes présentes disent “être inquiètes par rapport aux vols qui semultiplient.” L’Umpiste propose d’organiser autrement la police municipale en la faisant tra- vailler plus tard. Et les impôts dans tout cela ? “Besançon fait partie de 5 villes qui ont vu leur taxe foncière le plus augmenter” dit Grosperrin. La soirée se termine après deux heures d’échange et un apéritif… auquel lesmembres de gauche n’ont pas assisté… La bataille commen- ce. Personne n’a encore sorti, pour le moment, les dossiers douloureux du placard. E.Ch.

dans la salle. Très vite, il argumente son choix d’avoir démarré si tôt la “campagne” : “Certains me disent que je suis par- ti trop tôt.Ce n’est jamais trop tôt, surtout lorsque je vois le nombre de per- sonnes que vous êtes.On était plus de 80 hier soir

“Et avec quel argent ?”

Le candidat veut notam- ment diminuer le nombre d’élus, créer le contourne- ment Est de Besançon, organiser différemment la police municipale

Zooms Un discours à la droite de la droite

Jacques Grosperrin lʼa dit : “Besançon nʼa pas la capacité à accueillir toute la misère. Il y a + 26 % de personnes étrangères.” Nicolas Sarkozy disait la même chose. Un discours à la droite de la droite corroboré par une phrase, sans chiffres à lʼappui du candidat, selon laquel- le “Dijon nʼaurait plus la capacité à absorber de nombreux exilés, ce qui les conduirait à venir ici.” Le conditionnel est employé par ce dernier qui dit néanmoins le tenir de sources concordantes. On aurait souhaité plus dʼexplications. “Il faut tendre la main mais des per- sonnes bloquent des places pour celles qui méritent de venir” conclut-il. Accusé de manque de transparence, Gabriel Baulieu se dit “scandalisé” Le torchon brûle. Resté muet jusque-là, le vice-président de lʼagglomération du Grand Besan- çon Gabriel Baulieu, en charge des finances, sort du silence et règle ses comptes avec Jacques Grosperrin. Dans son tract de campagne envoyé en mai à tous les Bisontins, ce dernier nʼy va pas avec le dos de la cuillère en pointant “le manque de transparence dans les finances de la Ville et de lʼagglomération.” Directement visé, Gabriel Baulieu répond. Il va écrire au candidat : “Nous avons notre conscience et notre intégrité. La transparence est totale et je tiens à remercier les services de cette maison. M. Grosperrin fait preuve de méconnaissance politique ou de mépris en laissant planer le doute. Pour sa culture politique, je lʼinvite à travailler ses dossiers et consul- ter les rapports dʼorientations budgétaires, le rapport budgétaire et le rapport des comptes administratifs. Je lui rappelle également quʼil nʼy a pas de clivage politique à lʼagglo. Sʼil nʼarrive pas à apprécier la situation, je suis inquiet pour lui… Quʼil nʼoublie pas quʼil a voté des décisions qui font que les agglos ont moins de moyens. Oser dire et écrire ce quʼil a dit, cʼest stupéfiant. Je suis scandalisé.”

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