La Presse Bisontine 145 - Juillet-Août 2013

28 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013

INVESTISSEMENT A l’horizon 2018 Un projet ambitieux pour la Musée de la résistance Le Musée de la résistance et de la déportation a vu lui aussi sa conservatrice quitter le navire après 9 mois seulement de présence. Marie-Claire Ruet est désormais aux commandes, en charge de réfléchir à la refonte complète des lieux.

M arie-Claire Ruet connaît les lieux comme sa poche, elle qui y travaille depuis 25 ans comme bibliothécaire et qui a déjà assuré trois fois l’intérim au gré des changements de conservateur.Après le départ précipité de Gaby Sonnabend, 9 mois seulement après son arrivée à la tête du musée, c’est donc elle qui en prend les rênes. “Je connais la maison, les difficultés des collections, la com- plexité de ce musée qui a une théma- tique très difficile à expliquer et à mon- trer avec des collections compliquées à traiter et à conserver, faite de dessins, de tissus, de photo, de matériaux com- me le cuir, le bois” dit Marie-Claire Ruet, en poste depuis février.Au total, 120 000 pièces en stock, dont les plus chargées

d’émotion sont ces 500 dessins et pein- tures d’art concentrationnaire, réali- sées par des détenus en déportation. LeMusée de la résistance et de la dépor-

Marie-Claire Ruet dans une salle presque jamais ouverte au public, consacrée à l’art concentrationnaire.

tation créé en 1974 est abrité depuis 1982 dans le bâtiment des Cadets de la Citadelle. L’exposition permanen- te, toujours aussi poi- gnante, est logiquement vieillissante. La difficulté supplémentaire pour ce musée, c’est son inté- gration dans la politique

de communication globale de la Cita- delle. Impensable bien sûr de faire coha- biter sur une même affiche des lému- riens et des déportés… Le lieu de mémoire, un des plus anciens du genre en France, a reçu l’an der- nier la visite de 57 000 visiteurs, il capte donc un visiteur Citadelle sur cinq. Les élus bisontins ont validé l’idée de repenser complètement les

lieux, de fond en comble. “On ne peut pas faire les choses a minima. L’idée est de rénover toutes les installations, travailler sur l’accessibilité, repenser la déambulation et refaire l’écriture historique de l’exposition permanente en fonction de la réécriture de l’histoire depuis trente ans. Il faudra aussi ima- giner une nouvelle scénographie. Un lourd travail qui devrait voir le jour

au minimum en 2018, lors du prochain mandat” indique la conservatrice. Un cabinet d’étude travaille déjà sur le projet afin de pouvoir chiffrer le mon- tant des investissements à consentir, en attendant le feu vert définitif des élus. Un investissement de plus cen- sé renforcer encore le rayonnement de la Citadelle. J.-F.H.

Il a reçu la visite de 57 000 visiteurs.

ANIMATIONS

Notre sélection Un été bien rempli à la Citadelle

MUSÉUM Les lémuriens Faire cohabiter le vivant et

Festival Orgue en ville Pour la troisième année, le festival Orgue en ville de Besançon s’invite à la Citadelle. Thématisée autour du XVII ème siècle, la soi- rée “Gavotte et Mousqueton” évoque à tra- vers un enchaînement de tableaux la guer- re et la fête, deux marqueurs incontournables de l’époque. Un bal participatif ouvre cette soirée. Samedi 6 juillet, à 20 h 30, Cour des Cadets. Gratuit pour tous. Réservations conseillées auprès de l’Office du Tourisme : 03 81 80 92 55 . Combats à l’épée et héraldique L’après-midi du 7 juillet, des ateliers et démonstrations de combat à l’épée, de cal- ligraphie et d’héraldique (science des bla- sons), de cuisine du XVII ème , des spectacles de contes et des visites vous sont proposés dans le Parc Saint-Étienne. Animations de l’après-midi : de 11 h à 18 h 30, Parc Saint-Étienne. Gratuit pour tous. Pique-nique : de 19 h 30 à 22 h, Cour des Cadets. Balades nocturnes estivales Découvrez la Citadelle autrement au gré de balades nocturnes animées tour à tour par les compagnies “Théâtre Envie” et “Kei- chad”. Deux créations théâtrales pensées pour la Citadelle, qui dévoilent les mystères Pour marquer les 5 ans de l’inscription de la Citadelle au patrimoine mondial, la programmation culturelle a été élargie et étendue dans le temps. La Presse Bisontine présente les prin- cipaux temps forts de l’été.

Nouveauté 2013 à ne pas manquer… Portraits d’époque Le photographe Ame Quetzalame et la cos- tumière Jessica Geraci vous immortalisent en costume du XVII ème . Une photo comme un tableau réalisée dans un studio-décor monté pour l’occasion, un souvenir unique à rapporter de votre visite. Du mardi 2 juillet au dimanche 1 er septembre, de 11 h à 13 h et de 14 h à 18 h. Exposition “Regards d'enfants” Les élèves de plusieurs écoles de Besançon ont été invités à poser leur regard et l’objectif de leur appareil photo sur la Citadelle. Cet- te exposition de plein air vous donne à voir le fruit de leur travail. Contrebas de la Tour de la Reine. Jusqu’au 15 septembre. L’été au Muséum Cet été, tous les animaux du Muséum de la Citadelle de Besançon sont rois. Tous les jours, vous êtes invités à participer à des visites commentées avec un médiateur scien- tifique qui vous accompagne dans la décou- verte d’une espèce ou d’un secteur anima- lier. Il répond à vos questions et vous donne des clés pour comprendre l’importance de la biodiversité et du vivant. Tous les jours du 6 juillet au 1 er septembre. Visite animée par un comédien “Sur les traces de Vauban ” : l’illustre archi- tecte vous dévoile tous les secrets de l’enceinte et vous fait partager ses connaissances sur l’histoire passionnante de la Citadelle. Tarifs en complément de l’entrée Citadelle Durée 1 heure. En juillet : dimanches 7, 14, 21, 28 et mercredis 17, 24, 31 juillet. En août : dimanches 4, 11, 18, 25 et mercredis 7, 14, 21 août. Citadelle, 15 h.

et surprises dont regorge le chef-d’œuvre de Vauban dès la nuit tombée. Tarifs : adulte 8,20 euros réduit 7,10 euros (y compris abonnés Citadelle), enfant 4-17 ans 5,10 euros, moins de 4 ans gratuit. Du mercredi au samedi, du 10 au 27 juillet puis du 14 au 24 août, à 21 h et 22 h 30. Nombre de places limité, réservations conseillées au 03 81 87 83 33. Spectacles nocturnes de l’été Les 30 et 31 juillet puis 6 et 7 août. C’est sous les étoiles que la Citadelle révè- le ses plus beaux attraits… Les 30 et 31 juillet - “Cavale” par la compagnie Yohann Bour- geois. Acrobate, acteur, jongleur, danseur, Yohann Bourgeois propose une forme nou- velle d’écriture, sort de l’exploit et du spec- taculaire pour mettre en scène l’apesanteur et la poésie. Avec “Cavale”, Yohann Bour- geois revient aux sources de l’acrobatie jouant avec les élans, les déséquilibres et les envols. - “L’homme qui perdait des boutons”, Circ Panic.Jordi Panareda donne à voir un spec- tacle d’une grande puissance poétique. Avec légèreté et humour, cet acrobate emmène le public dans un monde imaginaire où son partenaire de jeux n’est autre qu’un mât chinois. Les 6 et 7 août - “Mégaoctet”, compagnie Lunatic. Ballet aérien aux sons du groupe Mam’Sika, “Méga” allie danse verticale et jazz nomade. Le cock- tail de cette équipe donne une rencontre magique, fruit d’une complicité de longue date. - “Suspend’s”, compagnie In-Senso. C’est un spectacle poétique entre danse aérienne, performance vidéo et musique classique. Soirées sur réservations : 03 81 87 83 33 (nombre de places limité, réservationsvivement conseillées).

le naturalisé La Citadelle est un des seuls

“I l faut que ça serve à quelque chose, et pas seu- lement à amuser les gosses.” De cette réflexion émise par Gérard Galliot est née toute la phi- losophie du muséum d’histoire naturelle de la Cita- delle qui allie le vivant et les collections naturalisées. D’un espace à l’autre, les 1 700 vertébrés naturalisés, les 235 000 planches de botanique, les 200 m3 de paléontologie côtoient les insectes vivants, les pois- sons et les primates. Le fil conducteur de ce muséum qui s’étale sur 8 hectares, c’est donc l’aspect pédago- gique en même temps que ludique. La naissance rare au printemps d’un bébé Grand Hapa- lémur résume à elle seule cet état d’esprit. Faire voir et faire comprendre la biodiversité à travers la pré- sence d’animaux, comme ces lémuriens dont la Cita- delle s’est fait une spécialité, notamment sous l’impulsion du conservateur Jean-Yves Robert, décédé il y a deux ans. Gérard Galliot et ses équipes auront mis plus de tren- te ans à faire évoluer la Citadelle qui est passée d’une simple ménagerie sans autre intérêt à un musée vivant et structuré autour de thématiques. La création d’une salle de la biodiversité d’ici deux ans, grâce notam- ment aux opérations de mécénat engagées par la Cita- delle, devrait faire franchir à la Citadelle une marche de plus vers la reconnaissance nationale. D’après Gérard Galliot, “il faudrait un nouveau projet tous les deux ans” pour donner à la Citadelle une impulsion nouvelle. Charge à ses successeurs d’entendre le mes- sage. Gérard Galliot quittera la Citadelle en début d’année prochaine après 34 ans consacrés à construi- re son muséum. muséums de France à présenter sur un même lieu des collections natura- lisées et des animaux vivants. C’est toute l’originalité du concept.

Made with FlippingBook HTML5