La Presse Bisontine 145 - Juillet-Août 2013

26 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013

LES COULISSES Des mygales à Besançon Dans la maternité

des insectes Au cœur de

l’insectarium, il existe un laboratoire pas comme les autres où on élève les insectes. Le quotidien de Christian Domon, un passionné de ces petites bêtes pas toujours ragoûtantes…

 mes sensibles, ne levez pas la tête. Au-dessus de vous, le plafond est couvert de toiles sur les- quelles vivent, en quasi-liber- té, de belles araignées colorées : les néphiles de Madagascar. A priori inoffensives…Comme la Citadelle abrite dans son insec- tariumde drôles de bébêtes com- me les mygales, les grenouilles

ou les mantes religieuses, il faut bien élever des proies pour nour- rir ces prédateurs. C’est le tra- vail au quotidien de Christian Domon. Une mygale ou un énor- me phasme qui grimpe sur son bras, ça ne lui a jamais fait peur. Il est technicien animalier et à ce titre, un des référents du labo- ratoire d’insectes, un lieu fer- mé au public qui abrite des mil-

Christian Domon est technicien animalier à la Citadelle. Un beau phasme grimpe sur son avant-bras…

liers de larves et d’insectes. “Les néphiles de Madagascar, c’est un peu nos collaboratrices, elles nous aident en mangeant les petites bestioles qui se perdent dans le labo” indique avec un étonnant détachement cet amou- reux des petites bêtes tombé dans la bassine d’insectes dans son plus jeune âge. “Depuis tout gamin, j’élevais des insectes et des mygales. L’observation m’a toujours fasciné. Un jour, j’ai décidé d’en faire mon métier.” Les grillons domestiques font partie de ces proies qu’élève Christian Domon. “Plus d’un millier par semaine. C’est la base de la nourriture ici. Nous éle- vons aussi des criquets pour nourrir les mygales et les néphiles.” Les repas des gre- nouilles, c’est un peu plus loin,

les collemboles, des insectes pri- mitifs qu’élève le technicien. Et sur les étagères de ce labora- toire un peu spécial, des boîtes contenant des mygales de toutes sortes et d’énormes blattes. “Les blattes me passionnent car ce sont des insectes très sociaux dotés d’unmode de communication

faut tout de même toujours s’en méfier car on ne connaît pas vraiment l’effet de leur venin. On peut trouver certaines myga- lomorphes dans le Sud de la France, et même à Besançon” révèle le spécialiste qui en a déjà trouvé dans son jardin, vivant sous la terre. Plus loin encore, Christian Domon dévoile ces étonnants phasmes, insectes- branches ou insectes-feuilles qui, à regarder de plus près, comme les mygales et même les blattes, peuvent aussi être consi- dérées comme des merveilles de la nature. C’est certainement ainsi que les appréhende Chris- tian Domon, un amoureux de ces petites bêtes qui font un des attraits indéniables de la Cita- delle de Besançon. J.-F.H.

La taille de ces blattes : quasiment 10 cm.

très intéressant. À elles, on leur don- ne des fruits et des croquettes pour chat.” La taille de ces blattes du Mexique : quasi- ment 10 cm… Froussards, s’abstenir. Les mygales, pour la plupart, sont inoffensives. “Il

Le laboratoi- re d’élevage fait partie des lieux méconnus de la Citadel- le, où la vie grouille.

LES MÉTIERS Profession costumière En costumes d’époque avec Jessica Geraci Se prendre pour Vauban, voire Louis XIV et sa famil- le, le temps d’une séance photo. C’est l’animation mise en place cette année à la Citadelle grâce au talent de la costumière Jessica Geraci.

Jessica Geraci a créé et vendu ces costumes à la Citadelle pour une animation inédite.

E nfiler l’espace d’une vingtaine deminutes un costume d’époque. Le rêve de toute petite fille sans doute, peut-être aussi celui d’une maman, voire d’un papa, et immorta- liser l’instant grâce à un photographe professionnel. À partir du 2 juillet et ce jusqu’au 1 er septembre, Jessica Gera- ci peut exaucer ce vœu. Jeune costu- mière professionnelle, elle a passé de longues semaines à créer des tenues, fidèles reproductions de costumes figu- rant sur des tableaux historiques de l’époque emblématique pour la Cita- delle, 1660 à 1710. Cette jeune Bisontine est une diplô- mée des métiers d’art qui s’est spé- cialisée dans les costumes historiques à l’E.S.A.T. (école supérieure des arts

et techniques) de Lyon. Elle a récem- ment pris le statut d’autoentrepreneuse pour tenter de voler de ses propres ailes dans le monde de la création. Jes- sica Geraci a déjà travaillé pour le théâtre, pour l’opéra. Cette première

collaboration avec la Cita- delle vient à point nom- mé pour elle, comme un formidable coup de pro- jecteur à son travail. Pour les besoins de cette ani- mation de l’été, elle a créé pas moins de 14 costumes. Pour chacun d’eux, deux à trois semaines de tra- vail au contact des plus nobles étoffes qu’elle a par- fois dû aller chercher jus-

qu’à Lyon. “J’ai souhaité faire un vrai travail iconographique et historique avec de vrais tissus de qualité. Je ne voulais pas faire des costumes de paco- tille” commente Jessica. Soucieuse du moindre détail, elle n’a pas non plus hésité à courir les vide-greniers pour dénicher les dentelles au crochet qui donnent un peu plus de patine à ses réalisations. Pour s’adapter aisément à la taille des futurs photographiés,

Jessica Geraci a équipé ses costumes de tout un système de réglages fait de lacets, de bretelles ajustables et de scratchs. Pour une photo de famille dans les cos- tumes de Jessica, compter un mini- mum de 10 euros pour une ou deux personnes, et 5 euros par personne supplémentaire (forfait famille à 20 euros jusqu’à 5 enfants). L’animation aura lieu tous les jours sauf le lundi.

“C’est la seule occasion d’avoir un vrai souvenir pérenne de sa journée à la Citadelle autre qu’un souvenir gadget” commente Pascal Schultz, responsable “publics et développement” à la Cita- delle. La Citadelle a acheté à la jeune créatrice ses costumes. La jeune fille qui se lance dans la mode a deux mois pour promouvoir ses talents de créa- trice. J.-F.H.

10 euros pour une ou deux personnes.

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