La Presse Bisontine 145 - Juillet-Août 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013

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SANTÉ

Ouverture au printemps 2014 La Maison des familles

est en construction

Dans quelques mois, les familles qui ont un proche hospitalisé au C.H.U. pourront être hébergées dans la Maison des familles située à deux pas de l’hôpital.

L a construction de la Mai- son des familles a démar- ré aumois de janvier pour une ouverture prévue au printemps 2014. Avec ses 34 chambres, cette structure por- tée par l’association “Semons l’espoir” hébergera des familles dont un proche est hospitalisé au C.H.U. “Il s’agit aussi bien d’un conjoint, d’un frère, d’une sœur ou d’un enfant. Elle est pré-

le déménagement des services hospitaliers du centre-ville. Jus- qu’à l’ouverture de la nouvelle structure, elle reste un pied-à- terre pour les parents des enfants malades (en moyenne, elle accueille plus de 1 000 familles par an). Entourée de verdure, la Maison des familles sort de terre à quelques centaines demètres du C.H.U. La vue est dominante sur

vue pour accueillir également les malades qui suivent un traite- ment ambulatoire et qui pour- ront retrouver leurs proches dans ce lieu. On veut créer une dyna- mique pour instaurer de la vie” annonce Pierre Dornier, fonda- teur de l’association.Celle-ci était déjà à l’origine de la Maison des parents située dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Jacques qui est toujours opérationnelle, malgré

Debout sur la pelleteuse, Pierre Dornier a accueilli le public lors d’une visite du chantier le vendredi 21 juin.

DÉBAT

les alentours. C’est l’architecte bisontin François-Xavier Cahn qui a imaginé ce bâtiment à ossa- ture bois. Tout le long du pro- cessus d’élaboration du projet, il a partagé ses idées avec Pierre Dornier qui avait des attentes assez précises sur le style de construction. Objectif : créer un havre de paix pour les occupants afin de les aider à mieux vivre la maladie. “Nous avons voulu refaire une maison comme chez soi, confortable, pour que les gens soient bien. Il y aura des espaces privatifs mais également des espaces communs car ce lieu a pour vocation de permettre aux personnes de se rencontrer, de se soutenir mutuellement dans l’épreuve” poursuit Pierre Dor- nier. On trouvera par exemple dans cette maison une salle de relaxation, mais également un jardin de l’espoir. “Quand quel- qu’un vit la maladie, il n’a plus de repères. Lorsque les gens sor- tiront du “bloc de béton”, nous avons souhaité qu’ils arrivent dans un hall de verdure. Il y aura sur ce site un jardin potager et

des vignes.” Le coût prévision- nel de l’opération est de 4,2 millions d’euros. “Semons l’espoir” a reçu le soutien de nom- breux partenaires dont celui les col- lectivités locales ou du comité des ligues contre le cancer de Franche-Comté qui verse 300 000 euros. “Nous avons reçu

Bientôt devant le Parlement ? L’euthanasie,

c’est mourir dans la dignité ? L’association pour le droit de mourir dans la dignité (A.D.M.D.) milite depuis trente ans pour que soit reconnue la possibilité du “suicide assisté”. Son nouveau délégué départemental justifie les positions de l’association.

“Une maison comme chez soi.”

également un engagement fort de la part de la Fondation des Hôpitaux de Paris-pièces jaunes” précise Mélodie Chabod, char- gée de mission de l’association. Il n’est d’ailleurs pas impossible que Bernadette Chirac lance les 25 ans de l’opérationpièces jaunes à Besançon en 2014. Ce projet est celui de la solidarité. Des entreprises comme De Giorgi et Simonin qui interviennent sur le chantier ont travaillé gra- cieusement sur l’étude de la construction. T.C.

L a Presse Bisontine : Prochainement, le Parlement doit rouvrir le sensible dos- sier de l’euthanasie, ce que vous nom- mez plus posément, “droit à mourir dans la dignité”. Or, un texte existe déjà, la loi “Léonetti” que certains affirment comme étant largement suffisante pour gérer tous les cas difficiles. Il faudrait donc aller plus loin selon vous ? Jean-Pierre Simon : Dans son programme électoral, François Hollande a consa- cré sa proposition numéro 21 à la pos- sibilité que chacun aurait de pouvoir disposer de sa vie en cas de conditions médicales insupportables. En tant que laïc, j’estime que chacun peut en effet disposer de sa vie. Le problème de la loi Léonetti en effet, c’est qu’elle n’est pas suffisamment connue. Il y a un défaut de formation du personnel hos- pitalier et d’information des patients. Ceci dit, cette loi est insuffisante par- ce qu’elle ne fait que donner la possibi- lité de cesser les soins curatifs pour entamer des soins palliatifs, des soins qui n’ont pas que des conséquences sou- haitables pour la personne qui souffre (dessèchements, dérives mentales…). Il faut donc aller plus loin.

Spectacle à Micropolis des Étoiles Noires samedi 29 juin Réservation : 03 81 38 27 38

EN BREF

Jean-Pierre Simon est le nouveau président départemental de l’association pour le droit de mourir dans la dignité.

Anniversaire Le centre Omnisports Pierre Croppet fête cette année ses quarante ans. Créée en décembre 1972, l’association alors appelée Cercle Sportif de l’institution Nationale des invalides, a démarré ses activités au cours de l’année 1973. L’association fête cet anniversaire samedi 29 juin à partir de 17 heures Renseignements au 03 81 47 42 50. Pèlerinage Du 16 au 21 septembre, le Service interdiocésain des Pèlerinages des diocèses de Besançon et Belfort- Montbéliard organise un pèlerinage au Mont Saint-Michel. les pèlerins s’arrêteront à Lisieux, ville de Sainte-Thérèse et dans la cité corsaire de Saint-Malo. Renseignements et inscriptions : Service des Pèlerinages au 03 81 25 28 22. Hommage Réunis en assemblée générale, à Miserey-Salines, les officiers de réserve de l’Armée de l’air de Franche-Comté, ont réélu le colonel Robert Demougeot à la tête de l’association qui les regroupe. À cette occasion, les officiers et les sous-officiers de réserve ont rendu publiquement hommage au Capitaine Ludovic Arrachart, héros et pionnier de l’aviation. Il y a 80 ans cette année disparaissait, le 13 mai 1933, l’une des plus grandes figures de l’aviation française. Dès 1934 son nom est donné à une rue de Besançon, rue reliant l’actuel boulevard Diderot à la rue du Funiculaire.

décider dans la collégialité. La loi bel- ge est idéale à mes yeux. Et après 10 ans d’application, les chiffres montrent qu’il n’y a aucune dérive. L.P.B. :Vous pensez que les Français sont prêts à une telle loi ? J.-P.S. : Selon un récent sondage, 91 % des Français sont favorables à une loi. Cette loi aurait dû être discuté à l’Assemblée Nationale courant juin. À mon avis, le gouvernement a été un peu refroidi par les débats autour dumaria- ge gay. Mais cette question sociétale sera lancée, peut-être avec quelques mois de décalage, mais elle le sera. Rien qu’au Sénat, il y a 5 projets préparés sur ce sujet. Il y a aussi une proposi- tion de loi gouvernementale avec des commissions qui travaillent déjà sur la rédaction d’un texte. J’espère que d’ici la fin de l’année, un texte sera voté. Propos recueillis par J.-F.H.

ve fréquemment qu’on aide à mourir un patient mais le risque, c’est quand un membre de la famille n’est pas d’accord, il peut porter plainte. Une loi encadrant ce droit à mourir éviterait certaines choses. L.P.B. : Mais quelle est la frontière à partir de laquelle on peut estimer que l’état du patient est désespéré. Ce n’est pas la porte ouverte à toutes les dérives ? J.-P.S. : On s’en remet systématiquement aux experts médecins qui sont seuls aptes à dire qu’il y a une souffrance extrême, irréversible, avec une attein- te physique et morale de la personne. On revendique simplement qu’à un cer- tain moment, dans le cadre de la liber- té de conscience, quelqu’un puisse dire “je veux mourir.” La loi que l’on propo- se se passe avec un médecin qui fait le constat. S’il a un doute, il peut faire appel à un autre médecin. Cela doit se

L.P.B. : Jusqu’où ? J.-P.S. : Des pays comme les Pays-Bas ou la Bel- gique ont un bon systè- me basé sur l’écriture par le patient d’une directive anticipée, ou pour les per- sonnes non capables, par des référents qu’elles auront désigné aupara- vant, selon laquelle en cas de situation irrémé- diable (coma, Alzheimer, état grabataire…), ils demandent à appliquer cette directive qui ouvre le droit au suicide assis- té. En France, il y a une grande hypocrisie. Il arri-

“La loi belge est idéale, il n’y a

aucune dérive.”

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