La Presse Bisontine 144 - Juin 2013

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 144 - Juin 2013 41

EMPLOI Un nouvel atelier pour se qualifier Le lycée Pâris à la page des énergies renouvelables Un atelier spécifique a été créé pour former de futurs chauffagistes ou personnels de maintenance capables d’intervenir par exemple sur un panneau photovoltaïque ou sur un ballon thermodynamique. À la clé, les futurs diplômés ont toutes les chances de dégoter un travail bien payé. La Région veut insister sur cette filière.

Y ohan, Alexis et Clément sont élèves de première au lycée Pierre-Adrien Pâris de Besançon, éta- blissement qui offre différentes filières de formation dans le domaine du bâtiment. À la fin de leur cursus, les trois garçons qui poursuivront peut-être jus- qu’en B.T.S., sont quasi certains de trouver un job. “Pour moi, ce sera sans doute dans la main- tenance de chauffage” explique Alexis. Depuis le début d’année, les trois compères bénéficient d’un outil unique dans la région : le T.E.M.S.E.C., pour technique

de maintenance des systèmes énergétiques et climatiques, inauguré le 30 avril. Sous ce sigle se cache un vaste atelier, lumineux, propre, où divers modes de chauffage sont dispo- sés. Aux élèves ensuite de se les approprier pour apprendre à installer ou dépanner une chau- dière bois, réparer un panneau photovoltaïque, programmer une chaudière gaz à condensa- tion ou faire circuler une pom- pe à chaleur. “Spécialiser les élèves dans ce domaine de l’énergie renouvelable, quelque temps avant l’arrivée des mai-

sons intelligentes (celles qui ne consomment pas d’énergie mais en produisent), est une nécessi- té. La Franche-Comté doit s’y engouffrer” souligne Marie-Gui- te Dufay, présidente de la Région, venue inaugurer ce centre.

Yohan, Alexis et Clément (de gauche à droite), élèves de première au lycée Pâris, présentent leur nouvel atelier spécialisé dans la maintenance des systèmes énergétiques et climatiques.

Sans charger les installateurs, beau- coup ignorent les nouveaux proces- sus d’installation des machines der- nier cri, soit par manque de temps ou de personnel

Il a coûté 1,7 million d’euros.

réellement qualifié. Du coup, les installations techniques sont souvent laissées de côté pour être remplacées par des procé- dés plus simples d’utilisation mais bien souvent plus énergi-

vores. Avec ce nouvel atelier qui aura coûté 1,7 million d’euros, dont 437 000 euros en équipements pédagogiques et le mobilier, le lycée espère bien susciter de nouvelles vocations. “C’est un bel outil qui valorise le métier” avoue Pierre Genzi, président de la fédération départementa- le du B.T.P. du Doubs, forcément satisfait de savoir la nouvelle génération bien formée. “Et qui plus, cet atelier donne envie d’apprendre” poursuit de son côté Sylvie Laroche, conseillère régionale en charge de l’éducation. Actuellement, 585

élèves suivent des cours à Pâris (dirigé par Daniel Lafontaine), établissement qui ouvrira une partie de ses ateliers au C.F.A., situé à proximité. Présent lors de l’ouverture du T.E.M.S.E.C., le recteur d’académie Éric Martin a émis un souhait : que les collégiens puissent, eux aussi, découvrir ce lieu récemment mis en fonc- tion. Encore une fois, il faut pro- mouvoir la filière. Prouver que le bâtiment n’est pas une voie de garage pour ceux qui ont échoué. Et casser certaines idées reçues. E.Ch.

ENTREPRISE Moins cher pour le patron, avantageux pour le salarié Le comité d’entreprise pour tous Les salariés des petites et moyennes entreprises sont désavantagés par rapport à ceux des grands groupes. Pas de rabais sur le cinéma, les vacances, les loisirs ou la consommation… À 27 ans, le Bisontin Maxime Vuillemin développe Novalto, un outil de management qui permettrait de réduire cette inégalité.

V otre patron vous propose 50 euros d’augmentation ! Bon- ne nouvelle, même si c’est peu pour vous, beaucoup pour lui. C’est d’autant plus vrai que le salarié oubliera vite la compensation à la lec- ture du montant de son taux imposi- tion… Pas facile, vous l’aurez compris de contenter l’entrepreneur souhaitant réduire ses coûts tout en voulant moti- ver ses employés à la recherche de reconnaissance. Maxime Vuillemin dit avoir déniché “la” vraie idée en déve- loppant une carte offerte par le patron qui couvrirait 80 % des dépenses des salariés, sans que celui-ci ne voie son salaire baisser. La fameuse carte offre des rabais sur les loisirs, les vacances, l’achat d’électroménager ou les courses de la semaine. Fils d’agent E.D.F.-G.D.F., Maxime a connu dans sa jeunesse les colonies à moindre prix, les voyages pas chers, les avantages. C’est la puissance du comité d’entreprise des grandes socié- tés. À son arrivée sur le marché du tra- vail dans une petite entreprise, sala- rié comme commercial, il déchante rapidement. Terminés les avantages. Titulaire d’un master en marketing (2011), lui vient l’idée d’offrir aux sala- riés des “petites” entreprises - dont la taille est comprise entre 1 et 50 sala- riés - de vrais avantages. Lauréat du concours Talents des Cités en 2010, le jeune homme va mûrir son projet, ren- contrer environ une soixantaine de chefs d’entreprises potentiellement intéressés par sa démarche. Il se lan- ce seul en créant la formule Olisseo. Dans le même temps, une société basée en Savoie qui avait lancé Novalto dou- ze ans auparavant dans la région, l’étend au niveau national avec près de 70 000 salariés représentés. Maxime devient alors franchisé. “Je développe pour le

Maxime Vuillemin présente la carte offrant des avantages aux salariés des petites et moyennes entreprises.

sa carte en bénéficiant de 10 à 35 % de rabais sur de grosses dépenses (élec- troménagers, achat de voiture, chauf- fage, assurance) ou des dépenses quo- tidiennes grâce à des partenariats noués avec de grandes enseignes de distri- bution. “Sans Novalto, je n’aurais jamais pu faire bénéficier mes clients des avan- tages dans des groupes comme Carre- four ou Géant” dit-il. Le gérant de l’entreprise n’a rien à gérer. En cas de questions, les titulaires de la carte peuvent appeler un numé- ro et seront directement mis en rela- tion avec des conseillers. “Cette offre, c’est réellement impactant en terme de motivation et en terme de pouvoir d’achat. Selon une étude Ipsos, le manque de reconnaissance arrive en priorité, avant le salaire.” Si l’entreprise inves- tit, elle récupère une partie de la som- me si elle paye un impôt sur les socié- tés. Du gagnant-gagnant… E.Ch.

Doubs et le Territoire-de-Belfort Noval- to depuis décembre dernier. Pour 29 euros par mois, le patron d’une entreprise achète une carte qu’il remet à son sala- rié. Le salarié peut avoir 5 à 30 % sur les loisirs ou vacances (cinéma, spec- tacles, livres, parcs de loisirs, agence de voyages, sports)” liste Maxime Vuille- min qui a déjà fidélisé le pôle des micro- techniques et d’autres entreprises. L’intérêt pour le patron serait double : il offre du pouvoir d’achat à son sala- rié sans payer de charges sociales. “Aujourd’hui, avoir des chèques-déjeu- ners reste un avantage mais les gens trouvent que c’est normal d’en avoir. Ils ne le considèrent plus vraiment com- me tel. Le patron peut décider à tout moment de stopper l’abonnement à la carte ou décider de la garder pour recher- cher à fidéliser ses collaborateurs” explique le jeune entrepreneur. Autre avantage, cette fois pour le sala- rié, il peut faire profiter sa famille de

Marie-Guite Dufay (à gauche), présidente de Région, voit dans la filière T.E.M.S.E.C. une source d’emploi pour les jeunes.

EN BREF

Exposition À découvrir du 17 mai au 4 juin au F.J.T. Les Oiseaux, avec un vernissage le lundi 27 mai, l’exposition “Les fabuleuses aventures d’un jeune travailleur” d’un couvreur bisontin, Olivier Duval, qui expose outre ses sculptures, les fabuleuses trouvailles qu’il a faites dans un appartement bisontin appartenant à un ancien notaire, appartement qui n’avait pas été ouvert depuis un siècle… Voir sur son blog : www.oduvalsentertainment.daportfolio.com Mamirolle Fête mondiale du jeu à Mamirolle le samedi 25 mai. L’objectif de cette manifestation organisée par Familles Rurales est de réunir des personnes autour de jeux, parfois peu connus. L’animation se déroule à la salle des fêtes (près du terrain de foot) de 14 heures à 18 heures. Entrée libre et gratuite. Renseignements au 03 81 56 31 64.

Renseignements : maxime.vuillemin@olisseo.fr

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