La Presse Bisontine 144 - Juin 2013

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 144 - Juin 2013

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DÉVELOPPEMENT

L’exemple de Mantion S.A.S. Les Francs-Comtois font du business au Qatar

L e Qatar n’est pas plus grand que la région Ile- de-France.Mais en 2011, il est devenu le pays le plus riche du monde par habi- tant. Au Moyen Orient, c’est le territoire qui enregistre le plus fort taux de croissance (16 % en 2010, 14 % en 2011, et 6,6 % en 2012). Son P.I.B. avoisine les 173 milliards de dollars. En ter- me de business, pour beaucoup d’entreprises du secteur du Bâti- ment et des Travaux Publics, y compris françaises, le Qatar est une aubaine. En 2022, il accueillera la coupe du monde de football. Un événement qui contribue à accélérer l’aménagement de cette région du monde en chantier perma- nent. Là-bas, des villes nouvelles sortent de terre comme Lusail, au bord de la côte, qui d’ici 2020 accueillera 200 000 habitants. Construction de routes, d’infrastructures sportives, de nouveaux ports et aéroports, de réseaux ferroviaires et métro- politains, création de plusieurs tunnels, réalisation d’un pont entre la capitale Doha et Bah- reïn, et de projets immobiliers (ville nouvelle, réhabilitation de

La crise ne sévit pas partout dans le monde de la même manière. Parmi les régions à forte croissance, il y a le Moyen- Orient et en particulier le Qatar. Des territoires en plein essor qui intéressent des entreprises franc-comtoises.

vieux quartiers, hôtels), l’investissement global pour tout cela avoisine les 120 milliards de dollars U.S. ! “Les entreprises françaises ont tout intérêt à se positionner ” indique la Chambre Régionale de Commerce et de l’Industrie. C’est justement dans le but d’entrouvrir la porte de ce nou- veau business à des entreprises franc-comtoise que la C.R.C.I. en a convié cinq d’entre elles à participer du 6 au 9 mai à Doha au salon Project Qatar 2013. Il s’agit des sociétés P.M.S. Indus- tries (basée à Rang, elle est lea- der des solutions de levage), Zur- flüh-Feller (conception et fabrication de systèmes et solu- tions pour fermetures exté- rieures du bâtiment), Mantion S.A.S. à Besançon (conception, fabrication et commercialisa- tion de systèmes coulissants), Simonin (conception et fabri- cation à Montlebon de compo- sants bois et structures en lamel- lé-collé pour la construction) et enfin Souchier à Héricourt qui est spécialisée dans les systèmes de ventilation, aération et de désenfumage. Ces références économiques régionales font partie de la cin- quantaine d’entreprises réunies au pavillon français du Project Qatar 2013. “Les entreprises françaises bénéficient d’une ima- ge de qualité plutôt bonne. De gros faiseurs sont présents ici depuis longtemps comme le grou- pe Vinci” remarque Stéphane Angers de la C.R.C.I. Ce n’est pas le premier salon au Moyen Orient auquel la chambre régio- nale de commerce accompagne des entreprises. Il y a eu à quatre reprises le salon de la construc- tion Big 5 à Dubaï, et une pre- mière participation en 2012 au salon qatari. “Cette zone est syno- nyme de richesse. Il n’y a pas de crise même si on observe un ralentissement. Le monde entier est ici pour faire des affaires. La concurrence internationale est forte” poursuit StéphaneAngers. Il ne suffit pas de faire cocori-

co pour commer- cer avec le Qatar qui en 2011 “était le 11ème client de la France et son 8ème fournisseur” selon les données du ministère des Affaires Étran- gères. Les entre- prises qui y déve- loppent un marché prennent le temps de le fai- re, au minimum trois ans. “Ce qui est compliqué, c’est de s’assurer que tout va bien se passer. Il faut ver- rouiller les contrats, les paie-

“Le monde entier est ici.”

Cinq entre- prises franc- comtoises étaient pré- sentes au salon Project Qatar 2013 (photo C.R.C.I.).

ments, trouver les bons interlo- cuteurs. On dit ici que le gâteau est grand mais que les miettes sont difficiles à prendre” remarque encore Stéphane Angers. Prendre le temps, l’entreprise Mantion S.A.S. de Besançon connaît la règle. Cela fait deux ans qu’elle prospecte dans la région. En octobre, elle a créé à Abu Dhabi un V.I.E. (volonta- riat international en entrepri- se), un dispositif qui permet à une société de confier à de jeunes professionnels (jusqu’à 28 ans) une mission à l’étranger. “Le Qatar fait partie des territoires dans lesquels on compte déve- lopper nos affaires” explique Denis Schnoebelen, président de Mantion S.A.S. Pour cela, la société bisontine active deux leviers : une présence physique sur le terrain et les salons. “Dans notre métier, nous devons trou- ver des projets. Pour y parvenir, il faut être physiquement pré- sent dans la région. Ensuite, on cherche des distributeurs de nos produits, c’est l’objectif des salons” ajoute-t-il. Mantion S.A.S. se donne trois à cinq ans pour per- cer au Moyen Orient. Le travail de prospection porte ses fruits puisqu’elle a déjà des clients. T.C.

DANNEMARIE-SUR-CRÈTE

Les bâtiments Brico-Stoc

La friche est trop chère pour intéresser les investisseurs Le bâtiment Brico-Stoc est une des friches les plus imposantes du Grand Besançon. Il y a plusieurs années maintenant que ce bâtiment est en vente. Il n’a toujours pas trouvé preneur. Question de prix. C’ est le prix qui rebute les acquéreurs. Celui qui se présente doit débourser 3 millions d’euros pour fisant sur le prix afin qu’il soit confor- me à celui du marché. l’installation d’une entreprise de logistique qui générerait un trafic de poids lourds.

En revanche, il a donné son accord à l’agence Desaulles C.B.R.E. pour qu’elle vende en lots ce bâtiment. “Il y a en a trois” précise Joël Del- bart. Des personnes se sont inté- ressées depuis à ce lieu dans le but d’y installer notamment des activi- tés de loisir. “Il y a de tout. On a une demande pour un paintball, un café- théâtre, ou même pour une activité de dressage.” Mais pour l’instant aucun contact ne s’est concrétisé. Il faut dire aussi que la mairie de Dannemarie-sur-Crète émet quelques préconisations sur la destination de ce lieu, idéalement situé au bord de

La municipalité n’a pas la main dans ce dossier, mais elle a un avis. Elle voudrait que les activités futures soient adaptées à l’environnement du village. “Nous sommes en face d’un lycée, je demande à ce que des choix compatibles soient faits avec la présence de l’établissement sco- laire. Par exemple, je ne serais pas favorable à une discothèque” pour- suit l’élu. Il ne souhaite pas non plus que Brico-Stoc soit transformé en un centre commercial comme il en a été question à une époque. Une position qu’il justifie. “Nous sommes aux portes de Châteaufarine. Saint- Vit a également des commerces. Pour moi qui ai l’esprit communautaire, nous n’allons pas nous mettre en situation de concurrence.” Gérard Galliot est favorable à un projet d’ensemble pour ce bâtiment. “Il faut que quelqu’un s’empare du tout et l’aménage dans sa globalité, sinon la chose me paraît difficile.” Un scé- nario encore plausible il y a six ans, lorsque des grandes enseignes de la distribution et en particulier de l’équipement de la maison s’intéressaient au bâtiment. Le contexte a changé. Aujourd’hui, la décrépitude du site et la conjonctu- re économique sont des freins à l’investissement. T.C.

devenir propriétaire de l’ancien bâti- ment Brico-Stoc. Trop cher pour les investisseurs au regard de l’état de délabrement de ces locaux vides depuis bientôt dix ans. Avec ses 12 000 mètres carrés, ses carreaux cassés, ses murs tagués, Brico-Stoc est devenue au fil des ans une des friches des plus importantes du Grand Besançon. Elle a été pillée de tout ce qui pouvait se revendre comme les câbles électriques et les métaux. Ouverte aux quatre vents, elle n’est pas très engageante. “Le bâtiment est bien placé sur l‘axe Besançon-Dole. Nous avons beau- coup de demandes” remarque pour- tant Joël Delbart, responsable de l’agence Desaulles C.B.R.E. de Besan- çon à qui le propriétaire a donné mandat il y a un an pour le vendre. Ces murs appartiennent à la Socié- té Centrale des Bois et Scieries de la Manche (S.C.B.S.M.) spécialisée dans la détention et la gestion d’actifs immobiliers d’entreprise et rési- dentiels. Sur le site internet de la S.C.B.S.M., on apprend que son patri- moine s’élève à 244,2millions d’euros au 31 décembre 2012. La vente de Brico-Stoc ne paraît pas comme prio- ritaire pour le propriétaire, ou alors ce dernier l’a payé trop cher pour consentir aujourd’hui un rabais suf-

la 2 x 2 voies,mais dont l’accès est dangereux. “Celui qui reprendra ces locaux devra être vigilant sur les entrées et les sorties. La sortie telle qu’elle a été ima- ginée à l’époque de la construction de ce bâti- ment ne répond plus au flux de circulation actuel dans ce secteur. Nous avons déjà eu à déplorer un accident mortel à cet endroit” rappelle Gérard Gal- liot, le maire de la com- mune. La question de la sécurité ferme la por- te selon l’élu à

Paintball, café- théâtre…

Le bâtiment Brico-Stoc restera vide encore longtemps tant que l’offre ne sera pas adaptée à la demande.

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