La Presse Bisontine 144 - Juin 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 144 - Juin 2013

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SOLIDARITÉ 6 à 12 personnes par promotion S.O.S. Amitié recherche des écoutants Sept jours sur sept, 24 heures sur 24,

Patrick Picard est président de S.O.S. Amitié

S. O.S. Amitié recrute des écoutants. L’association lance un appel à celles et ceux qui ont envie de donner un peu de leur temps aux autres en répondant au téléphone. “On accueille six à douze personnes par promotion” précise Patrick Picard, président de S.O.S.Ami- tié Besançon Franche-Comté qui fête cette année son qua- rantième anniversaire. Avant d’être opérationnelles, les nou- velles recrues suivront une for- mation de 35 heures réparties sur six mois avec des psycho- logues pour se familiariser à l’écoute téléphonique. “La pro- S.O.S. Amitié. Au bout du fil, des personnes qui souffrent de soli- tude la plupart du temps. Aujourd’hui, l’association lance un appel aux écoutants. des bénévoles répon- dent au téléphone de

écran d’ordinateur ne comble pas le vide et ne remplace pas la voix, même si S.O.S. Amitié a mis en place un “chat” sur son site Internet. Dans 50 % des cas, la solitude est le premier motif d’appel à S.O.S. Amitié. La plu- part de ceux qui décrochent leur téléphone pour composer le numéro de l’association ont en général plus de 45 ans. 36 % sont des habitués. “Il y a des personnes qui n’ont que nous à qui parler. La population qu’on ne touche pas malheureusement, ce sont les S.D.F.” souligne Patrick Picard. 5 % des appels concernent le suicide. C’est le seul cas, où face à une détres- se profonde, S.O.S. Amitié s’autorise à rompre l’anonymat dans le but de porter secours. Le rôle des écoutants est donc essentiel. Mais cet altruisme peut être déstabilisant. Chaque mois, ils suivent une formation pour parler des appels qu’ils reçoivent et de leur ressenti. L’accompagnement des béné- voles a un coût. “Deux fois par an, on organise une fête du livre, il y a des dons, des subventions qui nous permettent de payer les intervenants dans les for- mations.” T.C.

chaine cession va démarrer au mois d’octobre.” Actuellement, au poste de Besançon, ils sont une cinquantaine de bénévoles à se relayer sept jours sur sept, 24 heures sur 24, toute l’année. À tour de rôle, à raison de 18 heures par mois, ils portent une oreille attentive à des per- sonnes en souffrance qui appel- lent S.O.S. Amitié car elles y trouvent quelqu’un à qui par- ler. Elles savent qu’à ce numé- ro, elles ne seront pas jugées, mais simplement écoutées. “Nous ne sommes ni psycho- logues, ni policiers, ni médecins, ni juges. L’écoute est confiden- tielle et anonyme. On ne sait pas d’où viennent les appels. Des gens nous disent tout. Ils se met- tent à nu. Ils parlent d’eux, de leurs ennuis financiers, de familles, etc. On touche parfois à la misère humaine” précise Patrick Picard. Le nombre de coups de fil pas- sés au poste de Besançon ne fai- blit pas. Il progresse même. Il était de 19 541 en 2012, contre 19 513 en 2011 et 18 428 en 2010. Qui l’aurait cru à l’heure d’Internet, des réseaux sociaux, des forums et autres sites de rencontres censés faciliter la communication ? Mais voilà, un

Besançon Franche- Comté.

Renseignements : 03 81 52 17 17 - sosabesac@wanadoo.fr

Les phrases-cultes des élus bisontins Conseil municipal du 2 mai 2013 Les perles du conseil Jean-Louis Fousseret, à propos du Livre blanc des armées : “Je veux couper court aux folles rumeurs que certains se plaisent à diffuser sur l’avenir de l’armée à Besançon. Je suis très vigilant, très attentif, serein et confiant.” Marie-Odile Crabbé-Diawara à propos de la dénomination de nouvelles rues à Besançon, avec 100 % de noms masculins : “Ce rapport ignore la moitié des habitants, c’est-à-dire les habitantes. Cela m’inquiète beaucoup car à l’intérieur de la municipalité, il n’y a pas du tout cette prise de conscience.” Réponse du maire : “Ma chère Marie-Odile, ce qui m’inquiète, c’est que tu puisses penser cela. Je n’accepte pas cette réflexion à caractère démagogique. Tant à l’agglomération qu’à la Ville, je crois que nous avons donné toutes leurs places aux femmes, notamment à la direction des services. Ne me cherchez pas des poux dans la tête sur ce point-là !” Vérification faite, sur les centaines de rues bisontines, 38 portent des noms de femmes (il n’y en avait que 4 en 1988). Jean-Louis Fousseret ajoute : “Il y a aussi quelqu’un que je souhaiterais honorer, c’est Robert Schwint, mais nous n’avons pas encore trouvé l’occasion. Ainsi que deux parlementaires, Michel Jacquemin et Claude Girard. Ce n’étaient pas des ennemis politiques mais des adversaires loyaux et honnêtes.” Après une intervention sur la vie des quartiers, Philippe Gonon (U.D.I.) s’abstient. Le maire compte les abstentions : “Le MoDem, deux abstentions.” Il se reprend : “Ah non, pardon, vous n’êtes plus MoDem mais U.D.I. Donc, une abstention du MoDem et une de l’U.D.I. J’ai un peu de mal à suivre la vie de votre groupe” lance ironique le maire à Philippe Gonon. Suite à une question de Pascal Bonnet sur la morosité du commerce bisontin : “Sur 983 villes testées, la variation des chômeurs entre 2011 et 2013, on passe de Dunkerque à + 73 % à Besançon, dernier de la liste à + 13 %. Je crois qu’on résiste pas mal. Mon mot d’ordre est le suivant : travaillons ensemble !” Le maire répond à Michel Omouri sur la question de l’insécurité. Ce dernier l’interroge sur la position de ses alliés verts et communistes sur ce point. “Vous n’êtes pas le maître à penser de mes amis politiques d’autant que mes amis savent, eux, prendre de la hauteur. Je vais vous donner un conseil. Faites votre liste avec M. Gonon. Nous, nous ferons la nôtre. Vous n’avez pas en face de vous un maire qui a l’air très inquiet.” Christophe Lime (P.C.) en réponse à Michel Omouri sur la question de la vidéosurveillance : “On peut reprocher beaucoup de choses aux élus communistes, mais pas de manquer de courage. Nous n’avons aucune leçon à recevoir de vous. Vous n’avez pas eu beaucoup de courage dans certains votes comme le tram où vous vous êtes abstenus et vous n’avez même pas eu le courage de voter contre.” Pascal Bonnet à Christophe Lime : “On n’en est plus à tirer le bilan de Nicolas Sarkozy mais déjà au bilan d’un an de Hollande et ce n’est pas très glorieux.” Le maire bondit : “ça devient insupportable d’entendre ce discours qui consiste à vouloir qu’un an après, on ait déjà corrigé en un an ce que vous avez détruit en 10 ans ! Vous avez quand même réussi à endetter en cinq ans la France de 600 milliards supplémentaires !” Jean-Sébastien Leuba à propos de la lutte contre la précarité énergétique : “Je précise que je n’interviens pas en tant que conseiller municipal délégué à la précarité énergétique puis que le retrait de ma délégation est maintenu pour des raisons qui me laissent songeur.” Silence gêné dans la salle. Michel Omouri : “M. le maire, je suis inquiet pour vous, je pense que vous ne lisez même pas vos rapports.” Le maire : “Je ne vous réponds pas méchamment, M. Omouri, mais je crois que vous ne comprenez rien à rien.” Christophe Lime, toujours sur ce thème : “Je suis très très surpris que la droite libérale demande à l’État de réguler le marché ! Il reste chez G.D.F.-Suez, un seul accueil physique en France.” Philippe Gonon lui coupe la parole : “Je trouve scandaleux qu’un représentant d’E.D.F. fasse un plaidoyer contre un concurrent !” Christophe Lime, rouge de colère : “M. Gonon, il va falloir que vous appreniez la politesse. J’ai autant le droit de parler que vous. M. Gonon, vous ne me faites absolument pas peur !” Jean-Louis Fousseret tranche : “Je n’accepte pas qu’on fasse la campagne des prochaines municipales dans cette enceinte.”

TARRAGNOZ Commerces Le premier marche bio

À la sortie du travail, à l’heure de l’apéritif, l’association “Village Tarragnoz” en col- laboration avec le comité consultatif des habitants de la Boucle et Chapelle-des- Buis lancent un nouveau concept : le marché entièrement et exclusivement biologique, tous les mardis soirs. “Ce quartier a une identité, avec son côté village, rappelle Michèle Tattu, tréso- rière de l’association Village Tarragnoz. C’est sur la place De Lattre de Tassigny que nous avons décidé d’implanter ce marché bio parce qu’il n’existe pas à Besançon un marché du soir où l’on peut flâner en fin de journée en sortant du travail.” L’idée, lancée il y a plusieurs années, avait sommeillé. Il a fallu l’arrivée des membres du C.C.H., appuyés par le service démocratie participative, pour insuffler une nouvelle moti- vation. “Disons que nous avons été l’aiguillon pour réveiller tout le monde” image Bernard Avon, président du C.C.H. Une fois l’idée et les autorisations en poche, encore fallait-il dénicher tous les producteurs biologiques. Pas une sinécure à écouter Michè- le Tattu, qui est néanmoins parvenue à recru- ter quatorze producteurs. “On favorise les cir- cuits courts, tout en ne concurrençant pas les commerces de notre quartier” rappelle-t-elle. Le produits biologiques. Fruits, légumes, viande, cosmétique sont sur les étals tous les mardis soirs jusqu’en octobre. Depuis le mardi 14 mai, la place De Lattre de Tassigny vit au son des marchands vendant leurs

boucher de la place joue le jeu en vendant de la viande bio issue du Haut-Doubs. “Nous aurons 55 mètres linéaires d’étals. Nous sommes par- venus à trouver des producteurs à proximité. On retrouvera des légumes de saison, de la viande, du pain, des cosmétiques, des tisanes, du miel, du fromage, des confitures, des huiles, des fleurs, des plants” liste l’associationVillages Tarragnoz, née en 1994. L’adjoint au commerce Jacques Mariot a tout de suite donné son feu vert, satis- fait qu’un tel projet puisse se réaliser, quelques mois après celui né à Saint-Ferjeux. Bien sûr, certains râleront, fâchés de devoir tro- quer leur place de parking pour des cagettes. Les voitures qui n’auront pas évacué les lieux avant l’ouverture seront mises en fourrière. Appelé à créer du lien social, le marché a déjà réuni des générations. 17 jeunes, colocataires d’un appartement, ont prêté main-forte et ins- tallé un composteur. Le conseil municipal a, jeu- di 2 mai, autorisé l’occupation du domaine public. Le “Village” animera la ville. Les organisateurs du premier marché bio qui se tient tous les mardis soirs.

Les producteurs : L'Atelier d’Oléanne, la Bergerie de Bartherans, La chèvre rit, La serpolet- te, Carole Sutty, Fibule, Le Jardin de Zélie, Frédéric Lacroix, La charrette bleue, Terre de pains, boucherie Pagnot, Thomas Seguin, Marie Jouffroy-Casenove, Au clair de ma bulle

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