La Presse Bisontine 144 - Juin 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 144 - Juin 2013

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ÉGLISE

Après l’annonce de sa renonciation “La vie continue ! Il n’y a aucune rupture” Après dix ans passés en Franche-Comté, Monseigneur André Lacrampe a décidé de renoncer à sa charge d’archevêque pour raison de santé. Les réactions se sont multipliées à cette annonce.

L a Presse Bisontine : Comment vous sentez-vous ? Monseigneur André Lacrampe : ça va autant que faire se peut. L’enveloppe est en bonne forme. J’essaie de mener à bien et au mieux la charge qui m’est confiée avec l’aide de Dieu et le soutien précieux des médecins qui veillent sur l’être humain. Ils m’ont dit qu’à cause du suivi cardiologique et rhumatologique qui doit être exercé, ce n’était pas possible de continuer tant d’activités, il faut impérative- ment alléger la charge. Mais le cahier des charges de l’archevêque est tellement lourd avec 13 doyennés dans le Doubs et la Haute-Saône et la respon- sabilité de la province ecclé-

siastique de Besançon que même en déléguant pas mal de choses, c’est devenu très compliqué. Je rentre donc dans les Pyrénées, à Lourdes, cela me permettra notamment de suivre les cures qui me sont prescrites. L.P.B. :Comment réagissent les fidèles ? Mg.A.L. : Dès cette annonce, j’ai reçu plus de 160 mails, des cen- taines de S.M.S. et je continue à recevoir des dizaines de lettres tous les jours, et pas que des fidèles. Je ressens ce sentiment de reconnaissance et de soutien apporté à la consolidation de la foi durant ces dix années pas- sées ici.

brèche ouverte par le pape Benoît XVI qui a lui aussi renoncé à sa charge ? Mg.A.L. : Il n’y a aucun lien puisque j’ai pris cette décision dès l’automne dernier et que c’est donc Benoît XVI qui l’a acceptée en début d’année. J’ai attendu quelques semaines

Monseigneur André Lacrampe était arrivé le 13 août 2003 à Besançon. Son successeur sera nommé à l’automne.

avant de la rendre publique car je ne voulais pas que cette annonce entraî- ne un frein à l’élan mission- naire et à la vie de l’Église en cours d’année pastorale. Et la vie continue ! Il n’y a aucune rup-

“Je dois remplir un ministère de proximité.”

engagé. Je n’irai pas avec les jeunes du diocèse de Besançon pour leur immersion d’une semaine à la frontière bolivienne. Je suis déjà allé une bonne quin- zaine de fois au Brésil dans ma responsabilité au comité épis- copal France-Amérique latine et je maîtrise la langue portu- gaise. Je vais à Rio pour rejoindre les jeunes de toute la province de Besançon, les médecins ne me l’ont pas contre-indiqué. L.P.B. : Vous avez souligné qu’en dix ans,des“fragilités dans l’évangélisation sont apparues” en Franche-Comté. Qu’est-ce que cela signifie ? Mg.A.L. : Il y a des zones d’ombre et de lumière. La transmission de la foi, la pratique religieuse vivent un certain basculement. Il faut prendre acte de cette situation, mais ne pas être pas- sif. Nous lançons par exemple avec les deux autres évêques de Franche-Comté un appel, en juin, aux familles pour la caté- chèse. L’autre aspect de cette fragilisation, c’est la posture du prêtre qui change dans les uni- tés pastorales et les doyennés. Il y en a beaucoup moins qu’il y a dix ans. C’est pourquoi il faut appeler au ministère pres- bytéral. Une chose est encou- rageante en ce moment, il y a huit jeunes en formation dans le diocèse et d’autres se posent la question. Il y a aussi 31 diacres

permanents et il faut aussi inter- peller d’autres hommes. Et par- mi les acteurs pastoraux, il y a les membres des équipes de coor- dination pastorale qui se renou- vellent. Beaucoup de personnes répondent à l’appel. Une colla- boration plus étroite est appe- lée à être vécue entre les prêtres, les diacres, les religieuses et les laïcs. C’est en cela qu’il y a bas- culement. L.P.B. : On vous a vu beaucoup sillon- ner la région en dix ans, et même au stade de foot ou sur le tour de Fran- ce. Vous assumez ce statut d’évêque “médiatique” Mg.A.L. : J’ai fait en effet beau- coup de visites, de rencontres, j’ai appris à aimer et à servir la Franche-Comté. J’ai visité des fermes, des entreprises, je suis allé sur les stades, dans les fêtes des labours, etc. Je considère que je dois remplir un ministè- re de proximité qui doit être fait d’écoute, de compréhension.Tout ce que je vis, je le vis par natu- re et par méditation. Que fai- sait le Christ ? Il allait de vil- lage en village, de ville en ville, il apportait une parole d’espérance. Mon ministère a donc été unministère d’itinérant avec ce souci de rencontrer le maximum de personnes et de faire confiance aux personnes qui sont en responsabilité. Propos recueillis par J.-F.H.

ture, je préside la confirmation de 32 adultes à la cathédrale le jour de la Pentecôte, je célébre- rai la fête des prêtres jubilaires le 28 juin, etc. Jusqu’à l’automne, je mènerai à bien la vie du dio- cèse. L’élan continue. L.P.B. : Et vous irez aux J.M.J. à Rio de Janeiro fin juillet ? Mg.A.L. : Oui, j’irai car je m’y suis

L.P.B. : Fait-il y voir un lien avec la

TRAVAUX Circulation La rue de Belfort sera

coupée six semaines Pour réaliser les

aménagements définitifs du tramway, le Grand Besançon envisage la fermeture de cette artère durant six semaines

sans délivrer de calendrier précis. Les riverains seront informés.

L e bout du tunnel, certains l’imaginaient rapide, à mesure que les rails, futurs réceptacles du tramway, se posent sur l’asphalte bisontin. Commerçants, rive- rains et automobilistes devront enco- re patienter (dans leur voiture) en atten- dant des jours meilleurs en terme de trafic fluide. Le haut de la rue de Belfort sera cou- pé “sans doute le temps de réaliser les aménagements définitifs du tramway, notamment la réalisation des bétons désactivés ainsi que la pose des poteaux” explique le directeur du projet Tram- way au Grand Besançon. La date de la fermeture n’est pas sti- pulée par le maître d’ouvrage, qui pour- rait afin de limiter les perturbations, la décider dès la fin de l’année.

EN BREF

Handicap La Mission Handicap du C.C.A.S. de Besançon et les élèves de terminale du lycée Pergaud mutualisent leurs compétences afin de mettre en place un cycle de sensibilisation au handicap mené à la fois par des intervenants du champ associatif et des élèves se destinant à des carrières sociales. Une journée de sensibilisation avait lieu le 30 avril. Dirigée en partie par les élèves de Pergaud, elle a découlé de l’arrivée dans l’établissement d’une jeune fille costaricaine et malvoyante venue en France en tant qu’assistante en espagnol. Les élèves se sont aperçu rapidement des difficultés rencontrées au quotidien. Un dispositif basé sur la solidarité et le partage d’expériences s’est instauré puisque les élèves ont programmé tous les mercredis après-midi des activités avec cette personne en situation de handicap visuel. Patrimoine “Dis-moi, c’est quoi le Patrimoine mondial ?” : une exposition à découvrir en famille jusqu’au 3 novembre. À l’occasion du 5 ème anniversaire de l’inscription du site fortifié sur la Liste du Patrimoine mondial par l’Unesco, le Musée comtois de la Citadelle de Besançon présente cette exposition qui est plus particulièrement adressée aux jeunes entre 7 et 14 ans. Le Musée comtois utilise son important fonds de photographies d'ethnographie, qui couvre notamment le patrimoine régional de Franche-Comté. L’objectif est de faire comprendre aux enfants que le patrimoine est bien souvent omniprésent, et qu’il induit de notre part à tous une responsabilité.

Une déviation par l’avenue Carnot.

Prudent sur le sujet, le directeur du tram rap- pelle que “dans l’éventualité de cette fer- meture, et pour permettre aux riverains, clients, et commerçants de rejoindre la gare, les travaux de la place Flore et de l’avenue Carnot seraient avancés pour organiser une dévia- tion par la rue des Cha-

La rue de Belfort est souvent bouchée. La couper pourrait encore aggraver la circulation. Le Grand Besançon estime que non.

prais et l'avenue Carnot” dit-il. En terme de perturbation de circula- tion, “elles seraient minimes” croit savoir la cellule tramway. Quoi qu’il en soit, si cette fermeture devait être néces- saire, elle n’interviendrait pas avant plusieurs mois et ne devrait pas excé-

der 6 semaines. “Une information préa- lable sera délivrée aux riverains” ras- sure le Grand Besançon. Les commer- çants et l’association “Vivre aux Chaprais”, très pointilleuse quant aux conditions de vie dans le quartier, espè- re être tenus rapidement au courant.

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