La Presse Bisontine 140 - Février 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 140 - Février 2013

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SÉCURITÉ Le débat relancé Les correspondants de nuit sont-ils efficaces ? L es correspondants de nuit sont repérables grâ- ce à leur manteau jau- ne. Parcourant les quar-

Le service de médiation sociale nocturne auprès des Bisontins est remis en question par un élu d’opposition alors que la majorité le défend bec et ongles. Il en coûte 950 000 euros à la collectivité, soit 9 euros par habitant et par an. Éléments de réponse.

950 000 euros qui a évolué au fil des années avec des horaires d’hiver et d’été, une prolonga- tion du service à Battant et au centre-ville le jeudi soir jusqu’à 2 heures hors vacances scolaires, et une extension des périmètres d’intervention à Saint-Claude. En charge de ce dossier, Fred Allemann, adjoint à la préven- tion et à la tranquillité ne com- prend pas cette remise en ques- tion “alors que tous les élus ont approuvé ce service en commis- sion, soit quelques jours avant le conseil municipal.” Coup politique ou vrai débat ? Appréciés sur le terrain, les C.D.N. (correspondants de nuit) ne sont pas là pour faire de la délation ni pour faire la police. “Environ 1 000 appels par an sont réceptionnés. 86 % de ceux- ci provoquent une intervention directe. Le taux d’intervention dans le quart d’heure qui suit est de 84 %” , rapporte l’élu. Dans le contrat, les correspondants doivent passer dans 36 % des rues et ce, dans plusieurs sens.

se a connu une recrudescence des faits (+ 16 %), pendant qu’Orchamps connaissait une forte baisse du fait de la bais- se de population (- 44 %), Bat- tant (+ 25 %), La Grette (- 24 %). Formés aux premiers soins, ces “médiateurs” ont également un rôle social. Besançon y tient. “23 personnes qui sont en dif- ficulté sont rencontrées dont 7 nouvelles visites de courtoisie. Au total, 118 visites à domici- le ont été réalisées” se satisfait l’élu. Avec un coût qui frise le million d’euros - dont une partie prise en charge par les bailleurs sociaux -, les C.D.N. remplis- sent leur mission. Sur le ter- rain, les Bisontins ont appris à reconnaître les blousons jaunes… synonymes parfois de rayon de soleil dans la nuit. À l’inverse, de nombreux Bison- tins ignorent leur existence. Leurs voisins seraient-ils des anges ?

“Sur le terrain, il passe tous les deux jours dans 51 % des rues.” Autant dire qu’ils remplissent leur mission mais encore une fois, ces analyses subjectives sont délicates à interpréter. Pour Fred Allemann, la baisse des faits est un élément du bon fonc- tionnement sur les 6 167 loge- ments “surveillés”. En 2008, 914 faits étaient relevés pour 925 l’année suivante, 741 en 2010, 802 en 2011 et638en 2012. La plupart des appels et inter- vention concernent des pro- blèmes de voisinage (59 %), des rassemblements (6 %), des

tiers et les rues de Besançon, 18 personnes gèrent les pro- blèmes de nuisance, tapages nocturnes, et parfois les résol- vent. C’est à boulet rouge que Jean Rosselot (U.M.P.) a tiré sur les manteaux jaunes, service fonctionnant 365 jours par an. Selon l’élu d’opposition en lis- te pour la candidature aux muni- cipales de 2014, “ce service est trop cher au regard de son effi- cacité” , dit-il avant d’affirmer que Dijon l’a stoppé pour la simple et bonne raison qu’il ne donnait pas satisfaction. Ren- seignement pris auprès du Grand Dijon, les correspondants de nuit sont toujours en place chez notre voisin… que nous imitons, ou recopions, depuis 2007. La majorité, irritée, a réagi en défendant son service. Elle a voté pour son renouvellement pour un montant de

troubles sur la voie publique (6 %), des per- sonnes en détres- se (9 %), des dys- fonctionnements techniques (1 %). Les appels se concentrent le samedi soir (18 %), le mercre- di (15 %) et le jeu- di (14 %). Planoi-

Recrudes- cence à Planoise et Battant.

Les correspondants de nuit interviennent en centre-ville et dans les quartiers (photo J.C. Sexe - Ville de Besançon).

E.Ch.

TRAVAUX

Le pont bientôt prêt à accueillir le tram La nouvelle figure de Battant Vendredi 16 décembre, les six premiers éléments du nouveau pont Battant ont été posés à vitesse grand V. Début juin, il sera ouvert à la circulation des piétons. L a statue du marquis Jouffroy- d’Abbans a supervisé la scène, de loin, comme l’ont fait des dizaines d’autres Bisontinsmas-

toire que Jean-Louis Fousseret puis- se le couper. Finalement, le président d’agglomération venu superviser le bon déroulement du chantier de l’année n’a pu ciseler le ruban et inaugurer la structure assemblée par l’entreprise Bouygues, faute de temps dans son agenda. “Il y a plus grave. Je préfère voir que tout avance plus vite que pré- vu et sans danger” s’est réjoui le mai- re devant le pont naissant. La rapidité d’exécution a surpris.Débu- tée à 6 h 30 du matin vendredi 17 décembre, la pose par une grue de 700 tonnes s’est déroulée sans ani- croche sauf pour le cinquième élément qu’il fallut raboter à certains endroits. Plus large que l’ancien pont (de 17 à

24 mètres), cette structure permettra au tram de transiter du centre-ville au quai Veil-Picard. Six éléments ont été assemblés. Début avril, la pose des douze derniers éléments (en direction de la Boucle) sera tout aussi specta- culaire grâce à la grue de 700 tonnes qui avancera sur la première partie du pont pour souder les derniers élé- ments. Le nouveau pont sera ouvert à la cir- culation des piétons après le collage des rails, en juin. Le choix de ce type de pont en morceaux aura permis d’économiser 5 millions d’euros (7 mil- lions d’euros au lieu de 12 millions).

sées derrière les balustrades de sécu- rité. Vendredi 16 décembre, de nom-

breux badauds ont assisté à unmoment“historique” : la pose du nouveau pont Battant, futur lieu de pas- sage du tramway. Le chantier fut millimé- tré en tous points. Les concepteurs du pont Bat- tant ont poussé le détail jusqu’à la confection d’un immense ruban rouge sur l’une des structures, his-

Large de 24 mètres.

Une grue de 700 tonnes pour soulever des éléments allant de 36 à 104 tonnes.

A 12 heures, le cinquième élé- ment est posé. Trop

large, il est légèrement raboté.

Jean-Louis Fousseret assiste au déroulement des opérations.

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