La Presse Bisontine 140 - Février 2013

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La Presse Bisontine n° 140 - Février 2013

R e n d e z- V o u s Exposition Bernard Merle à la galerie Granvelle

un peu dans le désert ? F.M. : Plus on prêche dans le désert et plus il y a d’écho en fait. Car ensuite les gens parlent de ce qu’on fait, et ça fait tache d’huile. Enco- re une fois, l’idée n’est pas de fai- re de la culture de masse, mais de toucher les gens, d’être présent sur le terrain. L.P.B. : Vous désapprouvez donc la poli- tique culturellemenée par l’adjoint Dahoui à Besançon ? F.M. : On est un peu ses ennemis à Yves-Michel Dahoui, lequel à nos yeux est un frein à la cultu- re. J’estime qu’il n’a rien permis d’émerger à Besançon. En lançant Sonorama, il a carrément détruit les Instemps’Festifs qui avaient été conçus par des locaux. Il a confié les choses à des Parisiens qui ont tout mis par terre. Même chose pour le Pavé dans la Mare qui sert juste à un groupuscule de personnes mais personne n’a jamais émergé de là. La seule cho- se bien qu’il ait fait, c’est la nomi- nation d’un nouveau directeur à l’école des beaux-arts, qui fait un travail formidable.Même la Rodia peut être critiquable. C’est égale- ment un réseau fermé auquel on n’accède que si on est dans les petits papiers de ses responsables. Ceci dit, c’est une excellente scè- ne pour les spectateurs de Besan- çon, qui fait quasiment toujours le plein. C’est très bien, mais per- sonne n’a jamais émergé grâce à la Rodia. Notre avis, c’est que le service culturel devrait être sup- primé à Besançon, il ne sert qu’à verser des subventions. L.P.B. : Votre point de vue n’est pas un peu “extrémiste” ? F.M. : Ce sont eux qui sont extré- mistes car ce service culturel est en fait très fermé. La culture nou- velle n’apparaît jamais dans un cadre officiel ou subventionné. L.P.B. : Besançon n’est donc pas une vil- le de culture ? F.M. : Si, au contraire ! C’est peut- être la ville la plus riche de Fran- ce sur le plan culturel. Il y a un tel nombre d’artistes qui font de belles choses, dans la vidéo, le cirque, le théâtre, lesmarionnettes, des musiciens, des jazzmen notam- ment, dont beaucoup sont deve- nus d’excellents pédagogues. Besançon est une vraie ville de culture.

C’est un artiste, au sens de la Renaissance, du Quattrocento… On songe à l’Italie des fresques de Giotto ou de Piero Della Francesca, mais noyée d’une brume dorée qui confère à cet univers son style si particulier. Traits de fusain ou à-plats de peinture s’impriment sur des fonds fragmentés, décolorés, comme si crayon et pinceau cherchaient parmi les rides et les crevasses leur chemin et leur force. Les arbres semblent prendre la pose dans une vibration intérieure : la paix des crépuscules, le silence de l’aube… Galerie Granvelle - Jusqu’au 20 février Art contemporain Sarah Ritter au Pavé Les images de Sarah Ritter, à la lisière du portrait et du paysage, ne racontent pas, elles évoquent, loin de l’affirmation. Ses “images émotives” sont des vues de fragments, des éclats de vies. Les photographies de l’artiste laissent planer le doute, l’ambiguïté, tout en attisant le regard. Artistes invités par Sarah Ritter : “Les Éclairs”, le jeudi 7 février à 19 heures “Les Éclairs” est constitué de Freya Hattenberger et de Peter C. Simon. Ils électrisent la planète depuis 2009. Actions évocatrices, leurs productions musicales ressemblent à un voyage à travers un flot de nuisances sonores, véritables images bruyantes brisées. Leurs performances sont des improvisations où la voix humaine, parfois rêveuse, parfois effrayante, se mêle aux accords préenregistrés. Sarah Ritter - “Pictures for nothing” Du 9 janvier au 8 mars - La Pavé dans la Mare Place Victor-Hugo - Besançon Livre

Franck Mézière, agent d’artistes à Besançon : “Notre idée n’est pas de faire de la culture de masse, mais de toucher les gens.”

Besançon ? F.M. : Nous animons tous les jeu- dis aux Bains Douches un mou- vement d’action populaire. Récem- ment, nous avons envoyé au hasard des boîtes à lettres 500 lettres de bonnes nouvelles aux habitants, pour trancher avec l’ambiance actuelle. Autre exemple : nous sommes allés avec un paysan d’Amancey dans unmagasin Car- refour expliquer aux gens que la viande était non seulementmeilleu- re chez ce paysan,mais moins chè- re qu’à Carrefour, tout cela sans

Une Histoire de Moncley le nom de Moncley, village de la vallée de l’Ognon situé à 15 km de Besançon, est bien connu des spécialistes de l’architecture néo-classique, grâce à son très beau château construit par Bertrand à la veille de la Révolution, encore ignoré du grand public. Le village a assez de charme pour susciter des attachements et son histoire présente assez de relief pour qu’on entreprenne de l’écrire. Pierre Kerleroux l’a fait, avec le souci constant de lier l’étude des évolutions et événements villageois et le rappel du cadre régional et national dans lequel ils s’inscrivent. L’histoire des Monclésiens montre aussi que ne s’opposent pas toujours, loin de là, “le rôle en somme positif de l’État et de ses représentants sur place, depuis les intendants jusqu’aux préfets” et “la vitalité de la démocratie au village.” L’auteur, un ancien de Normale Sup’, a été Bisontine entre 1944 et 1960, avant d’être Parisien et “Monclésien toujours.” Histoire de Moncley - Pierre Kerleroux Éditions Cêtre - 29 euros Théâtre Un West side story revisité

agressivité, en fai- sant passer des messages. À Bat- tant, nous avons fait une “soupe de Rom”, faite par des Roms, qui a été ser- vie aux habitants sous un porche. Cette action a per- mis le dialogue avec des Roms de Besan- çon. En janvier, nous faisons une projection de films politiques qui avaient été inter- dits dans les années quatre-vingt. L.P.B. : Sans publicité, vous ne prêchez pas

“Je défends une culture de non- consomma- tion.”

Propos recueillis par J.-F.H.

West side story, les escaliers métalliques de New York, les gangs et la violence de Manhattan, chacun a gardé en mémoire la vie intense du West Side. Ici, l’œuvre est revisitée, on a retiré les ballets, ajouté des projections d’images et confié l’interprétation à cinq percussionnistes, quatre chanteurs et un piano. Pour autant, l’œuvre originale est respectée dans ce Roméo et Juliette des temps modernes en version concert, la mise en scène explore sur toute la gamme les composants de l’Amérique mythique des 50’s. West side story - Scène nationale (Théâtre de Besançon) Mardi 22 janvier à 20 heures Mercredi 23 janvier à 19 heures 03 81 87 85 85

Bulletin à remplir et à retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante : La Presse Bisontine - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX BULLETIN D’ABONNEMENT 1 an (12 numéros)= 27,50 € au lieu de 30 € soit 1 NUMÉRO GRATUIT 2 ans (24 numéros)= 52,50 € au lieu de 60 € soit 3 NUMÉROS GRATUITS

Théâtre Le Cid, éternel

Nom Prénom N°/Rue

Le Cid, l’histoire est connue de tous. Corneille et ses bouillonnants alexandrins racontent comment Rodrigue doit contre son gré tuer en duel le père de celle qu’il aime. Pour sa deuxième création de la saison, Sandrine Anglade, artiste associée, en donne une version brute et épurée. Sur la scène, elle a placé huit comédiens au plus près du public, ce qui l’intéresse, c’est toucher à l’intime. Quitte à jouer la différence des genres, Sandrine Anglade a ajouté un batteur qui souligne par son jeu la violence des sentiments et deux grands ventilateurs qui renversent les partitions, les objets et les corps. Le Cid - Scène nationale (Théâtre) - Mardi 29 janvier à 20 heures Mercredi 30 janvier à 19 heures Renseignements au 03 81 87 85 85

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