La Presse Bisontine 140 - Février 2013

A g e n d a

La Presse Bisontine n° 140 - Février 2013

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“Besançon est une des villes les plus culturelles de France” Défenseur d’une culture indépendante, en marge du circuit officiel, Franck Mézière prône la création et le militantisme culturel. Agent d’artistes, il est farouchement opposé à la politique culturelle mise en place par la Ville de Besançon. CULTURE - LE POINT DE VUE D’UN AGENT D’ARTISTES

L a Presse Bisontine : Comment vous situez-vous dans le paysa- ge culturel bisontin ? Franck Mézière : Je ne me situe pas dans le circuit officiel. Je défends une culture de non-consomma- tion, indépendante, en dehors du circuit habituel. Le collectif Zone Art sur la création duquel j’ai travaillé est un bon exemple de ces initiatives indépendantes qui fonctionnent toutes seules, sans subvention, sans publicité, et qui marchent. Mon travail se situe entre l’artistique et le politique, j’essaie de diffuser un art qui

rende les gens curieux.

ne faisions pas partie du “réseau” officiel. Dans un premier temps, nous avons donc décidé d’aller en Suisse où on a monté “S.D.F. production”, un réseau de 18 artistes locaux sans domicile fixe. On s’est mis à proposer des spec- tacles clés en main à des collec- tivités, des institutions ou des entreprises. Notre objectif a tou- jours été de créer une culture “curieuse” destinée à réveiller les esprits. Nous sommes venus ensuite nous installer sur Besan- çon. Nous n’avons jamais voulu nous politiser, nous ne réclamons

L.P.B. :Vous avez créé la structure “Sys- tem difusion” pour promouvoir la cul- ture à Besançon. Quel est son rôle ? F.M. : Nous avons créé cette struc- ture en 2008 en opposition avec le service culturel de laVille. J’ai monté à cette époque un label et un collectif d’artistes avec l’idée de créer des spectacles de A à Z sans solliciter les pouvoirs publics et notamment la mairie. Le grou- pe à l’initiative de ce collectif n’avait pas sa place dans la cul- ture officielle bisontine car nous

aucune subvention et on fait de la production pour pouvoir faire de la création. C’est un peu de l’autogestion, sans le côté com- munautariste. L.P.B. : Vous apparaissez comme de vrais “militants de la culture”. Donnez- nous un exemple récent de vos actions ? F.M. : En ce moment, nous avons un groupe d’artistes qui fait du “street art” en Égypte. Ils écou- tent ce qui se dit pendant la jour- née sur les places et dans les rues et retranscrivent leurs messages la nuit sur les murs du Caire. Ils font également des vidéos, dif- fusées ensuite sur le Net. C’est ça le cœur de notre action en effet : faire dumilitantisme. Nous faisons aussi beaucoup d’animations dans les écoles. Notre idée est de vendre la cul- ture que d’habitude nous n’arrivons pas à vendre, mais nous le faisons par d’autres réseaux. C’est aussi un moyen de lutter contre la culture de sub- ventions beaucoup trop présen- te à Besançon. L.P.B. : Quelles autres actions menez- vous sur Besançon ? F.M. : Je prépare un livre avec la Ville sur le thème “les murs nous parlent”, le street art étant une de mes passions. Le mois der-

nier, nous avons fait avec des artistes des sacs sérigraphiés en noir et blanc, recy- clables, qui ont été diffusés à plu- sieurs endroits de la ville. Le but est de faire des choses qui soient productives. Ce genre de sacs se retrouvera pro- chainement chez “Doubs direct”, le magasin bisontin de vente directe. En street art , nous avons récemment

te. Un exemple, c’est le mouve- ment des “insupportables” qu’on amonté et qui regroupe tous ceux qui refusent d’utiliser un télé- phone portable, un outil qui à nos yeux est un gadget anti-social.À mon avis, c’est aux artistes de réveiller la société par ce genre de messages. Les gens se disent : “mais pourquoi font-ils ça ?” , et ça les fait réfléchir. Les “insup- portables” étaient 8 au départ, nous sommes aujourd’hui près de 300. L.P.B. : Quel est votre message sur ce point ? F.M. : Selon moi, le portable, c’est un peu comme le “nin-nin” des enfants. Ça te fait rester dans une communauté qui pense com- me toi. Tout le monde a sa liste de contacts dans sa petite com- munauté, sans jamais s’ouvrir à d’autres. En tant qu’agent d’artistes, je pensais ne pas pou- voirme passer d’un portable.Mais je m’aperçois que ça ne me manque pas du tout. J’ai les mails , avec un ordinateur que j’ouvre quand je le veux, je ne suis pas “pollué” par une sonnerie de por- table. Et tous les membres des “insupportables” s’en sortent très bien sans portable.

“Le service culturel devrait être supprimé.”

Le collectif Zone Art basé à Battant, qui a cartonné avant les fêtes, est un de ces exemples d’initiatives culturelles non subven- tionnées qui rencontrent le succès.

décoré des murs à Marseille qui sera l’an prochain la capitale euro- péenne de la culture, nous avons également décoré le chantier du tram à Dijon. Une de nos artistes a récemment décoré le passage qui mène au Doubs place de la Révolution, à base de cordages. L’idée première est d’interpeller la curiosité des gens. L.P.B. : On a franchement l’impression que vous vous opposez radicalement à tout ce que véhicule la société de consommation ? F.M. : Complètement, on vient tous du mouvement altermondialis-

L.P.B. : D’autres actions militantes sur

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L’ÉVÉNEMENTenp.6et7

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URBANISME Dossierenp.21 à 28 Lesgrandschantiers quivontchanger levisagedeBesançon ARGENT L’ÉVÉNEMENT p.6et7 POMPIERSDUDOUBS: Budget :y a-t-il le feu à la maison S.D.I.S. ?

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