La Presse Bisontine 140 - Février 2013

ÉCONOMIE 38

La Presse Bisontine n° 140 - Février 2013

ÉCONOMIE La lourdeur du système Fonds Interreg : une perte de temps pour peu d’argent ? Depuis 2012, 87 projets ont été financés entre France et Suisse. Mais à écouter un chef d’entreprise collaborant avec l’Université de Franche-Comté, il semble bien fastidieux de remplir les dossiers.

FINANCES PUBLIQUES Le “Couloir de la mort” La B.P.I. est en gestation La Banque publique d’investissement voulue par François Hollande se déclinera dans toutes les régions. En Franche-Comté, ses fondations ont été posées par une convention entre partenaires.

“N ous sommes dans une vraie préfigu- ration de la B.P.I.” avoue Marie-Gui- te Dufay la présidente de la Région Franche-Comté en signant le 12 décembre der- nier à Besançon cette convention de partena- riat avec la Caisse des dépôts régionale et la branche entreprises de la Caisse des dépôts nationale. L’objectif de ce partenariat : “Ren- forcer les moyens nécessaires à la croissance et au développement des entreprises.” Le 12 décembre, les signataires ont notamment officialisé la création d’un nouveau fonds d’in- vestissement ”Industrie et filières” doté de 9 millions d’euros. En parallèle, Région et C.D.C. s’apprêtent à lancer le fonds de conso- lidation Franche-Comté Défis2 qui prendra la relève du fonds Défis 2010 au cours du pre- mier trimestre de cette année. Les partenaires publics et bancaires se disent donc “prêts” à faire fonctionner cette future

B.P.I. “qui aura comme fonction d’assurer un effet levier de façon maximale pour que des financements bancaires qui ont du mal à arri- ver soient confirmés” résume M me Dufay. Cet- te B.P.I., dont la loi devrait être adoptée avant la fin janvier sur le plan national, aura notam- ment pour objectif concret de permettre aux entreprises qui innovent d’affronter plus serei- nement ce que l’on nomme le “couloir de la mort”, cette délicate période entre le moment où elles ont conçu un produit prototypé et son application industrielle, période qui nécessi- te la mobilisation de fonds importants. Depuis trois ans, via le fonds Défi 2010, la C.D.C. régionale “a investi dans le capital de 55 sociétés régionales” indique Antoine Bré- hard, son directeur. Dans des sociétés comme Onefit Médical ou Silmach à Besançon, Créa- tions Perrin à Orchamps-Vennes ou encore Idéalec à Pontarlier.

J ean-Pierre Aubry a publiquement jeté un pavé dans la mare. C’était le 7 décembre dernier lors de la Conférence transju- rassienne à Besançon réunis- sant les acteurs politiques suisses et français. Dans la sal- le du Conseil régional où devait être traitée la problématique du développement durable des deux côtés de la frontière, le dirigeant suisse - de nationa- lité française - a appuyé là où beaucoup font dans l’autosa- tisfaction. Selon lui, la com- plexité des dossiers de deman- de de fonds Interreg est telle qu’elle rebute nombre d’en- trepreneurs. Lui le premier : “Favoriser la collaboration entre les personnes et les laboratoires est une bonne chose, mais il faut davantage de facilités pour répondre aux fonds Interreg. Il faut plus de temps à monter un dossier que réaliser le pro- jet” dit-il, sans cracher toute- fois dans la soupe. Pour pou- voir faire appel aux subventions fédérales, les projets doivent engendrer des retombées éco- nomiques dans la région fron-

régional en charge des ques- tions transfrontalières, Jose- ph Parrenin - présent à cette réunion - a conscience des dif- ficultés administratives. “C’est normal, c’est de l’argent public, d’où des contrôles renforcés, rétorque l’élu régional. On conseille tout de même aux entrepreneurs de venir nous voir à la Région avant de dépo- ser un dossier. Nous pourrons les orienter” dit-il. Sur les 87 dossiers validés en 2012, quelques-uns concernent le Doubs. Ainsi, la Carte avan- tages jeunes a bénéficié de 689 129 euros, le Festival de musique de Besançon en col- laboration avec Montreux a récupéré 800 625 euros, la ligne Besançon-Neuchâtel 99 000 euros, le G.R.E.T.A. du Haut-Doubs pour sa formation professionnelle 167 476 euros, la restauration du pont de Biau- fond de 781 432 euros ou enco- re la route de l’absinthe à Pon- tarlier (129 750 euros). Fastidieux, les fonds européens valent néanmoins la chandel- le. Attention, après 2013, la bourse sera vide.

talière concernée et stimuler sa capacité compétitive et inno- vatrice. Avec sa société Oscilloquartz basée à Neuchâtel, Jean-Pier- re Aubry était dans les clous. Il a donc bénéficié de l’appui financier d’Interreg et pu tra- vailler avec le laboratoire bison- tin de mesure du temps diri- gé par François Vernotte. La dotation européenne s’est éle- vée à 748 342 euros (236 667 euros de subventions publiques, 170 000 de F.E.D.E.R. et 40 000 francs suisses de fonds fédéraux). Grâ- ce à la collaboration, la socié-

té helvète devrait industrialiser puis commercialiser sur le marché des télé- communications un outil permet- tant “la synchro- nisation des télé- phones de dernière génération.” Sa prise de posi- tion aura eu un effet : elle a per- mis aux décideurs de s’interroger. Élu

La convention qui scelle le

Le Festival de musique de Besançon.

partenariat entre Région, C.D.C. et C.D.C. Entreprises a été signée le 12 décembre dernier. (photo D. Cesbron - C.R.).

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