La Presse Bisontine 140 - Février 2013

LE GRAND BESANÇON 28

La Presse Bisontine n° 140 - Février 2013

SAINT-VIT Pascal Routhier “Notre capacité d’investissement a été divisée par deux”

de la réduction des marges de manœuvre finan- cières. Des projets que nous étions capables de réaliser en un an sont lissés désormais sur trois ou quatre ans. Cela risque de peser sur les pro- chaines élections. Beaucoup de maires vont se remettre en question. En ce qui me concerne, je veux rester optimiste. Je ne suis pas maire pour la gloire mais pour le plaisir de m’investir pour la collectivité. C’est un sacerdoce passionnant et riche en relations humaines. L.P.B. : Êtes-vous prêt à repartir pour un prochain man- dat de maire ? Avez-vous l’intention de briguer une fonc- tion de sénateur ou de député ? P.R. : Je n’ai pas d’ambition politique particuliè- re. Je veux terminer ce mandat dans les meilleures conditions avec des moyens réduits. Pour le res- te, je n’ai pas pris de décision. L.P.B. : Vous avez toujours conservé une activité profes- sionnelle en plus de votre mandat de maire. Quel est votre point de vue sur le statut de l’élu ? P.R. : Il est fondamental qu’un statut de l’élu soit défini en France comme c’est le cas en Allemagne où le cumul des mandats est pros- crit et où le maire est embauché par la ville. Une fois son mandat terminé, il retrouve son travail. Peut-être que cela arrivera dans notre pays avec la réforme des collectivités qui s’impose. Il fau- dra bien sauter le pas et revoir l’organisation des collectivités territoriales. Des fusions sont à envisager entre le Conseil général, le Conseil régional. À mon sens, de pareils regroupements se feront aussi à l’échelle intercommunale. diminue. Les explications du maire Pascal Routhier sur la situation. La réforme de la taxe professionnelle pénalise des communes comme Saint-Vit qui misent sur le développement économique. Les marges de manœuvre financières se réduisent et la capacité d’investissement

crèche comme Saint-Vit a un coût de fonction- nement de 500 000 euros par an. Il est compa- rable à celui d’une piscine. L.P.B. : Le seul levier fiscal que vous maîtrisez encore est celui de la fiscalité des ménages. Faut-il comprendre que demain, dans les communes, ils paieront pour les entre- prises ? P.R. : La seule solution en effet serait d’augmenter l’impôt des ménages. En 12 ans, nous nous sommes efforcés à Saint-Vit de cantonner la hausse de 1 % par an, car une fois encore, les recettes liées au développement économique nous permet- taient de le faire. Si demain il n’y a pas d’évolution économique et que les dotations d’État baissent, cela va poser des problèmes aux communes. L.P.B. : Même si le levier économique est moins rentable pour une commune comme la vôtre, allez-vous continuer à la développer ? P.R. : Nous allons continuer à faire la part belle à l’économie. On veut créer de l’emploi pour que les gens qui s’installent dans la commune puis- sent aussi y travailler. Il y a un vrai développe- ment économique sur toute la R.D. 273 entre Besançon et Saint-Vit et c’est tant mieux. L.P.B. : Au regard du contexte, être maire demain n’aura rien d’une partie de plaisir ? P.R. : Les maires de demain seront des super-ges- tionnaires. Ils continueront d’imposer le ryth- me de développement de leur commune mais ils le feront avec les moyens du bord. Depuis 2010, nous gérons au jour le jour le budget avec les services, c’est un impératif. Je suis inquiet, car je ne sais pas demain ce que nous serons en mesure d’apporter à nos habitants compte tenu

L.P.B. : Dans quelle mesure la réforme de la fiscalité et notamment de la taxe pro- fessionnelle pénalise-t-elle votre commune ? P.R. : Notre capacité d’investissement a été divisée par deux. Hier, nous arrivions à inves- tir 3 millions d’euros par an. Aujourd’hui, nous sommes limités à 1,5 million d’euros. C’est la conséquence de la réforme de la taxe pro- fessionnelle. Je regret- te que cette réforme, qu’il fallait faire, mais différemment sans dou- te, n’ait pas été testée avant d’être appliquée. Elle est le fruit de tech-

L a Presse Bisontine :Vous faites partie de ces maires qui ont placé l’économie au cœur de leur mandat. Avec votre équipe municipale, vous avez dévelop- pé deux grandes zones d’activité économique sur Saint- Vit ces cinq dernières années (La Foulottière et Vaubre- not). Avez-vous d’autres projets ? Pascal Routhier : Nous avons développé trente hec- tares de zone d’activité. Il en reste cinq à amé- nager. On s’est reversé la possibilité de pour- suivre ce développement à certains endroits du territoire communal et intercommunal. Mais nous ne nous lancerons dans un nouveau projet de zone qu’à la seule condition qu’il y ait de la demande des entreprises. Aujourd’hui, notre priorité est l’emploi. Pascal Routhier ne sait pas encore s’il briguera un nouveau mandat de maire.

nocrates qui utilisent des formules mathématiques pour obtenir un résultat. Mais on oublie que der- rière ce genre de réforme, il y a des hommes et des territoires qui en pâtissent. Plus largement, je pen- se qu’il est impératif de revoir com- plètement les règles de fiscalité et de les uniformiser à l’échelle d’un territoire. Des communes comme les nôtres, qui sont des bourgs- centres, sont confrontées à une aug- mentation des dépenses de cen- tralité et à des recettes fiscales qui baissent. À titre d’exemple, une

“Cela risque de peser sur les pro- chaines élections.”

Propos recueillis par T.C.

LANTENNE-VERTIÈRE 18 767 euros Émilie Fauconnet gagne la vitrine au Juste Prix Il n’aura fallu que 21 secondes à la jeune femme originaire de Lantenne-Vertière pour remporter la vitrine du Juste Prix.

Un grand moment de bonheur pour cette candidate qui est fan du jeu de T.F.1 depuis l’âge de quatre ans.

É milie Fauconnet n’en revient pas encore. Elle est sur son petit nuage depuis qu’elle a eu la chance de gagner la vitrine du Jus- te Prix dont elle a trouvé la valeur exacte de 18 767 euros en 21 secondes seulement sur les trente qui lui étaient imparties. Sur le plateau de T.F.1, “ça a été une explosion de joie, l’aboutissement d’un rêve” raconte la jeune fem- me de 29 ans qui s’est jetée en pleurs dans les bras deVincent Lagaf, l’animateur du jeu. “J’étais tellement concentrée. Les amis qui m’accompagnaient sont venus me retrouver. D’un coup, j’ai relâché toute la pression” se souvient la jeune femme qui s’était entraînée chez elle pendant deux semaines avec son mari comme coach . Dans la vie, Émilie Fauconnet est secrétaire médicale au C.H.U. de Besançon en chirurgie cardio-thoracique. Mais elle est aussi fan de cet- te émission qu’elle regarde avec assiduité depuis l’âge de 4 ans. C’est une mordue, et elle l’assume. Après toutes ces années passées assise derriè- re son petit écran à l’heure du Juste Prix, elle

s’est décidée à tenter sa chance à 29 ans. “Je me suis inscrite par Internet. J’ai reçu une convo- cation par mail pour les sélections.” L’invitation lui a permis de découvrir l’envers du décor qui échappe aux téléspectateurs. Pour arriver jus- qu’à la finale comme notre candidate, le par- cours est long. Dès le départ, il faut croire en sa bonne étoile et avoir la baraka. “La production reçoit 1 000 demandes par jour. 5 % seulement des postulants participent à l’émission. Une fois qu’on est sélectionné, il faut passer un premier casting qui réunit une cinquantaine de personnes.

Émilie Fauconnet s’est déplacée à Paris avec six personnes, tous frais payés par la pro- duction. Ses collègues de l’hôpital lui ont rendu hommage dans son service.

La production n’en retient que cinq. Ensuite on participe à un second casting , filmé cette fois.” L’émission a été enregistrée le 15 octobre et diffusée le 28 novembre. Jusqu’à cette date, Émilie Fauconnet avait obligation de ne pas dévoiler les résultats. La jeune femme a su tenir la langue. Elle n’a rien dit à ses amis qui ont découvert à la télévision

sa joie de gagner la vitrine à la suite d’une pha- se finale palpitante entre trois candidats. Concen- trée sur son objectif, elle a raflé le gros lot com- posé d’une voiture d’un sauna, d’une salle de bain et encore d’un voyage en Thaïlande. Elle a décidé de ne rien garder. “Je vends tout ! La sal- le de bain, car nous venons de construire, la voi- ture et le sauna. J’ai choisi de ne conserver que

le voyage dont avons changé la destination pour New-York” annonce-t-elle. Avec le produit de la vente, Émilie Fauconnet s’achètera une nouvel- le voiture. Évidemment, elle continuera de regar- der avec assiduité le Juste Prix en compagnie de sa fille. Âgée de quatre ans, la petite se prend déjà au jeu. Ça promet. T.C.

“Je vends tout !”

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