La Presse Bisontine 140 - Février 2013

La Presse Bisontine n° 140 - Février 2013

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BESANÇON

Une mission de terrain

Le service Hygiène Santé veille sur le logement Dès qu’ils sont confrontés à un problème de logement, les loca- taires sollicitent le service Salubrité Environnement de la Direction Hygiène Santé de la Ville. Humidité intérieure, mauvaises odeurs, gaz, les motifs de plainte sont multiples.

C ela s’appelle le syn- drome de Diogène. Il caractérise une per- sonne, souvent pas intégrée, qui présente un trouble du comportement dont les effets se révèlent dans sa façon de vivre. Les gens qui souffrent de cette pathologie ont une tendance à entasser des objets, tout et n’importe quoi, à les stocker et à ne pas jeter. L’accumulation trans- forme petit à petit leur loge- ment en un véritable taudis à la limite de l’insalubrité. Trois ou quatre fois par an, le service Salubrité Environ- nement de la Direction Hygiè- ne Santé de la ville de Besan- çon est confronté à de pareils cas. “Il nous est arrivé de tom- ber sur des personnes propres sur elles, ayant un travail, mais qui entassaient ses sacs poubelles jusqu’au plafond dans leur appartement.” Face à ce genre de situation, en res- pectant la procédure légale qui semble parfois longue aux voisins, la ville peut faire inter- venir une entreprise de net- toyage via une aide sociale. C’est un exemple parmi d’autres rencontré par les agents du service salubrité environnement dont la mis- sion quotidienne est de par- ticiper à la lutte contre l’habitat indigne. Leur action de terrain est bien organisée. La plupart du temps, ils sont sollicités par des locataires qui se plaignent d’un problè- me qu’ils rencontrent dans

leur logement.

Soucis

organisée autour de la C.A.F., de l’A.R.S., de l’assistante sociale du département et encore de la préfecture. Lors de cette concertation, en fonction des situations, le préfet peut prendre un arrêté d’insalubrité. “C’est extrê- mement rare” précise le ser- vice Salubrité Environne- ment. Il ajou- te : “En 2012, par exemple, à Besançon nous n’avons eu aucune procé- dure d’insalubrité à Besançon.

“Ses sacs poubelles jusqu’au plafond.”

d’humidité, de gaz, d’infiltration, de mauvaises odeurs, les motifs sont mul- tiples. “Avant de se déplacer, on demande à la personne si elle a déjà contacté par écrit son bailleur pour lui faire part de son problème. Si tel est le cas, le locataire nous saisit par courrier et nous nous ren- dons à son domicile pour fai- re un état de la situation” pour- suit la Direction Hygiène Santé. Son intervention dans le contentieux suffit souvent à trouver une solution. “Notre objectif est de procéder à des tentatives de règlement à l’amiable et de faire avancer le dossier au bénéfice de l’occupant et du propriétaire.” Le rapport 2011 du service stipule que 218 plaintes ont été instruites dont 94 rela- tives aux immeubles et 124 suspicions d’insalubrité géné- rale. On apprend que les plaintes et notamment celles relatives à l’humidité et à la vétusté des logements consti- tuent “la première source de mécontentement chez les loca- taires. Ce phénomène s’aggrave en raison de la crise écono- mique et de l’augmentation constante du coût des éner- gies. Les personnes souvent démunies, utilisent des appa- reils de chauffage d’appoint fonctionnant souvent au pétro- le et dégageant beaucoup de vapeur d’eau.” 46 dossiers bisontins ont fait l’objet d’un examen par la commission lutte contre l’habitat dégradé. Elle est

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de logements insalubres en ville, mais nous n’en avons pas eu obligatoirement connaissance.” Beaucoup de personnes portent plainte, convaincues que leur loge- ment est insalubre. Mais il y a un monde entre le res- senti d’un locataire et la réa- lité de la qualité du logement. Un problème de gaz, même s’il entraîne une gêne, ne relè- ve pas de l’insalubrité, du péril ou d’une question de decence.

Le syndrome de Diogène consiste à entasser des objets, tout et n’importe quoi chez soi.

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