La Presse Bisontine 140 - Février 2013

22 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 140 - Février 2013

ORIGINAL

Pour que jeunes et vieux s’entraident

Habitat 25 lance le logement social intergénérationnel À Montfaucon, le bailleur social implanté depuis 91 ans dans le Doubs livrera quatre logements intergénérationnels. Il s’agit d’un concept novateur où les jeunes locataires apporteront un appui aux personnes âgées. C’est un pari pour l’enseigne.

Les 27 logements rue des Érables créés à Auxon-Dessous, lauréats 2011 du Palmarès départemental de l’Architecture et de l’Aménagement du Doubs.

26 logements collectifs et pavillonnaires, Le Carboussot à Franois avec chauffe-eau solaire individuel pour 6 pavillons.

E st-ce une solution à l’isolement ? Sans doute. Si Habitat 25 n’a pas la prétention de révolu- tionner la cohésion sociale entre ses locataires, elle lance une opéra- tion originale : la maison intergéné- rationnelle. “On essaye de retrouver la cohésion sociale qui existait dans les familles rurales d’avant la révo- lution industrielle” dit Paul Coizet, président d’Habitat 25. La France se souvient des consé- quences de la canicule de 2003 où des personnes âgées, esseulées, avaient péri faute d’accompagnement. “Atten- tion, il ne s’agit pas d’une maison

médicale” rapporte de son côté le direc- teur d’Habitat 25 qui gère 9 800 loge- ments dans le Doubs dont 3 800 sont situés dans le Grand Besançon et 3 200 dans la capitale. C’est à Montfaucon que cette nouvelle demeure sera construite où Habitat 25 a racheté une vieille bâtisse dans laquelle quatre logements neufs seront proposés à la location. “Le rez-de- chaussée sera réservé aux personnes âgées et l’étage aux plus jeunes, explique le bailleur social. Les plus jeunes auront une mission d’appui et de surveillan- ce. Les personnes âgées pourront ain- si rester à la maison. Et par leur sages-

ture. D’ici à fin 2013, 38 logements neufs seront proposés au 60, rue de Chalezeule (Clairs-Soleils) et 8 à Vai- re-le-Petit.

de chauffage) diminuent, surtout dans le neuf. Le taux d’A.P.L. a été rétabli au même niveau que l’augmentation des loyers, aide supplémentaire pour les locataires. Habitat 25 veille éga- lement à une augmentation raison- née car “le nombre de locataires à faible ressource augmente, témoigne le bailleur social. Il y a un phénomè- ne de paupérisation mais les soucis d’impayés restent faibles car le dis- positif social joue le filet de sécurité” conclut l’office.

se, les anciens apporteront un plus. L’aide va dans les deux sens” témoigne le président d’Habitat 25. C’est un pari pour la structure qui construit 100 logements par an et en réhabilite 400, pour un budget global de 95 millions d’euros, dont 27,4 mil- lions sont réinvestis en travaux. Son patrimoine se stabilise avec des décons- tructions suivies de constructions à l’image de quartier Brûlard. 130 loge- ments ont été supprimés avenue Île- de-France (Planoise) et 40 autres le seront à Novillars. “Dans les quatre prochaines années, il n’y aura pas d’autres démolitions” annonce la struc-

Offrir du neuf per- met de mieux louer. Le 31 décembre 2011, 727 logements étaient vacants, un pourcentage assez faible. À l’inverse, le neuf occasionne un prix de location plus élevé (+ 10 % en 10 ans) même si les charges (notamment

8 logements neufs rue de Chalezeule.

E.Ch.

CASSE-TÊTE Moderniser son parc pour mieux louer Néolia chasse la vacance et reconstruit Les logements vides ont coûté 1 million d’euros à Néolia en 2012 qui a fait de la lutte contre la vacance une priorité. Entretien avec le bailleur social qui gère 5 560 logements à Besançon.

Néolia va livrer trois bâtiemnts neufs entre le quartier Saint- Claude et la rocade.

A vec 20 000 logements sociaux en Franche-Com- té dont 7 000 dans le Grand Besançon, Néo- Le parc de logements à Besançon 5 560 logements Néolia à Besançon 1 800 à Palente-Orchamps, 1 200 à Planoise et 800 à Montrapon 1 440 logements dans le Grand Besançon

lia fait partie des plus grands bailleurs sociaux du départe- ment. Un patrimoine diversi- fié, allant de bâtiments des années soixante à des ensembles dernier cri à l’instar des réali- sations en cours dans le quar- tier des Chaprais, aux Montar- mots, à Velotte, aux Haut-du-Chazal, ou à Témis. En 2012, Néolia social s’était lancé un défi : lutter contre la vacance de ses logements, un mal qui gangrène ce marché. La structure y est partiellement parvenue en passant de 200 logements non loués à moins d’une centaine. “200 logements non loués coûtent environ 1 mil- lion d’euros par an. C’est une somme que nous ne pouvons pas

réinvestir pour moderniser les autres appartements” rapporte Hervé Constantin, directeur ter- ritorial patrimoine locatif Sud Franche-Comté. Bénéficiant d’un patrimoine diversifié réparti à Palente-Orchamps (1 800 loge- ments), Planoise (1 200) et Mon-

ment” témoigne le bailleur social. Malgré des démolitions - 120 logements supprimés aux Orchamps pour 80 reconstruits – Néolia étend son parc immo- bilier avec en 2013 la sortie des Essarts l’Amour (Châteaufari- ne - 20 logements) ou encore les Montarmots (30). Elle vend éga- lement ses biens via la location- vente.À Planoise, sur 36 H.L.M. mis en vente par la structure, 34 ont trouvé preneur. Preuve que le résident en habitat social ne se sent pas si mal.

preneur, le bailleur social a notamment réhabilité. Il dépen- se environ 500 000 euros par an pour travaux. Moderniser, c’est une des conditions. L’autre consiste à repenser la disposi- tion de certains logements. Aujourd’hui, les grands appar- tements de type T4 voire T5, qu’ils soient implantés à Pla- noise ou à Palente, ont davan- tage de difficultés à trouver pre- neur. Les familles monoparentales préfèrent des surfaces plus petites car moins coûteuses. En conséquence, Néo- lia s’adapte. “Nous avons par

exemple fait évoluer un T3 de 47 m 2 en un grand T2” explique le directeur. Des mesures payantes bien que le client soit exigeant. Néanmoins, certains quartiers ont plus de difficultés à attirer. C’est le cas de Planoi- se. “On arrive toujours à louer à Planoise, mais il faut un peu plus de temps que dans d’autres lieux. Il faut compter environ 8 à 10 visites.” Autre phénomène : la rotation des locataires, en hausse. “Il est de plus en rare de voir une per- sonne ou un couple rester toute sa vie dans le même apparte-

trapon (800),Néo- lia est également présent dans le Grand Besançon et notamment à École-Valentin, Devecey, Saint- Vit et Dannema- rie-sur-Crète. Pour parvenir à mieux louer les appartements qui ne trouvaient pas

“4 000 à 5 000 emplois supplémen- taires.”

E.Ch.

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