La Presse Bisontine 140 - Février 2013

La Presse Bisontine n° 140 - Février 2013

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ANNIVERSAIRE Grand Besançon Habitat 60 ans de logement social L’ex-office municipal H.L.M. de Besançon, rebaptisé Grand Besan- çon Habitat, a été créé en 1952 en pleine période de pénurie de logements. Le regard sur ces logements “modernes” a bien évolué.

AMBIANCE Des délits mineurs qui excèdent la population Cette minorité qui pollue les quartiers Aux 408, on flingue les portes

gées. “Avant, je promenais mon chien ici. Cela a bien changé” regrette l’un deux. La Ville a bien créé un espace de jeux pour enfants. Mais selon les habitants, le compte n’y est pas. Selon eux, le communautarisme gran- dit, tout comme l’insécurité. En 2009, deux jeunes gens avaient écopé d’un an de prison ferme pour avoir agressé un agent de sécurité. Une bagarre entre deux communautés avait également éclaté. Sur le terrain, les associations rappellent le tra- vail qu’elles réalisent. C’est le cas de l’association “Brûlard ensemble” présidée par Michel Omouri qui favorise l’activité sur le quartier et le lien social entre les générations en

D ans le quartier des 408, le mot d’ordre des habitants est le suivant : “Je m’occupe de moi, pas des autres, et tout va bien.” Parole d’un résident qui demeure ici depuis 10 ans. S’il avoue se sentir bien à la Grette où il peut faire ses courses, acheter ses médicaments, conduire ses enfants à l’école, il espère néanmoins démé- nager dans le courant de l’année. “Je vis au 10 ème étage et pendant plusieurs semaines, notre ascen- seur n’a pas fonctionné” dit-il fatigué. Lorsque la discussion est engagée en plein centre du quartier, on nous indique qu’il vaut mieux ne pas trop s’afficher. Pour autant, per- sonne ne nous demandera de quitter les lieux. “Depuis que j’habite ici, je n’ai jamais eu de pro- blèmes, nuance un autre venu s’adjoindre à la conservation. Je peux rentrer en pleine nuit, il n’y a aucun risque” dit cet autre résident. Les deux hommes, la quarantaine, confirment néan- moins la vétusté des locaux dans lesquels ils résident avec leur famille. “Ils sont humides. Et regarder toutes ces fenêtres cassées. Il y a des dégradations” disent-ils avant de nous conduire derrière un bâtiment qui fait office de dépotoir pourtant régulièrement débarrassé par Grand Besançon Habitat. Sous les fenêtres, des ordina- teurs cassés jonchent le sol, un vélo d’appartement et des couches pour bébés usa- de garage avec des armes à feu. À Fontaine-Écu, on fait du rodéo en moto ou on désosse et répare les voitures au pied des immeubles. Mis à part cela, les habitants se sentent bien chez eux.

A l’époque, ils représentaient lemust du confort :du chauf- fage central,une salle de bain, parfois même un ascenseur : les logements du parc public bison- tin ont vieilli,parfoismal,à l’image de ceux qui seront démolis cette année dans le quartier de Fon- taine-Écu et ils ne représentent plus le rêve de confort. Et pour- tant. Le 5mars 1952, laVille de Besan- çon créait l’office municipal de H.L.M. afin de répondre aux besoins en logements des Bison- tins. L’office s’est rapidement enga- gé dans les grands chantiers ouverts par les politiques publiques. Notamment dans la constructiondes grands ensembles destinés à faire face à la pénurie de logements qui sévissait en ces périodes de plein-emploi et de for- te natalité. Entre 1960 et 1975 se construisent les barres de Fon-

taine-Écu, les immeubles de Clairs-Soleils, ceux de Palente, de la Grette (les 408) et la Z.U.P. dePlanoise.Plus de 3 000 loge- ments, “grands, clairs et bien équipés” sortent alors de terre. C’est aussi l’époque où on lutte contre l’insalubrité des logements du centre ancien,

direction de G.B.H. Plus tard, les premières opérations de réhabi- litation sont lancées, avec plus ou moins de succès : avec les pro- grammes “Habitat et vie sociale” , puis “Développement social des quartiers” lancés entre 1977 et 2000, des réhabilitations d’envergure sont engagées sur Fontaine-Écu, Clairs-Soleils et la Grette.Au début des années 2000, on commence à raisonner agglo- mération avec les premiers pro- grammes locaux de l’habitat (P.L.H.). C’est ainsi que G.B.H. gère aujourd’hui plus de 200 loge- ments dans les communes de la périphérie bisontine. Le bailleur social bisontin est ensuite impliqué dans le pro- gramme national de rénovation urbaine lancé par les gouverne- ments de droite. Dans ce cadre, “deux opérations d’envergure sont conduites sur les quartiers de Clairs-Soleils et de Planoise.” G.B.H. va, entre 2003 et 2013, déconstruire 599 logements, en réhabiliter 999 et en recons- truire 406 nouveaux sur diffé- rents quartiers. Les premières barres de Planoise sortiront de terre dans les années soixante.

599 logements déconstruits en dix ans.

organisant par exemple un vide- greniers chaque année. Un travail de fond nécessaire. Quant à Fontaine-Écu dont une partie de la population a déménagé (avant la déconstruction), le lieu paraît désert. Sur le parking, seules quelques voitures sur cales témoignent d’une activité et quelques rodéos en moto troublent la quiétude. Inoccupée, la tour est néanmoins squattée et les der- nières familles sont nostalgiques de quitter leur lieu.

Les associa- tions ont un rôle primordial.

grâce notamment à la loi Mal- raux. “Grand Besançon Habitat a réhabilité de nombreux immeubles dans la Boucle et dans le quartier Battant, et gère ain- si aujourd’hui plus de 300 loge- ments au centre-ville” indique la

Dans les caves des 408, des individus ont tiré à balles réelles sur une porte de garage.

DU 09 JANVIER AU 12 FÉVRIER 2013

*sur articles signalés en magasin

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