La Presse Bisontine 140 - Février 2013

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n° 140 - Février 2013

LE FEUILLETON DU TRAM

Plus de cohérence

L’association des usagers fidèle à ses convictions L’A.U.T.A.B. (association des usagers des

transports de l’agglomération bisontine) a toujours été pour le tram. Elle tire des plans sur l’avenir et souhaiterait voir émerger le principe d’une gouvernance unique qui organiserait le réseau de transports en commun au-delà de la ville.

D ès le départ, dans le débat du tram, par la voix de ses représentants locaux, la Fédération Nationale des Usagers des Transports (F.N.A.U.T.) a choisi son camp : celui des “pour”. Il ne fait aucun doute pour cette association que la communauté d’agglomération du Grand Besançon a eu raison de préférer le tram-fer aux bus à haut niveau de service (B.H.N.S.). pour desservir la ville d’est en ouest. Sa seule déception est le tracé, sur une partie au moins, qui ne sillonne pas la Boucle comme cela avait prévu ini- tialement puisqu’il passait place du 8 septembre et rue Charles Nodier. On se souvient que ce parcours avait dû être modifié à la demande de l’État.

“L’itinéraire a été choisi en fonction d’une desserte maximale. Il va passer dans des secteurs comme la Grette qui sont en devenir. Dans ce quartier, l’armée a cédé 30 hectares de terrain et les 408 où le taux de vacance des logements dépasse les 20 % doivent être reconsi- dérés” observe Patrick Noblet, prési- dent de l’A.U.T.A.B. (association des usagers des transports de l’agglomération bisontine), l’antenne locale de la F.N.A.U.T. Outre une capacité de transport de voyageurs supérieure, le tram-fer pré- sente selon l’association un avantage que le bus n’a pas. “Il est au gabarit S.N.C.F. Cela signifie qu’il peut rouler sur les voix ferrées” remarque Mon- sieur Noblet. Cette compatibilité ouvre

Patrick Noblet, président de l’association des usagers des transports de l’agglomération bisontine.

des perspectives au tram. “On peut imaginer qu’il desserve demain d’autres secteurs du Grand Besançon comme Saône, Roche-lez-Beaupré ou Saint-

mètres, ce qui sera fait en 2014, avec six mois d’avance sur le calendrier pré- vu (voir pages 6 et 7). Son ouverture sera suivie de la création d’une liai- son pour bus en site propre entre Temis et la Gare Viotte via la cité universi- taire. Toutefois, une projection vers ce futur idéal dans lequel il y aurait une inter- connexion fluide entre les différents moyens de transport au bénéfice des usagers, permet de mettre en exergue les difficultés qu’il y a à construire un réseau au-delà des limites d’une ville. Par exemple, pour que les habitants du plateau de Saône utilisent davan- tage les transports en commun, il fau- drait qu’ils disposent d’un parking- relais où stationner leur voiture et “que la fréquence de la ligne de T.E.R. Val- dahon-Besançon augmente” précise encore Patrick Noblet. L’efficacité du réseau dépend aussi de la capacité à faire concorder des horaires entre les différents moyens de trans- port et à créer une politique tarifaire cohérente et incitative. Un vrai chal- lenge dans un contexte où la Région, le Département, l’Agglo sont toutes à leur niveau des autorités organisa- trices de transport. Elles ont chacune une compétence dans ce domaine. Selon le président de l’A.U.T.A.B, il y a tout intérêt à clarifier cette organi- sation au bénéfice des transports en commun. “Pour cela, on attend l’acte 3 de la décentralisation qui doit dési- gner une autorité compétente, régio- nale, dans l’organisation des trans- ports. Ceci étant, un travail est déjà fait en matière d’information à desti- nation des usagers via des sites Inter- net comme Mobilignes.Mais il y a enco- re beaucoup d’efforts à faire car cela ne résout pas le problème de coordi- nation entre les bus et les trains par exemple” remarque-t-il. La solution à ces difficultés se trouverait donc dans la création d’une gouvernance unique qui organiserait le réseau de trans- port en commun à l’échelle d’un terri- toire et définirait la politique tarifai- re. Le tram roulera avant qu’une telle structure ne voie le jour. C’est déjà ça. T.C.

Vit. Dans le cadre du tram-train, il n’est pas impossible d’envisager des haltes ferroviaires à hauteur du futur quartier Vauban, de Saint-Ferjeux ou du pôle santé” ajoute-t-il. Sa réflexion à long ter- me n’a pas de réalité immédiate. La pre- mière étape avant de parler d’avenir est la mise en service de la ligne de 14,5 kilo-

Il faudra du temps pour créer un réseau de transport en commun cohérent qui dépasse les

“Beaucoup d’efforts à faire.”

frontières de la ville.

Made with FlippingBook Online newsletter