La Presse Bisontine 140 - Février 2013

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 140 - Février 2013

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SOCIÉTÉ

Une nouvelle association

Psychiatrie citoyenne : “On a besoin de vous” Pour briser enfin le tabou qui pèse sur les personnes atteintes de maladies mentales, l’association régionale pour une psychiatrie citoyenne recrute des bénévoles soucieux de donner de leur temps à cette cause.

L a psychiatrie. Rien que le mot effraie. Des malades mentaux, des schizo- phrènes, des “fous”…Que n’emploie-t-on comme qualifi- catifs pour nommer ce qu’on ne connaît en fait pas du tout. Et si on installait l’hôpital de Novil- lars au cœur de Besançon ? On assisterait certainement à une levée de boucliers des Bisontins. C’est justement pour aller au- delà de tous ces préjugés qu’est née cet automne l’association régionale pour la psychiatrie citoyenne (A.R.P.C.). Son but : informer, sensibiliser le public à tous les aspects de la psy- chiatrie dans la logique de vivre ensemble et promouvoir une citoyenneté active pour amélio- rer les systèmes sanitaires et sociaux existants. Difficile mis- sion à laquelle se sont attelés quelques Bisontins, persuadés que les malades ne devaient pas être cachés et que c’est l’ignorance qui est la cause de tous les fan- tasmes. “Dans notre société, on

a peur de la folie, de plus en plus. Les choses ne s’amélioreront que si le regard des citoyens chan- ge” noteMarie-Noëlle Besançon, psychiatre à l’origine de l’association Les Invités au fes- tin et membre de cette nouvel- le association qui se veut avant tout citoyenne. Ses membres sont d’abord des citoyens dési- reux de s’impliquer à faire évo- luer les mentalités. Pour elle, la psychiatrie doit être l’affaire de tous. Parmi ces

but de mon implication dans cet- te nouvelle association, c’est jus- tement de rencontrer des gens différents, de mettre en applica- tion ma sensibilité de fraternité et de m’engager” commente-t-il. Le combat de cette association naissante, c’est donc de lutter contre l’exclusion. Pour y par- venir, elle a besoin de renforcer ses effectifs. Le grand souci de la psychiatrie, c’est d’être un peu le parent pauvre de la médecine. “C’est vraiment unmonde à part, pour- suit Jean Girardot. Dès que quel- qu’un est coiffé du terme de schi- zophrène, il passe dans un autre monde, il ne fait plus partie de la société. C’est contre cela que nous voulons lutter, d’autant que les problèmes psychiques tou- chent beaucoup de monde.” On estime à 25 % le nombre de per- sonnes qui seront un jour tou- chées par des problèmes d’ordre psychique. En France, 1 % de la population, soit 600 000 per- sonnes sont atteintes de schi-

Jean Girardot et Marie-Noëlle Besançon sont deux des fondateurs de cette nouvelle association. À droite, François, tout nouveau membre.

600 000 personnes sont atteintes de schizophrénie.

citoyens, Jean Girardot. À ce petit-fils, fils et père de méde- cin, lui-même ancien kinési- thérapeute, “le monde de la psychiatrie était totalement inconnu. Dans mon métier, en fait, j’étais cou- pé des autres. Le

zophrénie, et 600 000 autres de troubles bipolaires (dépression nerveuse). Des chiffres que beau- coup ignorent parce que lesmala- dies mentales restent souvent cachées, mises en marge. “Il ne faut pas avoir peur de ces per- sonnes malades, ce sont souvent des personnes très intelligentes. Les intégrer dans la société est la meilleure des choses” estime Marie-Noëlle Besançon, elle qui œuvre depuis plus de vingt ans pour cette cause à travers les

maisons-relais qu’elle a ouvertes avec son époux à Besançon et à Pouilley-les-Vignes. Ces struc- tures ont prouvé leur efficacité, d’autres semblables devraient ouvrir prochainement dans plu- sieurs régions de France. Les membres de l’A.R.P.C. veu- lent aller plus loin encore en espérant qu’avec le renfort d’autres bénévoles, cette sensi- bilisation fasse tache d’huile. “Nous voulons labourer le champ de la citoyenneté” termine Jean

Girardot. L’association a prévu de mettre sur pied dès le début de l’année des rencontres dans les maisons de quartier et d’organiser des conférences sur ce sujet capital qui relève tout simplement d’une idée simple et fraternelle de la citoyenneté appliquée à tous. Pour devenir membre de l’association, contacter ses res- ponsables sur arpc.fcorange.fr ou au 06 82 58 14 63. J.-F.H.

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