La Presse Bisontine 139 - Janvier 2013

La Presse Bisontine n° 139 - Janvier 2013

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IMMOBILIER 283 500 euros Le patrimoine religieux intéresse les investisseurs L’ancienne église des Carmes est en train d’être vendue, Grande rue à Besançon. Ce genre de biens d’exception se fait rare. Chacun donne lieu à des réhabilitations réussies.

Mathieu Allard, de l’agence Vauban, dans l’église des Carmes : “Il est très rare d’avoir à vendre ce genre de biens.”

L e clergé n’a pas attendu le XXI ème siècle pour exploi- ter à des fins pécuniaires ou commerciales ses pro- priétés. Dès 1783, les religieuses des Carmes installent au rez- de-chaussée de leur église, tou- jours située à l’angle des Gran- de rue et rue de la Préfecture, des commerces afin de percevoir

chapelle latérale de 40 m 2 , en plein centre-ville, avec fenêtres en ogive d’origine dans le plus pur style gothique, le tout pour 283 500 euros. Plusieurs acqué- reurs potentiels se sont mani- festés auprès de l’agence Vau- ban, responsable de la vente. “Après trois semaines de visite, ce futur appartement d’exception a

quelques revenus. Ces empla- cements commerciaux existent toujours, tout comme l’église, aujourd’hui désaffectée et reve- nue au privé. L’intérieur de cet édifice construit au XV ème siècle est d’ailleurs sur le point d’être vendu.Unemagni- fique surface de 230 m 2 , au pre- mier étage, assortie d’une petite

seconde vie grâce à des promo- teurs locaux. À l’image de la société Pierre et Vie qui s’est fait une spécialité de rénover les biens d’exception, dont quelques- uns issus du patrimoine reli- gieux. C’est ainsi que le Carmel et Sainte-Ursule, rue Pasteur, ont été transformés en logements de standing. Même esprit avec Habitat 25 qui avait réhabilité le cloître du Refuge, rue de la Vieille-Monnaie.

trouvé preneur. Il se vendra au prix affiché” noteMathieuAllard, responsable de l’agence bisonti- ne. Ce n’est pas tous les jours qu’une agence peut commercialiser ce genre de biens hors du commun avec ses 6,30 m de plafond, aisé- ment transformable en loft unique, moyennant quelque 200 000 euros de travaux selon les estimations.Plusieurs anciens sites religieux ont trouvé une

Le futur appartement est situé au premier étage, au-dessus des magasins.

BESANÇON Communautés religieuses Un patrimoine lourd à gérer Les communautés religieuses de Besançon et du Grand Besançon se séparent petit à petit de leur patrimoine imposant. À une époque,Besançon était connue pour être la ville des cornettes et des képis.

me les Sœurs de Jésus Servi- teur deMontferrand-le-Château (N.D.L.R. : elles sont nées de la réunion de cinq congrégations). Elles ont légué deux maisons dans l’enceinte du couvent, dont une à l’association chrétienne, pour qu’elles soient transfor- mées en E.H.P.A.D. de 110 et 50 places. “Ne serait-ce que du point de vue de notre âge, on ne peut pas gérer ces bâtiments égale- ment coûteux en entretien” disent- elles. Les propos récents de Cécile Duflot, ministre du Logement qui a formulé le souhait que l’église ouvre ses locaux à l’hébergement d’urgence aga- cent la petite communauté reli- gieuse. “Dire cela, c’est mécon- naître notre action et notre vie. Nous avons toujours agi pour la société. Dès que nous nous sépa- rons d’un bâtiment, c’est pour qu’il soit transformé pour servir un intérêt général. C’est le cas avec les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.”

Les sœurs et les militaires sont moins nombreux qu’il y a un siècle, mais le patrimoine est resté. Les bâtiments sont deve- nus bien grands pour les com- munautés religieuses dont la population diminue inexora- blement. Il faut entretenir ces ensembles immobiliers. “C’est toujours très difficile” confient les Sœurs de la Charité instal- lées à Saint-Ferjeux. Certaines, comme les Clarisses, ont même quitté la capitale régionale.Elles ont vendu leur monastère de la rue du Chapitre pour prendre leur retraite à Ronchamp où elles ont fondé une fraternité internationale à proximité de la chapelle imaginée par Le Cor- busier. Le produit de la vente de l’ensemble immobilier qu’elles possédaient au pied de la Cita- delle a contribué au financement de leur nouveau couvent dessi- né par l’architecte Renzo Piano. D’autres encore se séparent petit à petit de leur patrimoine com-

Les Sœurs de la Charité disposent encore d’un vaste ensemble immobilier à Saint-Ferjeux.

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