La Presse Bisontine 138 - Décembre 2012

SANTÉ

La Presse Bisontine n° 138 - Décembre 2012

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PRÉVENTION SANTÉ

Un bus gratuit pour les fêtards

Le Saint-Bernard des nuits bisontines Étudiants et fêtards peuvent s’amuser : la boîte de nuit de Besançon

Le gérant de la discothèque la 8e Avenue a acheté ce bus qui conduit et ramène gratuitement les clients.

“La 8e Avenue” s’est dotée d’un bus pour conduire et ramener gratuitement les clients vers la piste de danse puis chez eux. Deux emplois sont créés.

I l passe par ici et repassera là. Bariolé de publicité, le bus acquis par la disco- thèque “La 8e avenue” située aux Prés-de-Vaux est le nou- veau “Saint-Bernard” des nuits bisontines depuis sep- tembre. C’est une affaire qui roule avec la sécurité comme itinéraire… et un joli coup com- mercial. Le conducteur de cet- te nouveauté se nomme Raoul Sebbagh, responsable de la dis- cothèque située non loin de la Rodia qui a eu l’idée - et les moyens financiers - de se doter d’un véhicule pouvant accueillir jusqu’à 50 personnes pour conduire les fêtards à la boîte puis les ramener chez eux. La navette fonctionne toute la nuit le jeudi, vendredi, samedi. “Le bus va chercher les personnes selon des points de passage et les ramène gratuitement chez eux” explique le gérant. Elle s’arrête à Témis, à l’université, à la City, à l’esplanade, à Gran- velle, devant la Poste et place du 8-Septembre. Les horaires sont consultables sur le site Internet. Les retours se font à 4 heures et 5 heures du matin. La Ville de Besançon et la Préfecture applaudissent des deux mains. Cette initiati- ve privée incite les jeunes à ne pas utiliser leur voiture et per- met de réduire les nuisances nocturnes. “J’ai eu de nom- breuses plaintes de riverains contre le bruit dans l’avenue De Chardonnet. Avec ce bus, les bruits seront limités” dit Raoul Sebbagh qui n’a pas précisé le

montant de son investissement. “C’est quand même l’embauche d’un conducteur de bus et d’une personne qui assurera la sécu- rité dans le bus pendant les tra- jets” poursuit-il. Les vendre- dis et samedis, il se propose également d’aller chercher les clients à leur domicile si ceux- ci sont en groupe et s’ils ont appelé au préalable la boîte de nuit. Un concept… qui permet de drainer davantage de clients. Lorsque l’on connaît la galère pour réserver un taxi la nuit à Besançon, ce nouveau service devrait en ravir plus d’un. D’autres grincent des dents à l’image de certains bars du centre… effrayés que leur clien- tèle quitte plus tôt leur éta- blissement. “Fausse polémique” dit la 8e Avenue. En attendant, les soirées à thème sont rem- plies jusqu’en mars et les étu- diants ravis de danser sans se prendre la tête. “Nous avons organisé une soirée étudiante : le service était excellent. On le refera” témoigne Floriane, une

Ces quatre étudiantes et organisatrices d’une soirée ont profité de ce service.

DÉPENDANCE Une nouvelle technologie La technologie au service de nos têtes blanches dépendantes Vieillir en restant chez soi. L’agence régionale de santé de Franche-Comté veut copier l’exemple du Limousin en mettant nos anciens à la nouvelle technologie. L e Limousin ressemblerait à notre Franche-Comté. Pas en terme de paysage mais de population. C’est

élève de la facul- té de médeci- ne. Ce projet de bus gratuit n’a pas été simple à mettre en place, notamment au niveau des assu- rances. Trente sociétés ont refu- sé de l’assurer… sauf une, la société Allianz.

D’autres grincent des dents.

Sylvie Mansion, de l’Agence régiona- le de santé qui l’annonce : “Comme le Limousin, notre population vieillit plus rapidement que dans le reste de la Fran- ce, c’est pourquoi nous nous sommes rendus dans cette région pilote enmatiè- re d’autonomie et de maintien à domi- cile. Cette dernière a développé des approches innovantes facilitant un maintien à domicile sécurisé. Elles per- mettent d’éviter une institutionnalisa- tion rarement souhaitée par les per- sonnes concernées et souvent plus coûteuse” relate la directrice qui a, le 6 novembre, convoqué professionnels de santé et entreprises à une rencontre sur “les nouvelles technologies au ser- vice de l’autonomie et du maintien à domicile”. But du jeu : mettre en rela- tion les acteurs locaux de santé et les entreprises capables d’innover.Au préa- lable, l’A.R.S. s’est donc rendue dans le Limousin pour constater comment cette région s’était dotée d’une maison témoin équipée de systèmes de domo- tique. Une baisse de 30 % des chutes aurait été constatée là-bas. Cela va d’un chemin lumineux, de bip fixé au

Une société expose ses bracelets per- mettant à la personne âgée d’alerter puis d’être secourue en cas de chute.

E.Ch.

Horaires des navettes : www.8emeavenue.com

chez la personne âgée. Cette techno- logie, la région pourrait elle-même la développer “grâce à nos atouts concen- trés dans les universités ou laboratoires. Je pense par exemple à l’I.S.I.F.C., à l’E.N.S.M.M.” explique Jean-François Robert, président de l’institut régional du vieillissement (I.R.V.). “Ces disposi- tifs sont simples d’installation et d’utilisation et sont d’un coût “raison- nable”. Pour les professionnels, ces nou- velles technologies peuvent aussi impac- ter de façon bénéfique l’organisation des prises en charge” dit l’agence de santé. L’institut supérieur d’ingénieurs de Franche-Comté forme à Besançon 50 ingénieurs par an en biomédical et tech- nologies de santé pour l’industrie et les centres de soin. Une nouvelle option de troisième année, e-Santé et télé- médecine, vient d’être créée, pour ce marché annoncé comme “p ort eur” note unmembre de la société Legrand venu exposer ses produits à Besançon. Le prix des locations de matériel est assez variable, allant de 20 à 45 euros en moyenne selon la technologie.Des socié- tés bisontines sont également à la poin- te dans ce domaine dumédical à l’instar de Covalia ou de For-Age à Saint-Vit. Plus qu’un marché économique, c’est un moyen de répondre au trop faible nombre de places en structures vieillis- santes en Franche-Comté. E.Ch.

cou que la personne peut utiliser en cas de problè- me, chute, oumalaise. En peu de temps, un voisin ou personnel de santé peut intervenir au domi- cile. L’utilisation de la visiophonie peut,elle,évi- ter l’isolement.Un détec- teur de chute ou un dis- positif de géolocalisation (bracelet électronique) peut répondre aux troubles de lamobilité, et des dispositifs de rappels de tâches (pilulier élec- tronique) aident aux troubles de la cognition. Mieux, une simple lampe qui s’allume automati- quement à la tombée de la nuit éviterait l’angoisse

Une diminution de 30 % des chutes.

Sylvie Mansion, de l’A.R.S. et Jean-François Robert (I.R.V., au centre), veulent développer les nouvelles technologies au service de maintien à domicile.

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