La Presse Bisontine 138 - Décembre 2012

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 138 - Décembre 2012

Une “commission spéciale transparence” va conduire les investigations

Chantier du tram : l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Realpolitik Les alliés verts et tous ceux qui ont contri- bué à l’élection de François Hollande en mai dernier sont passés maîtres en matiè- re d’avalement de couleuvres. Qu’ils soient intégrés au gouvernement com- me Les Verts ou en marge, mais alliés de circonstance à l’époque du “Sarko dehors” comme le Front de gauche, toutes ces formations politiques sont en train de constater médusées, que le gou- vernement de gauche qui est au pou- voir depuis six mois n’aura pas mis plus longtemps pour virer de bord et s’avouer que la seule politique qui vaille est pour l’instant la realpolitik . Le gouvernement actuel est logiquement contraint, il fal- lait s’y attendre, d'abandonner ses idéaux pour composer avec la réalité. Une poli- tique modeste et simple vaudra toujours mieux que des utopies trop zélées. Avant de réenchanter le rêve français, une éta- pe s’imposait évidemment : ancrer la France dans la réalité socio-économique mondiale. Alors oui, cela implique des renoncements. Des concepts comme la compétitivité, la baisse des charges et la T.V.A., qui n’avaient même pas été prononcés une seule fois durant la cam- pagne par l’actuel président, deviennent soudain des priorités. Tout cela au grand dam des nombreux partisans d’une “vraie” gauche dont certains doivent se sentir de plus en plus mal à l’aise dans leur costume de ministres. La realpolitik , ça peut aussi être considé- ré, dans une acception moins flatteu- se, comme un manque de vision poli- tique conduisant à un règlement uniquement à court terme des pro- blèmes et qui peuvent s’avérer totale- ment injustes… C’est sans doute ce que penseront les opposants farouches à l’augmentation de la T.V.A. - c’est-à- dire à peu près tous les gens de gauche - qui estiment cet impôt inique. Le gou- vernement Ayrault glisse tout douce- ment vers une politique de droite, sans que ne s’émeuvent plus que cela les syndicats et autres corps constitués pourtant si prompts à réagir en temps normal. La gauche mène une realpo- litik bien éloignée de ses idéaux qui risque de déstabiliser sa base. Pas autant tout de même que les sympa- thisants du camp adverse, l’U.M.P., dont les caciques ont mis au grand jour lors de l’élection de leur chef, l’incroyable félonie qu’ils déploient entre eux, lais- sant un spectacle de désolation à ses pauvres militants. Ou les limites de la démocratie participative. Jean-François Hauser Éditorial

et la sécurité ?

L e 7 août dernier, un auto- mobiliste malchanceux rentrant chez lui rue Trsi- tan-Bernard en voiture laisse passer une dame âgée qui cherche désespérément un passage piéton, inexistant à cet endroit de la rue depuis que les travaux du tram ont été engagés. Son véhicule est heurté par lʼarrière par un autre véhicule arrivant à une vitesse excessive. Il est pré- cipité dans un trou du chan- tier du tram, entraînant la dame âgée de 88 ans avec lui, sans pour autant lʼécraser. Un miracle ! Cette personne restera bloquée durant trois quarts dʼheure sous cette voi- ture, avant dʼêtre secourue

à lʼentrée de cette rue Tristan- Bernard” affirme lʼassociation. Le passage piéton est en effet invisible dans la boue ou la poussière du chantier et le flé- chage et barriérage est incom- préhensible. “Rien nʼa bougé sur le plan de la sécurisation des piétons. Monsieur Fous- seret a décidé dʼorganiser une visite sur place avec ses colla- borateurs. Quand ? Nous ne le savons pas” ajoute lʼassociation de riverains. Si la situation sʼest améliorée sensiblement ave- nue Fontaine-Argent, ce nʼest pas le cas du côté de la place des Déportés. “Sur cette pla- ce, au carrefour de la rue des Deux-Princesses et de lʼavenue Fontaine-Argent, le passage piéton aboutit dans des bar- rières de chantier. Si vous vou- lez rejoindre, à pied, lʼavenue Fontaine-Argent, il vous faut contourner ce trou selon un iti- néraire piéton non sécurisé. Faudra-t-il donc attendre un drame pour que des mesures efficaces soient enfin prises ?” Selon nos informations, la Mai- rie vient de nommer un chargé de mission (à temps partiel) sur cette question de la sécurisa- tion des itinéraires piéton. Quant à lʼautomobiliste dont la voitu- re a été déclarée épave, il attend toujours des nouvelles de la mairie…

par les pompiers : restée consciente, elle pouvait voir ce véhicule suspendu au-des- sus dʼelle, à 30 cm de sa tête. Elle sʼen est sortie avec une vertèbre fêlée, à la nuque. “Pourquoi évoquer ces faits pas- sés aujourdʼhui ?” se deman- de lʼassociation Vivre aux Cha- prais qui sʼest emparée de lʼaffaire. Parce que cet auto- mobiliste nʼarrive pas à obtenir de réponse aux simples ques- tions quʼil pose à la mairie sur le manque flagrant de mesures de sécurité à cet endroit du chantier. “Si depuis le 7 août le trou du chantier a été rebouché, rien nʼa été entrepris afin de sécu- riser la traversée des piétons

La commission sera composée de 9 membres qui étudieront dans le détail les relations entre la Ville et l’association Le Pavé dans la Mare.

L e conseil municipal sʼest prononcé en faveur de la création dʼune “commission spéciale transparence” qui aura pour mission dʼétudier les rela- tions entre la Ville et lʼassociation Le Pavé dans la Mare. Elle sera compo- sée de 7 élus de la majo- rité, du maire, et de deux élus de lʼopposition. Les neuf membres de la com- mission seront assistés du directeur des services, du directeur général adjoint du pôle de gestion, du directeur général adjoint du pôle culture, et de la responsable de la direction coordination administrati- ve a-t-on appris lors du der- nier conseil. Le groupe doit prochainement se mettre au travail. Il est prévu que les investigations sʼétalent sur une durée de trois mois aux termes desquels les conclusions seront ren-

dues. La création de cette com- mission fait suite à la contro- verse suscitée par le conseiller socialiste Jean- Sébastien Leuba lors du conseil municipal du 20 sep- tembre. Il a notamment demandé des explications sur lʼaugmentation des sub- ventions versées par la Vil- le à cette association, jetant un froid dans la majorité. Le sujet est sensible car lʼadjoint à la culture Yves-Michel Dahoui est le mari de Corin- ne Lapp-Dahoui, directrice du centre dʼart contemporain de la place Victor-Hugo. Du fait de cette situation mari- tale, lʼélu est sans cesse sus- pecté de conflit dʼintérêts. La commission spéciale trans- parence devrait lever les doutes ou au contraire déce- ler dʼéventuelles irrégulari- tés dans les relations entre la municipalité et lʼassociation.

L’accident s’est déroulé le 7 août dernier. L’association Vivre aux Chaprais relance le débat.

Tram : 27 commerçants déjà indemnisés

L a commission dʼindemnisation du tramway a été mise en place il y a tout juste un an. Particularité de la commission bisontine par rapport aux commissions de ce type mises en place dans dʼautres villes (Dijon, Angers ou Brest par exemple), elle a été effec- tive dès les travaux de dévoiement des réseaux, donc bien avant la construc- tion de la plate-forme. À ce jour, 56 dos- siers dʼindemnisation ont été déposés. 19 dʼentre eux ont été déclarés irrece- vables, 9 sont toujours en cours dʼinstruction et 27 ont déjà reçu le feu vert pour une indemnisation. Le mon- tant global des indemnisations votées atteint précisément 341 550 euros. “Le délai de versement est environ de trois ans après lʼaccord. 20 commerçants sur les 27 ont déjà reçu leur indemnisation, 250 000 euros ont déjà été versés” pré- cisent les services. Lʼenveloppe prévue

pour les indemnisations, qui fait partie du budget global tram (les fameux 228 mil- lions dʼeuros valeur 2008) dépendra évi- demment du nombre de dossiers au total, mais “la C.A.G.B. a prévu suffisamment large” précise-t-on. À noter que les com- merçants peuvent déposer plusieurs demandes successives à la commission, au gré de leur situation et des travaux en cours devant chez eux. Certaines ten- sions restent toujours palpables avec les commerçants qui ne sont pas directe- ment sur le tracé, comme rue dʼArènes ou rue Claude-Pouillet par exemple. Ils ne peuvent, eux, prétendre à une indem- nisation. La commission dʼindemnisation travaillera encore deux ans, jusquʼà la fin des travaux du tram. Il est difficile de mesurer précisément les dégâts collatéraux provoqués par les tra- vaux du tram pour les commerces instal- lés sur le tracé. Deux dʼentre eux affirment

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine” 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

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Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré : David Aubry, Michaël Gibon. Régie Publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2012 Commission paritaire : 1112i80130

250 000 euros ont déjà été versés aux commerçants.

clairement que le tram a causé leur per- te : Doubs Délices place de la Révolution

(qui avait néanmoins obtenu une indem- nisation) et RapidʼFlore, place Flore.

Crédits photos : La Presse Bisontine, Clinique Saint-Vincent, Grand Dijon, Petits princes, Région Franche-Comté.

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