La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

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TOULON

Près de 200 millions d’euros d’économie “Le bon sens n’est pas de s’offrir un jouet à la mode” Alors qu’elle était prête à investir dans un tramway, la communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée a changé ses plans pour un bus à haut niveau de service (B.H.N.S.). Yannick Chenevard son vice-président explique.

Yannick Chenevard, vice- président de l’agglo de Toulon précise que le choix du matériel rou- lant n’est pas encore fait. La collectivité observe de près ce qui se passe à Metz. (photo T.P.M.).

L a communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée a faitmachine arrière.Voilà bien- tôt deux ans qu’elle a entériné son choix d’investir dans un bus à haut niveau de service, alors qu’elle avait mené à partir de l’année 2000 toutes les études pour un tramway sur fer. Ce revirement de situation a nourri la controverse à Toulon. Yannick Chene- vard assume.Vice-président de l’agglo, il estime que ça valait le coût de réétu- dier le dossier il y a quatre ans. “Lorsque nous avons commencé à réfléchir à un système de T.C.S.P. (transport en site

Beaucoup d’arguments ont pesé en faveur du B.H.N.S., à commencer par la question financière. Pour les 18 kilo- mètres de ligne qui drainent cette agglo de douze communes et de 440 000 habi- tants, l’investissement s’élève à 366mil- lions d’euros,soit unmontant de presque 200 millions d’euros inférieur à celui du tramway. Le coût d’exploitation est lui aussi moins élevé (voir tableau ci- dessous). Le projet est financé en gran- de partie sur le budget principal de l’agglo toulonnaise qui affecte chaque année 120 millions d’euros aux trans- ports, son premier budget. Dans ce dos- sier, elle a très peu recours à la taxe versement transport, “trop aléatoire dans le contexte actuel.” Un des postes sur lesquels la collecti- vité réalise des économies est celui des réseaux enterrés qui sont repris dans le cadre d’un chantier tramway com- me c’est le cas en ce moment à Besan- çon. “Sur les 9 premiers kilomètres du chantier, on gagne 9 millions d’euros sur les réseaux d’assainissement. Cela donne lamesure des questions à se poser quand on choisit unT.C.S.P.” remarque Yannick Chenevard. Le chantier avan-

propre),seule la solution tramway s’offrait à nous. Le B.H.N.S. est apparu plus tard. Il a atteint aujourd’hui sa maturité.

Nous n’avions pas de rai- son de nous obstiner à choisir un tram alors que le bus à haut niveau de service était là et répon- dait à nos attentes. Le bon sens n’est pas de s’offrir un jouet à la mode, mais un outil qui va servir la population en offrant le meilleur rapport coût/service rendu.”

“Les questions à se poser.”

besoin de les mobiliser dans le cadre d’une grande manifestation comme il y en a Toulon, ce sera possible.” Le B.H.N.S. sera complémentaire du réseau de bus existant, premier réseau hybride de France, qui irrigue cette communauté d’agglomération prise entre mer et montagnes. 12 parkings- relais sont prévus soit 5 600 places de parking.Aujourd’hui, le réseau de trans- port véhicule 28 millions de personnes sur ce territoire (contre 18 millions il y a six ans). LeT.C.S.P. transportera plus de 3 000 personnes par heure et par sens.

ce àToulon. La collectivité a déjà inves- ti 120 millions d’euros dans le projet dont 50 millions uniquement dans les acquisitions foncières. La mise en ser- vice de la première partie de la ligne est prévue pour 2014. Ce scénario est donc moins onéreux et n’a pas néces- sité de modifier la déclaration d’utilité publique initialement prévue pour le tram. Au-delà du coût, d’autres argu- ments ont pesé dans la balance en faveur du B.H.N.S. qui offre un niveau de ser- vice équivalent à celui du tram, la sou- plesse d’utilisation en plus. Ce mode de transport n’est pas figé sur une voie. L’itinéraire peut être modifié. “Cela res- te des bus de 24 mètres. Si nous avons

Une photo du carrefour Villevieille à Toulon, où une voie réservée a été créée. (photo Olivier Pastor).

T.C.

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