La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

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Les brancardiers se sentent injustement stigmatisés Une communauté de 4 500 personnes forcément, ça vit. Avec ses joies, ses peines et parfois ses faits divers st ses problèmes judiciaires. L’hôpital Minjoz n’échappe pas à la règle et les brancardiers en savent quelque chose, eux qui se sentent injustement pointés du doigt après la couverture médiatique d’une affaire qui laisse des traces. BESANÇON Après la condamnation pour vol

L’ affaire débute par la condam- nation de quatre brancardiers du C.H.U. Minjoz début sep- tembre. Rappel des faits : les quatre hommes sont soupçonnés d’avoir utilisé contre son gré la carte de self d’une collègue et ont été reconnus cou- pables en première instance. Ils ont déjà interjeté appel clamant leur inno- cence comme ils le font depuis la révé- lation des faits. Jusque-là, pas de pro- blème, la justice travaille et les syndicats n’ont rien à redire. Là où ils bondis- sent, c’est à la lecture de la presse. Vincent Maubert, C.F.D.T., Pascale Letombe, C.G.T. et Jean-Pierre Cou- lot, lui-même brancardier et repré- sentant du syndicat S.U.D. n’en démor- dent pas, la parution du compte rendu dans la presse quotidienne régionale est pour le moins tendancieuse, voire

insultante pour la profession : “Ce sont tous les brancardiers qui sont mis en cause à la lecture de ce papier où il aurait été préférable de parler d’agents hospitaliers pour ne pas stigmatiser une partie du personnel” expliquent- ils. Et leur colère n’est pas calmée dans la suite de l’article où il est fait réfé-

Jean-Pierre Coulot, Pascale Letombe et Vincent Maubert sont unis pour défendre l’honneur des brancardiers.

l’image de la profession” estiment-ils. Au quotidien, la suspicion est là et les personnes mises en cause, encore en activité dans l’hôpital le vivent enco- re plus mal. “Que fait-on de la pré- somption d’innocence ?” interrogent les trois représentants syndicaux indi- gnés par l’indifférence de la direction dans cette affaire. Une direction que d’ailleurs ils n’hésitent pas à interpeller ouverte- ment, revenant à la fameuse preuve vidéo évoquée lors du jugement des quatre agents incriminés. “Un pro-

blème de destruction d’un distributeur s’est produit il y a quelques années avec déjà à l’époque un souci avec ces camé- ras dont les dysfonctionnements sont avérés.” Alors comme un ultime appel, ils concluent : “Personne ne conteste le pré- judice subi par notre collègue infir- mière. Celles ou ceux qui ont pu se ser- vir de sa carte l’ont volée, encore faut-il être sur de leur identité.” Et bien sûr ne pas faire un amalgame qui assimile toute une profession à des voleurs. D.A.

Et comme si le texte ne suffisait pas, le quotidien est revenu sur l’affaire le lendemain avec un dessin de presse mettant en scène deux brancardiers avec au dos de l’un l’inscription “bran- quignole”. Trop c’est trop. Dans un communiqué commun, les syndicats ont demandé un droit de réponse. En vain. Alors ils continuent leur mobilisation pour rétablir l’honneur des 60 brancardiers du C.H.U. : “Tous ont été affectés et sont victimes du regard des autres personnels hospitaliers com- me des patients. C’est terrible pour

rence à des “condamna- tions pour conduite en état d’ivresse” , sans aucun lien ni intérêt dans l’affaire en cause et où il est dit : “s’ils ne sont que quatre à com- paraître…” , laissant pen- ser que d’autres collègues sont passés entre les gouttes alors qu’ils auraient été nombreux à avoir un comportement malhonnête.

Des vidéos contestées.

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