La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

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QUALITÉ

Une nouvelle formation Le “Lean”, ou la méthode des bonnes pratiques Les “bonnes pratiques humaines et industrielles”, issues de la fameuse méthode “Lean” sont désormais enseignées en Franche- Comté. Une formation continue démarre début 2013.

Frédéric Fournier est expert Lean. Avec les fameux post-it com- me support de ce mana- gement par le visuel.

P ensée par le japonaisTaii- chi Ohno au sein des usines Toyota après la guerre, puis théorisée par Daniel Jones et JimWomack, deux chercheurs du Massachu- setts Institute of Technology (M.I.T.), la méthode “Lean” (de l’anglais “maigre”) a commencé à se répandre en France au milieu des années quatre-vingt- dix. “Contrairement à la logique du taylorisme qui consiste à tra- vailler plus vite, la logique du Lean est de travailler mieux, en éliminant tout ce qui est inutile dans le processus de production et en consacrant plus de temps aux choses importantes avec un seul objectif qui est la satisfac- tion du client” résume Frédéric Fournier, consultant bisontin fervent adepte de cette métho- de et animateur d’un club d’entreprises dans le cadre du M.F.Q. (Mouvement français pour la qualité). Cette méthode basée sur l’amélioration continue a désor-

lemoins basique : le post-it. “C’est aussi du management par le visuel. La complexité d’une entre- prise n’entre pas dans un écran, fût-il de 21 pouces” note avec malice Frédéric Fournier. Pour l’expert, “les résultats de lamétho- de sont rapides et les progrès sen-

de de l’automobile depuis une quinzaine d’années. Si elle est au départ principalement des- tinée à l’industrie, elle s’applique aisément dans d’autres secteurs d’activité, de services notam- ment, et mieux encore dans les P.M.E. que dans les grands groupes. Avec l’utilisation qua- si-systématique d’un outil pour

sibles, mais le vrai sujet, c’est que les choses puissent perdurer dans le temps. Pour cela, il faut une vraie implication des sala- riés concernés.Une chose est sûre : la méthode rapporte beaucoup plus qu’elle ne coûte.” J.-F.H.

là pour aider les gens de terrain à augmenter leurs compétences mais c’est à eux, et non pas au manager, de diagnostiquer les problèmes.C’est un profond chan- gement de mentalité pour les sociétés occidentales” ajoute le consultant bisontin. La méthode Lean a trouvé un écho très favorable dans le mon-

mais sa formation, dispensée à l’U.T.B.M. (Université de tech- nologie de Belfort-Montbéliard) depuis cette année. Un diplôme universitaire de niveau Bac + 3 qui s’adresse à des salariés d’entreprise en situation de res- ponsabilité. La formation tota- lise 40 jours par an (deux jours par semaine pendant 20 semaines). La prochaine session démarre au début de l’année pro- chaine, elle peut accueillir 8 sta- giaires. “C’est vraiment de la for- mation pratico-pratique” insiste Frédéric Fournier qui intervient dans ce cursus. Le coût de cet- te formation (environ 7 000 euros) est en général pris en charge par les organismes collecteurs des fonds de la formation profes- sionnelle. La clé de voûte de la méthode lean, c’est le management. Si elle a également suscité la contro- verse, c’est parce que cettemétho- de remet en cause le rôle du management intermédiaire dans les entreprises. “Le manager est

Rens. à l’U.T.B.M. : Maud Tissot au 03 84 58 30 00

TROIS QUESTIONS À…

Sébastien Perrin

“S’il n’y avait pas eu le tram, le B.T.P. aurait licencié” Le secrétaire général de la Fédération régionale des travaux publics (F.R.T.P.) s’exprime à l’occasion de la première édition du carrefour des maires et des élus locaux qui se tient à Micropolis les 18 et 19 octobre.

L a Presse Bisontine : Pourquoi ce car- refour des élus initié par le monde des travaux publics ? Sébastien Perrin : L’idée est de mettre en relation des élus avec les profes- sionnels des travaux publics et du bâtiment. L’idée en ce moment est de trouver les moyens de faire mieux avec moins. D’où le grand thème de ce pre- mier carrefour dédié aux grands enjeux actuels de l’aménagement durable des territoires. Un seul exemple : 27 % de l’eau captée dans la région Franche- Comté est perdue lors de son ache- minement. Il y a une vraie nécessité des collectivités de continuer à inves- tir. L’idée de ce rendez-vous que nous souhaitons pérenniser dans le temps est bien de faire se rencontrer les col- lectivités et les entreprises sur des sujets concrets comme ceux-là. L.P.B. : Un cluster Eco-Chantier a été créé, c’est d’ailleurs lui qui chapeaute l’organisation de ce salon. A quoi sert cette structure ? S.P. : C’est une structure, créée sous forme associative, qui incarne ce par- tenariat entre les entreprises et les collectivités. L’idée est de travailler ensemble sur ces sujets pour trouver les meilleures techniques à mettre en œuvre pour favoriser le respect de

l’environnement et le développement durable. Le cluster prépare la construc- tion d’un éco-pôle qui sera une vitri- ne du savoir-faire technologique des entreprises du B.T.P. Cet éco-pôle sera construit dans le futur quartier des Portes-de-Vesoul. L.P.B. : Comment se porte le secteur du B.T.P. en Franche-Comté ? S.P. : Le T.P. en Franche-Comté, c’est plus de 300 entreprises pour 5 000 emplois directs (plus 800 à 1 000 inté- rimaires selon les périodes), et 750mil- lions d’euros de chiffre d’affaires. En ce moment, tout le monde est inquiet

pour l’année 2013, les perspectives ne sont pas très optimistes. Il est clair que si nous n’avions pas eu un chantier comme le tram, le secteur desT.P. aurait licencié cette année. C’est pourquoi ce genre de rendez- vous à Micropolis peut permettre de regagner une petite dose d’optimisme. Propos recueillis par J.-F.H.

“La construction d’un éco-pôle aux Portes- de-Vesoul.”

Sébastien Perrin : “Tout le monde est inquiet pour l’année 2013.”

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