La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

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France-Suisse : vers une guerre de l’absinthe ? La confirmation en août dernier par l’office fédéral de l’agriculture de l’I.G.P. Absinthe au bénéfice des seuls producteurs du Val de Travers a soulevé une vague de protestations sans précédent côté français. CONSOMMATION La bataille juridique fait rage

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maximale. Dans l’émission “On en par- le” diffusée le 11 septembre sur la chaî- ne suisse R.T.S., Paolo Digiorgi, le res- ponsable du registre fédéral des A.O.P.-I.G.P. n’écarte pas cette éven- tualité. “Pour avoir une protection en France, on devra aussi le mettre dans l’annexe huit de l’accord bilatéral. Si l’Union européenne accepte que cette dénomination soit listée, alors les pro- ducteurs français devront se soumettre. Ils ne pourront plus appeler absinthe tout court mais ajouter en localisant.” Pour Jean-Nat Karakash, élu du Val de Travers, cette I.G.P. s’inscrit d’abord dans une démarche nationale et regret- te qu’elle ne puisse pas s’étendre au Pays de l’Absinthe donc à Pontarlier. Il tient aussi à relativiser l’impact éco- nomique de cette protection. “4 500 litres d’absinthe, et non 45 000 litres comme on a pu le lire dans certains médias, sont exportés chaque année sur le marché suisse. Pour les producteurs pontissaliens, cela représente tout au plus quelques centaines de litres dont ils devraient modifier l’étiquette.” Le trouble persiste comme souvent avec ce mythique breuvage. F.C.

Le distillateur pontissalien

François Guy estime que l’I.G.P. Absinthe portée par les

Les recours et les critiques se multiplient à l’encontre des “grands méchants” suisses.

confirmant l’I.G.P. dans son intégrali- té. Ce jugement a déclenché un vrai tsunami d’indignation et 16 recours au tribunal administratif fédéral. S’ils sont retoqués, les recourants auront encore la possibilité de porter l’affaire au tribunal fédéral. Tous protestent bien entendu sur le hold-up des pro- ducteurs duVal de Travers sur le géné- rique absinthe. Tous craignent aussi une extension de cette fameuse I.G.P. à l’échelle européenne qui interdirait aux producteurs hors du Val de Tra- vers d’apposer le mot absinthe sur leurs étiquettes. Les réponses des porteurs de l’I.G.P. sont très ambiguës. Thierry Béguin, le président de l’interprofession duVal de Travers, précise que ce n’est pas d’actualité même s’il vise la protection producteurs du Val de Travers est usurpatoire et confiscatoire.

D’ un côté, on crie au scanda- le et de l’autre on estime que cette I.G.P. Absinthe est la seule manière de pro- téger une production historique et arti- sanale. François Guy, le distillateur pontissalien, ne comprend pas que l’on puisse ainsi s’approprier ce qu’il consi- dère comme un générique au même titre que le whisky : “Il s’agit d’une I.G.P. usurpatoire et confiscatoire. Le Val de Travers n’a pas plus de préro- gatives que nous de se prévaloir de ce breuvage. Pour moi, c’est une aberra- tion de protéger le nom d’une plante. Je suis surpris que les Suisses puis- sent se permettre un tel coup, même si cela peut se comprendre.” Le Val de Travers a réussi là où Pon- tarlier a échoué en 2003 faute de soli-

plaine de l’Arlier. Cette association a déposé en 2008 le dossier I.G.“Absinthe de Pontarlier” dont le cahier des charges a été approuvé en février 2012 par l’I.N.A.O. “Le projet devrait aboutir avant la fin de l’année et à défaut d’opposition, il pourrait être ensuite présenté à l’Union Européenne. Moi, je ne vole personne.” Pendant ce temps, les producteurs du Val deTravers constitués aussi en asso- ciation ont déposé le 31 mars 2010 à l’O.F.A.G. (office fédéral de l’agriculture), équivalent suisse de l’I.N.A.O., leur propre I.G.P. sous trois dénominations : la Fée verte, La Bleue et l’Absinthe. L’opération a soulevé une première vague de protestation avec 42 recours venus du monde entier. Le 16 août der- nier, l’O.F.A.G. a rendu son verdict en

darité. Les trois distillateurs encore en activité à l’époque dans la capita- le du Haut-Doubs avaient déposé ensemble une demande d’Appellation d’Origine Réglementée. La démarche imposait aux moins deux producteurs. La tentative a échoué quand François

Guy s’est retrouvé seul, faute de s’entendre avec le repreneur des deux autres distilleries. “Le dossier serait réglé” , en convient François Guy qui n’est pas resté les bras croisés. Il a créé l’association de défen- se de l’absinthe de Pon- tarlier qui réunit aussi des producteurs de plantes d’absinthe de la

“Moi, je ne vole personne.”

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