La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

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PATRIMOINE 5 000 euros le ticket d’entrée La forêt, outil de défiscalisation La forêt, lieu de détente, de balades, de découverte… si présente en France et en Franche-Comté en particulier. Mais la forêt a un autre avantage plus méconnu. Pas écologique, mais économique. L’investissement forestier est en effet un outil original de défiscalisation.

P uisqu’il s’agit de par- ler chiffres, il est d’abord utile de savoir ce que représente la

forêt pour la France et son éco- nomie : 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 400 000 emplois répartis dans toute la filière, 38 millions de mètres cubes de bois prélevés, tout cela sur les 16 millions d’hectares de forêt qui couvrent le territoire natio- nal et qui, grâce à la loi, peu- vent permettre de jouer sur un autre chiffre, celui des impôts dû par le contribuable : à hau- teur de 50 % pour qui est assu- jetti à l’impôt de solidarité sur la fortune et de 18 % dans le cadre plus classique de l’impôt sur le revenu. Sans oublier l’abattement de 75 % accordé sur la donation ou la succes- sion. Alors, le bois serait-il deve- nu un véritable or vert, une valeur refuge aumême titre que la pierre ? Pour Franck Laclef de la socié- té Domaines et Patrimoine basée dans le Grand Besançon, la réponse est claire : “Investir dans la forêt permet de diver- sifier un capital et d’acquérir du concret. En plus, c’est un actif non délocalisable, une matière première qui plus est renouve- lable” explique-t-il. Pourtant, déjà, la France est connue pour avoir un domaine forestier très morcelé, détenu à 80 % par des particuliers propriétaires en moyenne de 2,5 hectares.Alors, démocratiser cet investissement n’est-il pas synonyme d’amplification du problème ? “Pas du tout, au contraire. La loi Défi Forêt de 2001 et celles qui ont suivi ont eu pour objec- tif d’encourager la restructura- tion forestière et de favoriser la relance des investissements” réagit-il. C’est précisément ce à quoi s’attache son entreprise, spécialiste en défiscalisation via des acquisitions forestières. Grâce à des groupements de

propriétaires, les domaines gérés représentent plu- sieurs dizaines d’hectares et deviennent éco- nomiquement

De plus en plus de contribuables ont accès à la défiscalisation via un investissement forestier.

viables. “Sur cha- cun de nos grou- pements, nous avons deux per- sonnes salariées qui effectuent un travail d’expertise et de gestion. Seules des sur- faces importantes permettent en effet l’application de techniques fores- tières d’exploitations efficaces” poursuit le spécialiste. Par le biais de cette méthode, tout le monde peut donc deve- nir propriétaire forestier avec tout de même un ticket d’entrée fixé à 5 000 euros et une ren- tabilité régulière grâce à la syl- viculture. “Certes, la rentabili- té de 2 à 2,5 % nets peut paraître faible mais les investisseurs recherchent autre chose. Notam- ment un placement sans risque” argumente Franck Laclef. Un actif concret qui ne dépend pas des marchés, qui permet une gestion durable et une valori- sation de cette matière première qu’est le bois. Pour autant, il ne conseille pas à ses clients de tout investir dans la forêt qui n’est qu’une source d’investissements parmi d’autres. Un outil de défiscali- sation qui bien sûr en Franche- Comté suscite un peu plus d’intérêt pour une population qui tout en habitant une des régions les plus boisées de Fran- ce prend peu à peu conscience de son intérêt fiscal. D.A. Un investis- sement sécurisant.

Franck Laclef, de la société Domaines et Patrimoine : “Investir dans la forêt permet de diversifier un capital.”

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