La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

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EN BREF

CHALEZEULE

Réunion le 26 octobre Pour l’entreprise Mareschal, ce sera tout ou rien Dans le cadre du chantier du tram,

Maternité La Polyclinique de

Franche-Comté vient de créer deux salles nature qui sont des salles de pré-travail physiologique. Lumière large baignoire d’angle, ballon bleu ou orange géant, lit près du sol pour la relaxation et les étirements composent le mobilier de cette salle d’un genre nouveau. Age tendre Le “mythique” spectacle Age tendre et de Têtes de bois fait escale à Besançon jeudi 8 novembre à 14 h 30 et 20 h 15 à Besançon-Micropolis. Michel Delpech, Philippe Lavil, Jeane Manson, Catherine Lara, etc. 60 musiciens et choristes. Rens. 04 72 32 09 29. Cancer L’opération “Octobre rose” organisée par l’association pour le dépistage des cancers en Franche-Comté est destinée à sensibiliser les femmes de 50 à 74 ans au dépistage du cancer du sein. L’an dernier en Franche- Comté, le dépistage organisé a permis la découverte de 675 cancers du sein, soit un taux de 7,2 cancers pour 1 000 femmes douce ou tamisée, musique au choix,

l’entreprise familiale de charpente apprend qu’elle sera expropriée sur 2 300 mètres

carrés. En la privant de ce terrain, l’Agglo pourrait bien sceller le sort de la P.M.E. de huit salariés.

J acques Mareschal et ses fils, Éric et Thierry, n’en reviennent toujours pas. Le 31 juillet, alors qu’ils ne s’y attendaient pas, ils ont reçu du Tribunal de Grande Instance une ordonnance d’expropriation au profit de la Communauté d’Agglomération. Dans le cadre de l’aménagement du tramway à l’est de Besançon, l’Agglo va leur prendre une bande de ter- rain de 2 300mètres carrés. Une privation qui compromet sérieu- sement l’avenir de leur entre- prise de charpente installée à Chalezeule, au bord de la R.N. 83, dans le bâtiment surnom- mé “la cathédrale” à cause de sa forme. Cette société manipule au quo- tidien des pièces de bois de longue portée. “Or, il va nous rester 14 mètres devant notre porte. Dans ces conditions, c’est impossible de manœuvrer avec un camion. Pour moi, c’est clair, ce sera l’arrêt de l’activité” enra- ge Jacques Mareschal qui se dit prêt s’il le faut à aller tailler des charpentes sur la place de la mairie de Besançon. Cette fois-

ci, la coupe est pleine. Dans la P.M.E. familiale qui emploie huit personnes, les raisons de l’exaspération sont multiples. L’ordonnance du tribunal est un énième épisode dans une his- toire à rebondissement qui dure depuis douze ans. En effet, la société Mareschal est concer- née par deux projets : l’aménagement de la zone com- merciale des Marnières et le tramway. Dans le cadre du pre- mier, l’entreprise avait trouvé un terrain d’entente avec l’aménageur, la société Ségécé- Klépierre qui s’était portée acquéreur de leur terrain de 10 400 mètres carrés et de “la cathédrale”. “En octobre 2011, nous nous étions mis d’accord sur un prix pour une cession glo- bale du site afin de permettre l’extension de la zone commer- ciale des Marnières” raconte ThierryMareschal.Depuis, silen- ce radio, ce qui n’a rien d’étonnant puisque pour l’instant l’aménagement de la zone est confronté à d’inextricables blo- cages notamment du côté de Carrefour (lire notre édition de

Une fois expropriés, Éric, Jacques et Thierry Mareschal ne disposeront plus que de 14 mètres devant l’entreprise de charpente, ce qui rend impossible la manœuvre des camions.

septembre 2012 - L.P.B. n° 135). L’accord convenu avec Ségécé- Klépierre qui n’a jamais été concrétisé est maintenant remis en cause par l’intervention de la C.A.G.B. qui a fait une pro- position d’achat des 2 300mètres carrés de terrains longeant la R.N. 83. “Nous avons fait une contre-proposition par l’intermédiaire de notre avocat, mais nous n’avons jamais eu de réponse” remarque Jacques Mareschal. Pour lui et ses fils, la solution idéale qui permet d’assurer la pérennité de l’entreprise est que

l’Agglo achète la totalité du site comme avait prévu de le faire l’aménageur desMarnières. C’est cette position que les Mareschal défendront le 26 octobre devant le juge de l’expropriation qui se déplacera à Chalezeule. “Ima- ginez-vous que si l’Agglo ne prend qu’un bout de terrain, et que la zone desMarnières ne se fait pas, nous sommes coincés ici” pré- vient Éric Mareschal. Un scé- nario impensable pour cette entreprise qui a anticipé son relo- gement il y a huit ans à Thise, après qu’on lui ait signifié qu’elle allait devoir quitter la zone un

jour ou l’autre. Elle n’a toujours pas toujours pas déménagé fau- te d’avoir pu céder son bâtiment et son terrain à un acquéreur qui ne peut être par ailleurs que la Ségécé-Klépierre ou l’Agglo. “Cela fait douze ans qu’on nous amuse et autant de temps que nous n’investissons plus sur ce site car onnous dit qu’on vadevoir le quitter. Mais quand ? Cette fois-ci, nous voulons un calen- drier précis” sans quoi Jacques Mareschal est formel, il mettra la clé sous la porte. T.C.

dépistées. Rens. 03 81 47 14 71.

AGRICULTURE

Une première en France Une pépinière maraîchère en projet autour de Besançon

À la manière d’une pépinière d’entreprises qui aide les jeunes entrepreneurs à pérenniser leur projet, le Grand Besançon prépare une pépinière maraîchère destinée à renforcer l’activité maraîchage.

T émis et la maison des micro- techniques ont leur pépiniè- re d’entreprises. Chalèze (une des communes ciblées) aura peut- être bientôt sa pépinière agricole. Ou plutôt maraîchère. Les élus du Grand Besançon réfléchissent actuellement à la création d’un tel outil qui pourrait permettre à des porteurs de projets dans le domai- ne agricole de tester leur idée, dans le but de créer leur propre activi- té. L’A.F.I.P. (association de for- mation et d’information pour le développement d’initiatives rurales) a été missionnée par la C.A.G.B. pour réaliser une étude de faisa- bilité sur ce thème. L’idée étant de “créer un espace test agricole d’activités de maraîchage en agri- culture biologique” précise l’A.F.I.P. Ce serait une première en France. Le paradoxe est le suivant : alors que les marchés de producteurs lancés sur le Grand Besançon connaissent quasiment tous un suc- cès grandissant et que les systèmes de paniers fermiers style A.M.A.P. (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) croulent sous les demandes, le Grand Besançon

est confronté à une pénurie de maraîchers locaux. “Nous avons déjà eu une bonne dizaine de can- didats pour intégrer cette future pépinière. Ce genre de projets ne fera jamais des milliers d’emplois, mais au moins on est sûr que tous les emplois créés ne seront pas délo- calisables” commente Nicolas Guille- met, l’élu chargé des questions agri- coles à la C.A.G.B. Et les débouchés sont garantis :marchés locaux, futu- re cuisine centrale de Besançon, Château d’Uzel… Pour l’instant,

les maraîchers ins- tallés dans le Grand Besançon se comp- tent sur le doigt d’une main. Ce pro- jet de pépinière maraîchère doit être validé par le conseil de la communauté d’agglomération d’ici la fin novembre. “Un bâtiment abritant cette pépinière pour- rait être opération- nel d’ici sep- tembre 2013 sur un terrain que nous

Le maraîchage, qui avait quasiment disparu du Grand Besançon, est à nouveau encouragé.

cole, on dénombrait à peine une centaine d’exploitations agricoles professionnelles sur le territoire de la C.A.G.B., contre 155 en 2000 et plus de 300 en 1979. L’agriculture est aujourd’hui une activité qui génère l’équivalent de 600 emplois à temps plein répartis sur les 59 communes de la C.A.G.B. En 20 ans, , principalement au pro- fit de l’habitat et des infrastruc- tures collectives telles que voiries ou zones d’activités. Les activités autrefois bien développées, comme le maraîchage en ceinture urbaine dont on souhaite le retour, ou enco-

re l’arboriculture en coteaux ou les prés vergers, ont peu à peu cédé la place à l’urbanisation… voire à la friche car de nombreuses parcelles disséminées entre de multiples pro- priétaires, ne sont même plus entre- tenues. L’agglomération de Besan- çon travaille actuellement avec la S.A.F.E.R. pour tenter de recenser, puis éventuellement de convaincre ces petites propriétaires, de vendre leurs terres pour un nouvel usage agricole. C’est notamment le cas dans le quartier des Vallières à Besançon. J.-F.H.

avons repéré, d’une quinzaine d’hectares” ajoute M. Guillemet. Selon nos informations, ce terrain se situerait à Chalèze. La grande question qui revient systémati- quement quand on aborde la ques- tion agricole dans le Grand Besan- çon, c’est le foncier.Avec la pression actuelle, il est clairement difficile de convaincre les propriétaires de terrains de les vendre à la collec- tivité pour en faire des surfaces agricoles. Des surfaces qui sont en baisse continuelle, comme le nombre d’exploitations agricoles. En 2010, d’après le dernier recensement agri-

16 % des surfaces agricoles ont disparu.

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