La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

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MAMIROLLE

Commerce de proximité Opération solidaire pour sauver le Vival Cela fait presque un an maintenant que Patricia et Philippe Julien ont repris le magasin Vival à Mamirolle. Après des débuts encourageants, l’activité s’est progressivement tassée, suffisamment en tout cas pour que les habitants décident de réagir pour sauver ce commerce de proximité.

T out est parti d’un mail de Francine, une habitante du village, qui en sep- tembre a interpellé par les réseaux sociaux les gens de sa commune sur la nécessité d’aller “ faire des courses au Vival de Mamirolle.” Elle soulignait dans son message, l’urgence qu’il y avait à agir pour sauver ce com- merce de proximitémenacé selon elle de fermeture. L’initiative de l’internaute, cliente par ailleurs, est allée droit au cœur de Phi- lippe et Patricia Julien qui gèrent l’épicerie, la seule deMamirolle. “ Il fallait tirer la sonnette d’alarme” disent-ils. Originaire de Picardie, le couple a repris il y a presque un an ce commerce d’alimentation géné- rale qui était fermé depuis six mois. Après des débuts plutôt encourageants, l’activité duVival s’est progressivement tassée, suf- fisamment en tout cas pour que les commerçants envisagent de mettre la clef sous la porte. “ Nous sommes à la limite. On ne par- vient pas à se faire une trésore- rie. Il y a plus de factures que de chiffre d’affaires qui rentre.Nous allons poursuivre encore l’année

cia Julien. Comme toutes les épiceries de village bien appro- visionnées, puisqu’on y trouve les produits du quotidien y com- pris les fruits et légumes, les fromages et les charcuteries fabrication locale, Vival souffre de cette idée préconçue et néan- moins tenace : “c’est plus cher qu’ailleurs”. “ Faux” répondent Monsieur et Madame Julien, “ nous sommes très compétitifs, voire moins chers qu’en grande surface sur certains produits.” Le m ail de Francine a porté ses fruits puisque l’enseigne connaît un regainde fréquentationdepuis

quelques semaines. “ S’il y avait du monde en journée comme il y en a entre 18h et 19 heures, ce serait super” observe la gérante. Ces commerçants ne sont pas les premiers à rencontrer des diffi- cultés dans ce centre commer- cial où depuis dix ans, la supé- rette voit se succéder les gérants. La désaffection de la clientèle pour l’endroit est liée à la confi- gurationmême des lieux,unpoly- gone fermé aux façades d’un vert passé, dépourvu de vitrines exté- rieures, où cohabitent les Fran- cas, une coiffeuse,la bibliothèque, un médecin, et une onglerie qui

prochaine.Nous aviserons ensui- te. Ce qui est sûr, c’est que nous ne nous endetterons pas pour sau- ver un magasin de proximité” annonce Patricia Julien, qui a des années d’expérience dans la grande distribution. Pourtant, le couple neménage pas ses efforts pour faire vivre cette épicerie. Il ouvre la supérette du lundi au dimanche à midi. L’amplitude horaire est la plus large possible (8 h 30 à 19 h 15) pour capter toutes les clientèles. Il organise des promotions, propose des ani- mations toutes les deux semaines autour de plats à emporter com- me la paella, multiplie les ser- vices tels que la livraison des courses à domicile ou le pressing. Alors,avec tout cela,quandPatri- cia et Philippe Julien appren- nent que des “ des personnes âgées de Mamirolle se font conduire à Saône pour faire leurs courses” , ils sont démoralisés.“ Quand j’ai su cela, j’étais tellement en colè- re que j’étais à deux doigts de fer- mer la boutique. Nous sommes venus là car le concept nous plai- sait. Si les gens ne veulent pas d’un commerce de proximité,nous irons voir ailleurs” ajoute Patri-

Patricia et Philippe Julien ont tiré la sonnette d’alarme. Ils se démènent pour faire vivre le Vival qui emploie Laurence.

est en passe de cesser son acti- vité. Il est en plus mal indiqué, alors que ce site a des atouts : du parking et une position centra- le dans le village. Patricia et Philippe Julien ont interpellé la mairie pour faire unpoint sur la situation.Lamuni- cipalité est préoccupée par le devenir de ce centre commercial pour lequel elle a des projets

“ Nous voulons agir pour rame- ner de la clientèle dans ce lieu et le dynamiser” annonce le maire Daniel Huot. Une réflexion est en cours. Pour l’instant, la col- lectivité veut rester discrète sur ses plans. Mais on parle déjà de l’organisation possible d’unmar- ché sur le parking du centre com- mercial. T.C.

SAÔNE

Devenus des parkings-relais

Le parking d’Aldi affiche complet En arrivant sur le parking du magasin de discount alimentaire Aldi à Saône, on se dit que ce commerce doit fonctionner à merveille tant le parking est bondé à toute heure de la journée. Pourtant, La conclusion est un peu hâtive et le premier jugement visuel tronqué. Explications.

E ntre la gare de Saône et le maga- sin, un grand parking d’une cen- taine de places. Le lieu est com- mun aux deux entités et propriété de la commune. Et matin, midi et soir, en semaine, il affiche complet ou presque. Juste quelques places dis- ponibles ici ou là, ce qui d’ailleurs com- mence à poser problème pour la clien- tèle du magasin Aldi qui s’en plaint régulièrement.Aumieux, les gens font le tour et patientent, mais parfois aus- si, ils vont voir ailleurs. Ce constat est d’ailleurs confirmé par le directeur lui-même qui observe la situation depuis le début d’année et a décidé d’alerter sa direction régionale. “Les véhicules des personnes qui pren- nent le T.E.R. ne sont pas très nom- breux. Tout juste un petit tiers de ces voitures présentes à la journée” confie le directeur qui poursuit “ : “La majeu- re partie des véhicules appartiennent à des travailleurs frontaliers qui font du covoiturage et se sont donné ce par- king comme point de rendez-vous.” Un fait dont la mairie n’a pas encore été officiellement alertée par la direction de l’enseigne mais que le premier magistrat admet volontiers avoir lui aussi constaté. “Cette zone sert en effet de parking-relais pour les usagers du T.E.R. comme du réseau Ginko”

explique Alain Vien- net, maire de Saône qui d’ailleurs est satis- fait du développement de ces deux modes de transport collectif. Il se dit également tout à fait prêt au dialogue avec le commerçant victime de cette gêne et désireux lui aussi de trouver une solu- tion pour lutter contre la multiplication de ces véhicules ven- touses : “S’il est avé- ré que ce parking est largement utilisé par les frontaliers, nous

Créer des parkings pour frontaliers ?

allons y réfléchir. D’autant que d’autres véhicules appartenant là aussi à des gens faisant du covoiturage station- nent le long de la route qui mène à Ornans.” Une réflexion qui à l’instar de ce qui se fait dans les régions de Maîche, Morteau ou Pontarlier pour- rait être commune entre plusieurs col- lectivités pour favoriser cette pratique tout en limitant les problèmes dans les villes où le stationnement à la jour- née est toujours mal venu. L’idée de parkings spécifiques en périphérie pourrait donc voir le jour.

Même aux heures creuses de la journée, difficile de trouver une place.

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