La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

28 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

COMMENTAIRE Nicolas Bodin “C’est une opération dont nous aurions pu nous passer” Conseiller municipal délégué au budget, et premier secrétaire départemental du Parti Socialiste, Nicolas Bodin refuse d’alimenter la polémique qui fait suite à l’intervention de Jean-Sébastien Leuba. Il refuse de nourrir les “fantasmes” de cabale au P.S. contre Jean-Louis Fousseret.

Nicolas Bodin : “L’objectif actuel de Jean-Louis Fousseret est bien d’aller jusqu’en 2020.”

L a Presse Bisontine : La suite de l’intervention de Jean-Sébastien Leu- ba prend une tournure très politique. On dit qu’il aurait agi dans le but de déstabiliser Jean-Louis Fousseret. Y a-t-il une vraie fracture au sein du P.S. ? Nicolas Bodin : On fantasme beaucoup autour de cette histoire. Il ne faut pas en faire une affaire d’État. Soyons pon- dérés. Après les législatives, on disait que le P.S. serait irréconciliable. Or le climat est en grande partie apaisé. La politique est un peu comme la météo, elle change. Je pense que les choses vont se calmer rapidement. L.P.B. : Néanmoins, regrettez-vous son inter- vention ? N.B. : C’est en effet une opération dont nous aurions pu nous passer. Je regret- te son intervention, même si je sais qu’il a posé des questions sur le Pavé dans la Mare à la fin d’une réunion de

réagi en créant une mission indépen- dante composée d’élus de la majorité et de l’opposition. Pour l’instant, il doit attendre les conclusions. L.P.B. : La candidature de Jean-Louis Fousse- ret pour un troisième mandat est-elle d’ores et déjà acquise au P.S. ? N.B. : Jean-Louis Fousseret a fait savoir qu’il voulait être tête de liste. Cepen- dant, d’autres personnes ont le droit de se présenter. Mais je serais étonné qu’il y ait pléthore de candidats.Àmon sens, il n’y en aura qu’un. Ce serait extraordinaire qu’au niveau national, le P.S n’investisse pas le maire sortant. L.P.B. : Quel est le calendrier du parti socialis- te pour les investitures en vue des munici- pales ? N.B. : L’appel à candidature pour les têtes de liste sera lancé en sep- tembre 2013. Ensuite, il y aura un vote et une ratification en novembre.

Besançon et président de l’Agglo n’est pas une sinécure. Il arrive que des maires choisissent de passer la main au cours de leur dernier mandat. Cela n’a pas été le cas de Jean Minjoz et de Robert Schwint. L’objectif actuel de Jean-Louis Fousseret est bien d’aller jusqu’en 2020. L.P.B. : S’il devait passer la main en cours de mandat, qui pourrait lui succéder ? N.B. : Si un tel scénario devait se pro- duire, c’est le conseil qui élirait le mai- re de Besançon. C’est à l’intérieur du groupe socialiste qu’on déterminerait un candidat. L.P.B. : Se Jean-Louis Fousseret est élu, devra- t-il laisser tomber l’Agglo ? N.B. : Sur ce point, j’ai évolué. En 2001, il me semblait important qu’une même personne occupe la fonction de maire et de président d’Agglo. Aujourd’hui, avec le recul je pense que c’était déli- cat d’avoir deux personnes. Stratégi- quement, pour des raisons de cohésion, il est nécessaire qu’il n’y ait qu’un seul pilote. Propos recueillis par T.C.

groupe socialiste, et qu’il n’a pas obte- nu de réponse. Nous sommes dans un groupe, il faut respecter la solidarité entre nous.Avant le conseil municipal, nous ne savions d’ailleurs pas qu’il allait intervenir. L.P.B. : Avez-vous fait un point avec Yves- Michel Dahoui,l’adjoint à la culture, sur ce dos- sier ?

L.P.B. : Si Jean-Louis Fousseret est assuré de l’investiture, le P.S. sera peut-être attentif aux personnalités qui composeront la liste ? Son successeur se trouvera dans le prochain conseil. Aura-t-il le choix de ses colistiers ? N.B. : Ce n’est pas aussi simple que cela. En décembre 2013, le parti socialiste lancera l’appel à candidature pour être colistier. Dans le même temps, des dis- cussions seront engagées avec les par- tis partenaires comme E.E.L.V. C’est une commission de 6 ou 7 personnes, composée souvent d’anciens élus qui élabore un classement ordonné de la future liste pour les municipales en respectant la parité. La liste est ensui- te votée. Les adhérents peuvent la reto- quer. Dans ce cas, elle sera remaniée. L.P.B. : Il est donc acquis au P.S. que Jean- Louis Fousseret sera le prochain leader de la gauche pour les municipales à Besançon ? N.B. : Dans l’esprit des gens, il est acquis que le prochain mandat sera le dernier de Jean-Louis Fousseret. Maintenant, est-ce qu’il le réalisera dans son l’intégralité ? Peut-être décidera-t-il d’arrêter avant la fin car être maire de

N.B. : Oui, je lui ai dit que c’était anormal que ce point ne soit pas traité en réunion de groupe. L.P.B. : Pour apaiser la situa- tion, Jean-Louis Fousseret devrait-il procéder à un mini- remaniement au sein de sa majorité en retirant la culture à Yves-Michel Dahoui ? N.B. : A mon sens, Jean- Louis Fousseret a bien

“D’autres personnes ont le droit de se présenter.”

PORTRAIT

Biographie Qui est Jean-Sébastien Leuba ? Élu discret du conseil municipal, Jean-Sébastien Leuba est passé dans la lumière après avoir fait une intervention remarquée sur le Pavé dans la Mare qui suscite la controverse au sein de la majorité socialiste.

REPÈRES 45 élus La gauche plurielle, version Fousseret La majorité municipale est loin d’être uniforme à Besançon. Rappel des forces en présence concernant les 45 élus qui composent l’équipe menée par Jean-Louis Fousseret. le groupe des élus P.S. est bien sûr le plus nombreux avec 21 élus. A côté du maire, 9 sont adjoints et 12 conseillers municipaux délé- gués. Parmi les adjoints, on trouve notamment Françoise Fellmann, Michel Loyat, Patrick Bontemps ou encore Yves-Michel Dahoui, sup- posés composer la garde rapprochée du maire. le deuxième groupe en nombre est celui des élus non encartés regroupés sous la bannière “société civile”. Ils ont 8 adjoints société civile, dont la première dʼentre eux, Marie-Noëlle Schoeller. Parmi les autres élus non encartés les plus connus, on trouve Nicole Weinman, Jacques Mariot ou Jean-François Girard. le groupe des écologistes est le troisième groupe en nombre, avec 8 élus, dont 2 adjoints (Françoise Presse et Benoît Cypriani) et 6 conseillers municipaux délégués. Le dernier groupe composant la majorité municipale est composé dʼune seule personne : les Alternatifs rouges et verts avec Marie-Odi- le Crabbé-Diawara.

A vant que Jean-Louis Fousseret ne lui retire sa délégation début octobre, Jean-Sébastien Leuba était conseiller municipal délégué à la précarité énergétique. Ce porte- feuille lui a été confié par le maire en 2008, pour son premier mandat.Avant d’être élu, ce Bisontin âgé aujourd’hui de 40 ans militait au parti socialiste depuis 2001. À l’époque, il avait été présenté par Vincent Fuster à Jean- Louis Fousseret, qui l’a retenu sur sa liste en tant que société civile. Mais

Jean-Sébastien Leuba se désistera au second tour des municipales, estimant qu’il lui serait difficile d’assumer à la

la Suisse qu’il a été pré-sélectionné à la fin des années quatre-vingt-dix pour participer aux Jeux Olympiques de Sydney avec l’équipe nationale de tri- athlon. Mais pour lui, l’aventure spor- tive s’achèvera avant les J.O. de 2000 enAustralie.Actif dans le monde asso- ciatif, Jean-Sébastien Leuba a quitté progressivement la compétition pour s’engager en politique. Il s’est tourné vers le P.S. presque naturellement, imprégné par la culture associative et humanitaire. En 2003, ce militant a voulu prendre des responsabilités au sein du parti socialiste à Besan- çon en se présentant pour être secré- taire de la section locale du P.S. Il s’inclinera de quelques voix face à Bru- no Medjaldi. Malgré le contexte houleux, Jean- Sébastien Leuba est ouvert à une nou- velle candidature. Il n’est pas impos- sible même qu’il dépose un dossier samedi 20 octobre, dans le but d’être élu le 15 novembre secrétaire de la section locale de Besançon, une fonc- tion occupée pour l’instant par Nico- las Bodin, qui est aussi secrétaire départemental du P.S. Professionnellement, Jean-Sébastien Leuba travaille dans le milieu ban- caire. Il est le compagnon de Barba- ra Romagnan, députée socialiste de la première circonscription.

fois un mandat d’élu et une carrière de sportif de haut niveau. Ce garçon est un ancien triathlète qui fut conseiller tech- nique pour ce sport en Franche-Comté. Titulaire de la double nationalité franco-suisse, c’est sous les couleurs de

Triathlète de haut niveau.

Malgré les polémiques, Jean-Sébastien Leuba est ouvert à une candidature prochaine à la fonction de secrétaire de la section locale du parti socialiste de Besançon.

Made with FlippingBook Annual report