La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

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ÉDUCATION La fac veut coller à conjoncture économique Le chinois et le portugais font leur rentrée à la fac Pour la première fois à la faculté, ces deux langues sont proposées

aux élèves inscrits en langues étrangères appliquées. Pour quels débouchés ? Rencontre avec des étudiants.

D e nombreuses facultés com- me Dijon ou Lyon le pro- posaient déjà. Besançon emboîte le pas en offrant la possibilité à ses élèves inscrits en Langues étrangères appliquées (L.E.A.) de suivre des cours de chi- nois, langue la plus parlée au mon- de avec environ 900 millions de locuteurs. Depuis septembre, le mandarin résonne donc dans les salles de la rue Mégevand où envi- ron 80 élèves suivent les modules

de deux heures par semaine. Le portugais fait son entrée aussi avec trente élèves inscrits. “Nous avons répondu à une forte demande de la part des élèves” explique Lauren- ce Jehle-Blanc, directrice du dépar- tement L.E.A. jusqu’en septembre dernier.Avec l’équipe pédagogique, elle a œuvré pour que ces deux langues soient proposées en option. Et le succès semble au rendez-vous. Même un peu trop à croire les élèves : “En Chinois, nous sommes

quarante dans une petite salle… Pour l’instant, on apprend les bases” explique l’un d’entre eux qui confir- me que la difficulté d’apprentissage. “Selon l’intonation, le sens du mot change” témoigne-t-il. Si l’université a choisi d’intégrer ces deux cours dans son cursus de formation, c’est avant tout pour préparer ses élèves à une profes- sionnalisation pointue face à la montée économique et politique des B.R.I.C.S. (Brésil, Russie, Inde,

Chine et Afrique du Sud) et non à une pression pour disposer d’un cursus similaire aux autres uni- versités ont déjà. “L.E.A. ne forme pas des professeurs mais des futurs commerciaux qui travailleront à l’international, à l’export. Nous leur donnons des clefs pour qu’ils puis- sent s’exprimer mais aussi pour qu’ils puissent comprendre la civi- lisation ou l’histoire économique du pays” explique Laurence Jeh- le-Blanc. Le principe d’une formation L.E.A. : une connaissance approfondie de deux langues étrangères (anglais, allemand, espagnol, italien ou rus- se), une bonne maîtrise des tech- niques de l’entreprise et du com- merce international, et des stages en entreprises. Deux Masters sont ouverts : le Master A.D.R.E. (Amé- nagement et développement régio-

nal européen) pour les cadres tri- lingues des métiers du développe- ment local et le Master M.D.I. (Management et développement international) pour le développe- ment international des entreprises. Selon la direction, difficile d’établir un profil type des métiers qui s’ouvrent après avoir obtenu le diplôme, mais une chose est clai- re : une fois le diplôme en poche, les élèves auraient toutes les cartes enmain pour dégoter un job. Depuis plus de 30 ans,la filière forme chaque année plus de 450 experts de l’internationalisation.À ce jour, une centaine d’entre eux sont en immer- sion sous forme de stages profes- sionnels, programmes de mobilité ou volontariat international en entreprises à l’étranger.

Laurence Jehle-Blanc : “Ces options offrent des clés pour travailler à l’international.”

Dejan, élève en première année de L.E.A., espère à l’issue de sa formation tra- vailler dans le commerce international. Il a choisi le

chinois comme option.

E.Ch.

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