La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

16 BESANÇON

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

ENTREPRISES

L’A.D.I.E. ou l’économie autrement

Créer son entreprise en dehors du système bancaire

L’association pour le droit à l’initiative économique (A.D.I.E.) aident ceux qui se sentent exclus des circuits classiques de création d’entreprises, à réaliser leur rêve. Un véritable tremplin.

Zoom Skizopsycho tattoo Yann Pageaut avait envie de trouver un métier en adéquation avec son look. Avec ses tatouages et ses piercings, pas facile en effet d’échapper aux préjugés dans son ancien job de technicien en climati- sation. Alors il s’est lancé à 39 ans après un an et demi de chômage “J ʼai perdu 6 mois de tra- vail et donc de chiffre dʼaffaires, cʼest-à-dire 16 000 euros à cause de 231 euros par mois pendant deux ans et demi.” Ainsi est née “Skizopsycho tattoo” au 59, rue dʼArènes à Besançon (Tél. : 03 81 21 96 91). Une bou- tique suivie régulièrement par lʼA.D.I.E. et qui comme le confie Yann Pageaut ne doit pas regret- ter son aide puisquʼil tient les chiffres de son budget prévisionnel. Et a même reçu le 3 ème prix talent des cités à Besançon.

D epuis ses débuts il y a plus de 20 ans, les missions de l’A.D.I.E. sont restées inchangées, à savoir finan- cer les micro-entrepreneurs qui n’ont pas accès au crédit bancaire, et plus particulièrement les chômeurs et les allocataires des minima sociaux, à travers le microcrédit, les accompagner avant, pen- dant et après la création de leur entreprise pour assurer la pérennité de leur activité. “Près de 40 financements sont accordés chaque année sur le Grand Besançon” explique le délégué territorial de l’A.D.I.E.,Djamel Sadou- ki. Un chiffre modeste au vu des 234 per- sonnes reçues l’an dernier. “En fait, nous avons aussi un rôle d’écoute, d’information et d’orientation des personnes qui viennent nous voir et ne répondent pas à nos critères” poursuit-il. Si le prêt maximal que peut auto- riser l’association est de 10 000 euros, la

de remboursement, 30 mois maximum, et même au-delà. “Après 3 ans d’activité, ces très petites entreprises ont un taux de survie de 59 %, soit à peine au-dessus du taux général de création en dehors de l’A.D.I.E.” explique le délégué territorial pour qui un autre chiffre est positif : “Les personnes financées ont un taux d’insertion de 79 %, ce qui veut dire que, même si elles cessent l’activité créée, elles sont nombreuses à retrouver un emploi salarié. Au final, notre intervention leur a remis le pied à l’étrier. Et le deuil éventuel de l’entreprise n’est pas à prendre comme un échec mais comme une façon de rebondir et d’avoir remis le pied à l’étrier.” Pour parvenir à ces résul- tats, l’A.D.I.E. s’appuie sur un réseau de béné- voles chargés de l’accompagnement des por- teurs de projets. Des gens qui ont une expérience de l’entreprise ou qui connaissent ce domaine et les publics aidés par leur par- cours professionnel ou associatif. Et pour que le développement de la structure se pour- suive, Djamel Sadouki a besoin de volon- taires à ses côtés. D.A. Pour contacter l’A.D.I.E. : Numéro vert (appel gratuit) 0800 800 566 ou dans les locaux de l’association 28, rue de la République à Besançon

des banques traditionnelles qui finalement nʼont pas donné suite à ma demande de prêt” explique cet entrepreneur encore échaudé par cette expérience. Une deman- de à hauteur de 6 000 euros qui finalement va se concrétiser grâ- ce à lʼA.D.I.E. “Une commission sʼest réunie me demandant des éléments complémentaires puis a validé le prêt et un remboursement

moyenne à Besançon est de 4 000 euros. “Nous avons récem- ment aidé un boulanger à s’installer à Planoise, des pres- tataires de services en espaces verts, coiffure à domicile, esthé- tique ou encore un photographe et une personne qui vend du prêt-à-porter.” Une fois le prêt accordé, les créateurs d’entreprise sont sui- vis tout au long de la période

Un taux de survie de 59 %.

Yann Pageaut exerce grâce à l’A.D.I.E. le métier dont il rêvait.

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