La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

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TRAVAUX Un transfert de clientèle Le Tram déplace déjà la clientèle… loin du centre-ville Le débat sur les dégâts collatéraux de la construction du Tram sur le commerce au centre-ville n’est pas récent et semble loin d’être terminé. Pour apporter une nouvelle pièce au dossier, il était intéressant de comparer la progression de deux magasins d’une même enseigne : l’un est rue des Granges, l’autre dans la zone commerciale de Châteaufarine.

Hervé Giraud constate chaque jour la désertifica- tion du centre-ville.

P ropriétaire des deux “Stocks américains” situés à Besançon (et d’un autre à Pontarlier), Hervé Giraud a toute légitimi- té pour évoquer l’évolution du commerce bisontin, d’autant que son enseigne y est présen- te depuis 1951 au centre-ville, année où son papa créa la bou- tique. Pour lui, depuis le début des travaux, le bilan est sans appel : “Nous perdons 5 % de chiffre d’affaires par an. La vil- le se retrouve paralysée par des travaux pour construire un tram- way alors que nous avions déjà un des meilleurs réseaux de bus en France !” s’empresse-t-il de souligner. Parfait connaisseur des habitudes de la clientèle, il analyse ce qui se passe aujour- d’hui : “Avant, les gens venaient au centre pour flâner et bien sûr entraient dans nos magasins. Aujourd’hui, avec les gros pro- blèmes d’accès et ceux de sta- tionnement, peu de monde a envie de venir.” Ce flux de per- sonnes entrant dans sa bou- tique de la rue des Granges il le chiffre : 100 par jour avant les travaux. 30 aujourd’hui ! En période de crise, on pourrait facilement imputer cette bais- se vertigineuse sur la situation économique. “Non, ce n’est pas le cas puisque la clientèle que nous perdons au centre, nous la retrouvons dans notre boutique de Châteaufarine” explique Her- vé Giraud. Une chance pour lui qui amortit donc “l’effet Tram” avec ce transfert constaté de la clientèle vers la périphérie. “Que ce soient les Bisontins ou les autres” précise-t-il, désolé de voir le centre-ville déserté par la clientèle comme par les com- merçants. Car peu à peu, les rideaux de fer commencent à

se baisser. Un fait avéré en se pro- menant simple- ment de rue en rue. La tension est donc bien réelle et les récents pro- pos d’un élu bisontin ont pour le moins remis de l’huile sur le feu. Gérard Giraud, frère d’Hervé et copropriétaire des “Stocks améri- cains” est furieux et ne mâche pas ses mots : “Entendre un adjoint dire que les commerces du centre meurent à

EMPLOI

La zone de Témis se remplit 950 emplois privés sur Témis,

3 000 au total

O n a longtemps stigmatisé les élus sur la pertinence de la zone Témis, conçue pour devenir la nouvelle vitrine des microtechniques pour la capitale comtoise. Lancé en 1996, ce technopôle a mis, il est vrai, de longues années avant de convaincre les premiers investisseurs. Il semble que cette période de latence soit révo- lue, une sorte d’effet boule de neige étant désormais enclenché. L’arrivée imminente de la société Breitling (voir en page 44) devrait entraîner dans son sillage l’implantation d’autres entreprises “dans la filière luxe et hor- logère” confie-t-on à Témis. Pour le moment, silence du maire Jean-Louis Fousseret qui ne souhaite pas déflo- une identité. D’autres fleurons s’apprêtent à s’y installer, sans doute un autre restaurant aussi. La zone de Témis n’est plus la coquille vide si longtemps décriée. La zone s’est fait

100 par jour avant les travaux. 30 aujourd’hui !

cause des achats sur Internet, de la crise oumême de pratiques frauduleuses des commerçants… c’est une honte, c’est incroyable” peste-t-il. Et la colère ne concerne pas que les patrons. Josette André, employée dans leur magasin a elle aussi son mot à dire : “Aujourd’hui, je mets presque deux fois plus de temps pour venir au travail depuis Pelou- sey. Et surtout, plus possible de trouver un parking gratuit. Ça me coûte 500 euros par an !” Un véritable réquisitoire que tous les trois concluent par une même inquiétude : celle de voir disparaître le commerce de proximité avec tout ce qu’il implique en conseils et en contacts humains. Car pour eux, ces clients qui quittent le centre pour la périphérie prennent de nouvelles habitudes et rien ne les fera revenir ni en arrière ni vers le centre. D.A.

Près de la moitié des 35 hectares commerciali- sables ont été vendus sur Témis.

rer ces projets sur le point d’être signés, mais non encore officiels. Témis aujourd’hui regroupe 3 000 emplois. La plupart, certes, dans la sphère publique ou administrative (Uni- versité, Pôle Emploi, ser- vices de l’État…). 110 établissements y sont désormais implantés et “on y dénombre plus de 950 emplois privés.” Depuis le début de l’année, plusieurs nou- veaux chantiers ont été lancés : le pôle Témis- ciences, avec 8 000 m2 de bâtiment en cours de construction, le bâtiment

Novatech du groupe Lazard (5 200m2) qui proposera des locations à desti- nation d’entreprises de service, l’entreprise Cryla (4 000 m2) qui quit- tera ses locaux de Fontaine-Ecu pour Témis, la société Breitling qui sera opérationnelle d’ici la fin de l’année, le bâtiment Usitech (2 100 m2) des- tiné à abriter des ateliers d’industrie micromécanique qui sont passés par la pépinière, “ pour un total de 22 000 m2 de planchers sur cette année 2012” précise la direction de Témis. À ce jour, sur les 35 hectares commer- cialisables au total sur Témis, 15,6 hectares ont été aménagés, un peu moins de la moitié. L’an prochain, une autre entreprise a déjà confirmé son implantation àTémis, la sociétéVibra- Sens, installée à Montfaucon, spécia-

liste des capteurs piézo-électriques de vibration. Le prix des terrains à Témis oscille entre 30 euros lemètre carré à 45 euros pour les terrains les mieux placés, en bord de rocade et à proximité immé- diate des services. Avec la montée en puissance de Témis, la direction du technopôle est à la recherche d’un deuxième restaurant qui pourrait com- pléter l’offre existante. Témis regroupe aujourd’hui selon ses promoteurs, “l’essentiel des ressources régionales pour innover dans les micro- techniques.” Ces mêmes microtech- niques censées créer de l’emploi dans d’autres secteurs d’activité que sou- haite attirer la zone de Témis : l’aéronautique et le luxe. J.-F.H.

Entre 30 et 45 euros le mètre carré.

EN BREF Casino

Le groupe Lucien Barrière fête ses 100 ans le 20 octobre dans tous les casinos Barrière. Pour l’occasion, entre autres, le casino Barrière de Besançon propose un menu 3 plats, foie gras, homard et champagne à moins de 20 euros. À réserver rapidement surtout pour le soir, au 03 81 47 49 01. Foire au Ski Samedi 10 novembre de 8 heures à 16 heures, le Club Alpin Français organise une bourse aux skis à la Malcombe à Besançon. C’est l’occasion de vendre du matériel, ou au contraire d’en acheter en vue du prochain hiver. Pour les vendeurs, le dépôt de matériel est prévu le vendredi 9 novembre de 18 heures à 21 heures.

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