La Presse Bisontine 137 - Novembre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 137 - Novembre 2012

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CULTURE

Affaire du Pavé dans la Mare

Yves-Michel Dahoui plaide pour la création d’un comité de déontologie Las d’être suspecté d’être dans une situation de conflit d’intérêts avec le Pavé dans la Mare, l’adjoint à la culture demande à ce que la bonne foi des élus mis en cause dans un dossier délicat, soit évaluée par un comité de déontologie indépendant.

Grégoire Hugel, le président de l’association Le Pavé dans la Mare a tenté lui aussi de mettre les points sur les i.

À l’origine de “l’affaire” du Pavé dans la Mare, il y a l’interven- tion au dernier conseil munici- pal de Jean-Sébastien Leuba. Socia- liste, élu de la majorité, il a pris la responsabilité de questionner ouver- tement la municipalité sur “le finan- cement de l’association” qui anime le Centre d’art contemporain de la pla- ce Victor-Hugo. Il a demandé, entre autres, des explications sur une conven- tion triennale de 195 000 euros. Son intervention, qualifiée par plusieurs élus socialistes de “réquisitoire” , a fait tanguer la majorité, empreinte d’un profond malaise, surprise que ces ques- tions n’aient pas été traitées en réunion de groupe. C’est justement parce qu’il n’a pas obtenu de réponse à ses ques- tions lors de la réunion précédant le conseil qu’il a pris le risque de trans- gresser le code de discipline qui s’ap- plique à l’équipe Fousseret. Malgré un préambule pour expliquer que sa démarche était motivée par “un

souci d’éclaircissement et de transpa- rence” , et non par l’envie de faire “un procès d’intention” , Jean-Sébastien Leuba a commis l’irréparable. Alors qu’il estimait ne faire que son devoir d’élu, “il a alimenté la suspicion” regret- te un conseiller de la majorité qui n’hé- site à parler de “traîtrise.” Sur la for- me, il a ouvert une brèche béante dans laquelle s’engouffre l’opposition qui parle du “scandale du Pavégate”. Il

Louis Fousseret à l’égard de Jean- Sébastien Leuba ne s’est pas faite attendre. Il lui a retiré sa délégation à la précarité énergétique. Le maire va plus loin. “Soucieux de confirmer ma volonté d’exercer une totale trans- parence dans la gestion des dossiers conduits par la Ville et compte tenu du climat que suscite actuellement celui du Pavé dans la Mare, j’ai décidé de confier à une commission indépendante, composée d’élus de l’opposition et de la majorité, un travail d’information et d’évaluation” annonce-t-il. Si la participation financière de la Vil- le de Besançon pour soutenir cette association crée tant de remous, c’est qu’elle met évidence le risque d’un conflit d’intérêts entre Yves-Michel Dahoui, l’adjoint à la culture, et Corin- ne Lapp-Dahoui, son épouse, directri- ce du Pavé dans la Mare. Or, à ce jour

personne n’a apporté la preuve d’une quelconque forme de favoritisme à ce sujet d’autant qu’Yves-Michel Dahoui ne prend part à aucune décision concer- nant le Pavé dans la Mare à la muni- cipalité. “Lorsque le maire m’a nom- mé adjoint à la culture, il m’a clairement dit que je ne m’occuperais pas du Pavé dans la Mare, ce qui apparaît comme une évidence” rappelle Yves-Michel Dahoui. Grégoire Hugel, le président de l’association affirme que la volon- té municipale de bien séparer les choses est nette. “Lorsque j’ai pris la prési- dence, j’ai été reçu par le maire, qui m’a dit que ma mission allait être diffici- le, car nous étions la seule association de France qui n’aurait pas le soutien de l’adjoint à la culture” se souvient- il. Yves-Michel Dahoui en a assez que son honnêteté soit mise en doute dans

ce dossier. “Cela fait huit ans qu’on me tape dessus sur cette question. Besan- çon vient d’être classée deuxième ville de France en matière d’offre culturel- le, et là on fait des polémiques sur des impressions de cour de récréation.” Conscient cependant d’être dans une position qui présente un risque de conflit d’intérêts, il va appeler de ses vœux lors du prochain Conseil muni- cipal la création d’un comité de déon- tologie, “où siégeront cinq ou six per- sonnes, reconnues comme ayant une autorité morale.” Tous les élus, de la majorité comme de l’opposition, pour- ront saisir ce comité sur un dossier, qui pourra garantir que la déontolo- gie est respectée ou non. “À mon sens, ce sera le seul moyen de protéger les élus contre des attaques injustes et des rumeurs.” A suivre. T.C.

apporte également de l’eau au moulin de Phi- lippe Gonon (MoDem), qui a engagé une procé- dure au Tribunal Admi- nistratif à qui il deman- de de se prononcer sur une délibération dumois de septembre qui “aug- mente de 45 000 euros la subvention versée au Pavé dans la Mare” dit- il. La réaction de Jean-

Protéger les élus des attaques injustes.”

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